En seulement quelques années, Netflix a su se faire une place de choix dans l’univers de production des séries TV de qualité, univers pourtant dominé par de grands noms tels que HBO ou AMC. Avec une politique relativement agressive et l’arrivage en flux tendu de toujours plus d’œuvres sur la plateforme désormais célèbre, le risque était de se perdre dans des créations originales bien fades, sacrifiant la qualité au profit de la quantité. GLOW pouvait donc allègrement se vautrer, notamment avec un sujet aussi casse-gueule qu’un « biopic fictif d’un show TV kitch des années 80 centré sur des femmes-catcheuses ». Force est de constater que, encore une fois, Netflix s’en sort avec les honneurs.
Le pitch de GLOW (pour Gorgeous Ladies Of Wrestling, ça s’invente pas) est assez simpliste pour ne pas dire simplet : à travers les yeux d’une actrice qui galère à percer dans le milieu du show-business (Alison Brie, le crush de tous les fans de la série Community), nous assistons à la naissance peu conventionnelle d’un spectacle de catch féminin. Par le biais d'une galerie de personnages féminins très variés et hauts en couleur, la série aborde ainsi des sujets sociétaux plus ou moins graves (la place dans la femme dans une société misogyne ; l’adultère ; l'avortement ; la filiation etc.) avec un ton humoristique toujours décalé et une légèreté assumée qui sied à merveille à l’ensemble (on est pas sur des personnages très psychés, c’est une série sans prise de tête mais très appréciable). Le très bon casting, composé majoritairement de visages peu connus du grand public renforce l’immersion qui prend déjà très bien avec une reconstitution fidèle des 80’s (enfin j’étais pas né à cette période donc je peux pas être très objectif sur ce point-là).
Egalement, le format assez court (seulement 10 épisodes d’une trentaine de minutes, amplement suffisant pour éviter toute longueur inutile) accroît le côté dynamique de l’œuvre et permet un binge-watching efficace sans trop culpabiliser (haha). On peut seulement regretter ici que sa courte durée ne permette pas d’établir vraiment une construction efficace des personnages (aspect d’autant plus dommageable que le fait d’avoir 14 personnages « principaux » oblige à faire des concessions sur le développement de certains protagonistes au détriment d’autres). On peut aussi être surpris de ne pas assister à plus de séances d'entraînement de "wrestling", alors que les personnages découvrent à peine ce sport, mais on pardonne vite ces quelques ellipses quand on est pris dans le visionnage. Enfin, le côté kitch de la série est totalement assumé, de la tenue moulante flashy de « Zoya The Destroyer » aux musiques bien bien 80’s (la soundtrack est magique), on surfe clairement sur l’esprit revival (initié par d’autres séries, Stranger Things en tête).
GLOW est donc une petite friandise au goût acidulé qui, sans révolutionner l’univers des séries, a le mérite d’avoir une identité visuelle propre composée de juste-au-corps à paillettes et de femmes-catcheuses extravagantes, et qui fait passer le temps d’une manière forte agréable. À consommer sans modération, évidemment.