Après une saison deux en demi-teinte, la troisième saison justifie enfin son succès international !!

A la fin de la saison 1, ma note aurait atteint un honnête 7/10 ! Sympathique curiosité, je ne comprenais toutefois pas pourquoi elle était devenue aussi culte. Comment elle pouvait autant faire l'unanimité et enthousiasmer autant les foules. Elle avait certes pour elle, d'adapter en série un genre, la fantasy, qui jusque-là n'avait eu droit qu'à de piètres adaptations destinées avant tout aux enfants. (Le ridicule culminant avec l'adaptation du cycle de "L'épée de vérité". Pour être honnête, il y a eu deux exceptions, La première est la bonne série, qui a malgré tout un peu vieillie "La caverne de la rose d'or" ! Mais celle-ci était orientée vers le merveilleux et le romantisme, elle visait donc elle aussi un public jeune, au moins le faisait-elle intelligemment ! Seconde série très intéressante de fantasy, "Xéna, la guerrière", contrairement à l'idée reçue en france, son art dramatique est très intéressant et en avance sur son temps. Dans les pays anglo-saxons, elle est souvent citée comme source de nombreux procédés scénaristiques devenus des clichés depuis lors. ("Buffy, contre les vampires" subira aussi en france, le même préjugé au passage) Malgré tout, Xéna subissait les affres d'un Kitch impardonnable (principalement à causes des cris de son héroïnes, redonnant toute son intensité sémantique à l'adjectif "agaçant"). De plus, cette série quoiqu'intéressant formellement, péchait par le fond !
Je comprenais donc l'enthousiasme vis à vis de l'adaptation d'une bonne série littéraire du genre, et qui annonçait de surcroît se vouloir très fidèle à l'oeuvre originale. Mais il faut bien le dire, le succès de cette série est monstrueux, on est loin de l'enthousiasme d'une niche comme vis à vis des séries Firefly, ou Star Trek ! Je pense personnellement que ce qui explique ce succès, c'est l'habitude d'un très large public à l'univers médiévale depuis le succès de très bonnes séries historiques. (The Tudors, Rome ...) Mais justement à comparer ces séries, la première saison de Game of thrones ne semble pas mérité une telle adulation selon moi.
Mais, je ne suis probablement pas très objectif vis-à-vis de cette première saison, puisque j'avais eu la chance de lire une décennie auparavant (quasiment) les huit premiers tomes édité. Et j'avais alors été traumatisé, par les coups de théâtre de cette série, d'un traumatisme que seul un livre peut engendrer. (c'est du moins ce que je pensas avant de visionner la troisième saison). Les coups de théâtre m'ont semblé bien moins fascinant dans cette première saison, que dans leur ouvrages d'origine. D'où une certaine retenue dans mon enthousiasme.

Une retenue qui à la fin de la saison 2, s'est transformée en déception ! Ma note n'aurait alors pas dépassé les six. La déception n'était pas mineur : La série avait un grave problème de rythme, et les enjeux scénaristiques semblaient ne plus être porteur d'aucune tension émotionnelle. L'adaptation des livres au format télévisuel apparaissait plus que compliqué. Le découpage des romans devenait chaotique dans ce nouveau format, les multiples nouveaux protagonistes apparaissaient si rapidement, que leur intérêt ne brillait pas de mille feux ! MALGRÉ TOUT, puisque lorsque je mets six, c'est qu'il y a une dose de divertissement possible dans l'oeuvre, quelques épisodes vraiment très bons suffirent à rallumer l'histoire et à me passionner ! (notamment celui réalisé par l'auteur lui-même). Et puisqu'on trouvait majoritairement ces épisodes en fin de saison, l'envie de continuer persistait. (PS : j'aurais noté 6 la série dans son ensemble à la fin de la saison 2, mais je n'aurai mis qu'un 5 à cette seconde saison)

Et bien m'en fît, car à la fin de la saison 3, j'étais définitivement conquis. Cette saison m'a passionné, elle m'a même marquée comme peu de saisons m'ont marqué ! La série enfin prenait son temps et insufflait une réelle force émotionnelle au scénario. Enfin on s'attachait et compatissait pour ses personnage. Et un 8/10 apparaît alors grandement mérité, pour l'ensemble des saisons. S'il ne fallait noter que cette saison, j'aurais longuement hésité entre 9 et 10. Et si la saison suivante continue sur cette lancée, la moyenne générale de cette série passera assurément à 9, malgré une piètre deuxième saison !
Il faut dire qu'un épisode en particulier (l'épisode neuf) est particulièrement réussi, particulièrement intense ! Il m'a traumatisé pendant plusieurs heures, et j'y pensais encore les jours qui suivirent. Pourtant, j'avais déjà lu ce passage, des années auparavant. Mais probablement parce que déjà à l'époque, c'était une péripétie trop marquante, mon esprit refusait de s'en souvenir. Mais avec la série, je suis dorénavant sûr que ce moment sera gravé dans ma mémoire à jamais ! il est presque dommage que ce ne soit pas l'ultime épisode de la saison, qui aurait alors terminé à son point culminant !


Edit de la critique à la fin de la saison 4 : (j'essaie d'éviter les spoilers explicites, mais il m'est impossible de ne pas mentionner de manière implicites certains événements)
Autant la saison 3 m'avait vraiment enthousiasmé, permettant ainsi que je note la série à 8, autant cette quatrième saison fut pleine de déception et me fait baisser la note à 7. J'attribuerais à cette saison 3 un 6,5 sur 10.

Plusieurs points m'ont particulièrement gêné dans cette saison ! Premièrement le changement d'acteur pour trois personnages est une erreur de bout en bout. Tout d'abord celui de Ser Gregor Clegane, une grosse brute effrayante, qui est toujours une grosse brute effrayante mais au physique bien plus lisse et cliché, certes toujours imposant de musculature, mais beaucoup moins effrayant, or on se rappelle à quel point ce personnage est censé être effrayant de par son comportement passé avec son frère le limier. Plus cliché, il rappelle le récent acteur du dernier Hercule au cinéma, mais surtout on ne peut plus imaginer une seconde un lien de parenté avec le limier, pourtant ce changement d'acteur est encore le plus mineur finalement. Le changement de l'acteur jouant Tommen Baratheon est plus problématique pour la simple raison que c'est un personnage qui prend de l'ampleur scénaristique dans cette saison ! Mauvais moment donc pour effectuer le changement. Mais le plus gênant et de loin pour moi, c'est bien le changement d'acteur pour Daario Naharis, celui de la saison précédente avait réussi à véritablement imposer son jeu et sa personnalité à un personnage qui se révélait primordial dans la série (plus que dans les livres puiqu'il remplace d’ailleurs des personnages qui n'ont pas été adaptés à l'écran). Un personnage phare de la saison 3 est remplacé par un personnage beaucoup moins charismatique et dont le rôle scénaristique devient d'ailleurs presque inexistant dans cette saison.

G.R.R Martin a parlé pour cette saison d'un effet papillon quant à aux éléments légèrement modifiés des saisons précédentes qui finissent par provoquer de véritables bouleversement scénaristiques. Et là, en effet, les quelques écarts qui ne posaient pas trop de problèmes avant deviennent gênant. Le timing devient selon moi ridicule pour beaucoup d'événements. A plusieurs reprises Arya se trouve à des endroits clés qui devraient changer totalement le scénario tellement la coïncidence est énorme, mais non on accumule les occasions manquées. Une occasion manquée, c'est tragique. Plusieurs ça devient foutrement ridicules. Elle n'est pas la seule dans ce cas là, Bran Stark aussi croise le chemin de son frère mais sans vraiment le rencontrer, une scène ajoutée inutilement au scénario. Au contraire, des passages sont occultés alors qu'ils ajoutaient énormément à l'intrigue. La révélation du sentiment de culpabilité de Jaime à son frère, qui en sera profondément traumatisé et qui explique notamment son état d'esprit lors d'événements primordiaux à la fin de saison, disparaît. Cet événement vraiment intéressant pourrait être expliquée par la volonté de rendre plus facile la rédemption du chevalier, pourtant une scène de sexe consentante avec Cersei devient dans la série de manière inopportune une scène de viol, venant alors bousculer la cohérence du traitement du personnage. Et finalement la scènes les plus marquantes sont affadis, notamment les deux morts principales qui perdent de leur sens ou de leur intensité.
Si la saison était en dent de scie, un épisode changeait de rythme, se concentrant sur un événement la bataille de Nera. Ce changement de rythme voulu par l'auteur originel permettait de livrer l'un des meilleurs épisodes de la série. Ici une autre bataille aura droit à ce traitement particulier, celle du mur contre les sauvageons mais cette fois-ci on a droit à un épisode qui étire de manière inutile un événement où la mise en scène manque clairement de densité, on se croirait dans une longue scène de bataille du SDA, rien à voir avec l'univers de cette série.
On a toujours droit à l'étirement aussi des scènes pathétiques de Theon Grejoy torturé par le bâtard Bolton qui en deviennent plus que lassantes.
Ce qui m'a aussi gêné, c'est la volonté de la série de rendre Shae bien plus sympathique. Une véritable histoire d'amour partagé se noue dans la série entre elle et Tyrion, ce qui ne me déplaisait pas en soi puisque permettant des scènes sympathiques avec un Tyrion génial, sauf qu'ici une petite jalousie de femme réellement amoureuse semble expliquer la réaction de Shae, faisant perdre ainsi énormément d'aspect tragique à ce qui arrive à Tyrion et rendant aussi le dernier épisode de la saison beaucoup moins cohérent. Pourquoi vouloir rendre à ce point shae sympathique, tout au long de la série, si c'est finalement pour nier tout le travail fait sur ce personnage. On voit définitivement que le scénario commence à rencontre des problèmes de compatibilité avec celui dont il s'inspire. Il a pris quelques libertés qui deviennent profondément incompatibles avec le scénario d'origine, pourtant il faut malgré tout respecter certains grands événements, ce qui provoque quelque hiatus dans une série qui, soit aurait dû assumer de prendre sa propre direction, soit éviter de prendre des libertés avec le scénario d'origine.
Et il y a beaucoup d'autres détails plombant cette saison.

Mais il faut quand même mentionner les quelques points très réussis de cette saison ! Déjà une mise en scène proprement génial, grâce en partie au superbe jeu de Peter Dinklage, lors du procès de Tyrion. Il inocule à la scène une intensité incroyable qui rend la version télévisuelle largement supérieure à celle littéraire.
Le personnage d'Oberyn est aussi foutrement charismatique comme il devrait l'être, et ça c'est vraiment du bon. Chacune de ses apparition est un délice. Pourtant là encore, la série souhaite en rajouter et nous livre une dernière scène outrancière à son propos, qui était suffisamment violente à l'origine pour garder l'esprit profondément provocateur envers le spectateur de cet univers. Encore une fois, une volonté d'en faire trop est venue me gâcher mon plaisir.
Dernière petite scène que j'ai trouvé très bonne, très courte elle nous présente une version 2.0 de Sansa vraiment réussi, qui renouvelle le regard qu'on portait sur un personnage qui m'était devenu imbuvable.

Ces quelques scènes particulièrement réussies explique pourquoi j'attribuerai un 6 VIRGULE 5, à cette saison qui ne mériterait sinon pas ce demi-point selon moi !

Je voudrais finir par préciser que si je compare ici la série littéraire et télévisuelle à plusieurs reprises, c'est bien parce que l'origine littéraire de la série vient altérer de manière négative cette saison, en provoquant des incohérences à la série elle-même, ou du moins met en évidence la malséante gratuité de nombreuses scènes. J'admets que si je n'avais pas lu les livres, j'aurai probablement apprécier davantage certaines scènes grâce à l'effet de surprises, mais cela aurait alors été un plaisir artificiel qui n'aurait pas résister à un second visionnage. Et j'ai toujours considéré que celui-ci était le plus intéressant pour éviter justement les effets de manches de certaines réalisations ou de certains scénarii.