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Drag Them Gangs To Hell (Critique saison 1)

Après la mort d’un chef d’une mafia londonienne, Finn Wallace, l’un des 3 enfants de la famille, Sean, est destiné à reprendre le flambeau. Il veut retrouver l’assassin, et demande à ses partenaires de faire de même, au dépend du business, ce qui ne va pas plaire à certains. Secrets, conspirations et trahisons vont être les motivations de beaucoup de personnages dans cette première saison explosive et plutôt réussie, marquant la toute première incursion télévisée de Gareth Evans et Matt Flannery, respectivement réalisateur et directeur de la photo, à qui l’on doit bien évidemment les excellents The Raid et The Raid : Berandal révolutionnant le monde du cinéma d'action bien avant John Wick, mais aussi le très sympathique long-métrage Netflix Le Bon Apôtre (le titre paraît gentil, mais détrompez-vous).


La violence, selon Gareth


Les fans du réalisateur gallois savent qu’il ne fait pas les choses à moitié, comme Heisenberg. La violence n’est jamais montrée de manière discrète, bien au contraire ; avec Evans, elle est frontale, brutale, et crue. Sa filmographie en est la preuve, et elle se confirme une fois de plus avec sa première série. Dès l’épisode pilote d’une heure et trente-minutes (rien que ça), le metteur en scène pose les bases de l’univers, ses personnages, les conflits naissants, et bien sûr, les bastons. Ces derniers sont, sans surprises, les plus gros points forts de la série : la chorégraphie rend les combats pertinents, réalistes, et impactant, le montage d’une fluidité et d’une souplesse exemplaire et le placement et les mouvements de la caméra… tout est géré de main de maitre. La géographie des lieux et la gestion de l’espace jouent aussi un grand rôle dans ces scènes, ce qui m’amène à l’épisode 5, qui est le meilleur de la saison, sans aucun doute, et peut-être même l’un des meilleurs moments d’action de toute la carrière du réalisateur. Je ne plaisante pas.


Pendant toute la première partie de l’épisode, la caméra nous présente les lieux, elle établie les points de repères, les dangers auxquels pourraient rencontrer les personnages, et puis, d’un plan de drone qui réévalue une dernière fois la géographie des lieux, fait office de transition à la deuxième partie. Et là, c’est le bonheur. Je ne vais pas vous spoiler, mais en résumé, vous allez être époustouflé. Mais n’oublions pas que deux autres réalisateurs étaient aux commandes de certains épisodes, et ont leurs morceaux de bravoure. Corin Hardy (Le Sanctuaire, La Nonne) s’impose d’entrée de jeu avec l’épisode 2, mais aussi et surtout la fin de l’épisode 4, avec un plan-séquence de plusieurs minutes déterminant un moment important pour cette saison. Et puis il y a le français Xavier Gens aussi (Frontière(s), Hitman) qui va, certes, réaliser les moins bons épisodes de la saison, mais qui s’en sort pas mal, surtout avec l’épisode 6. En clair, niveau mise en scène, c’est du très bon, et les metteurs en scène maitrisent ce qu’ils font de mieux.


Londres ne suffit pas


Ce qui va faire redescendre un peu la série c’est le nombre un poil trop nombreux de personnages gérés en une seule saison, ce qui va rendre le récit global plus surchargé qu’il n’en faut. Car les fils conducteurs seront assez évidents dès le pilote, et ce n’est pas très subtil pour être honnête. Les scénaristes auraient pu donner un peu plus de mystère, et révéler petit à petit les véritables intentions des personnages. Par contre, les arcs narratifs des personnages présentés sont convaincants, avec une mention spéciale pour Elliot (Sope Dirisu), qui présente l’évolution la plus intéressante. Montrer plus intimement la famille Wallace est aussi une bonne idée, car cela va permettre au scénario d’observer de plus près leurs interactions, les conflits internes… Eléments qui vont atteindre un certain point culminant dans l’épisode 6. Certaines intrigues secondaires sont intéressantes, mais sont parfois pas assez exploités. Une saison 2 peut vraiment les offrir un peu plus de place.


Conclusion :


Une moindre surcharge de personnages et un scénario plus subtil dans son approche aurait été meilleur pour la série, mais la mise en scène folle et des moments d’actions jouissifs, parmi les meilleurs de la carrière de Gareth Evans font de Gangs of London une petite réussite. Vivement la saison 2.


LA NOTE : 6,7/10

LucasCR
6
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Créée

le 24 nov. 2020

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LucasCR

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