Goblin Slayer c'est la série dont tu entends tant parler que tu la mets de côté en te disant que tu la regarderas plus tard, à tête reposée. C'est maladif chez moi : si une oeuvre est au top, soit je m'y lance, soit ça me refroidit et je patiente.
Me mettant à Wakanim, je vois la série dans la liste avec mon conjoint. On tente.
Le TW est d'importance puisque la premier épisode ne lésine pas sur l'aspect "trash" de cette série dark-fantasy : violence, sang, et viol sont présents. Si ces thèmes vous refroidissent, la série pourra vous déplaire car les scènes sont équivoques à ce sujet jouant sur le cadrage pour expliciter le propos.
Le Goblin Slayer porte fort bien son nom : homme dont la vie a été brisée par les gobelins, il n'a qu'une motivation : tuer les gobelins. Une motivation qui tourne à l'obsession puisque l'homme ne tue que ce type de créatures et n'accepte que des contrats la concernant. Le monde dans lequel il évolue fait songer à un RPG aussi bien par les contrats offerts par la guilde des aventuriers que les propos des personnages parlant d'expérience, de niveau et nommés par leurs fonctions. La présence même du Maître du Jeu est dessinée avec le concept des dieux lançant les dés du destin. Je m'attendais presque à découvrir que tout ce récit se déroulait dans un jeu vidéo tant les codes du RPG sont là. Ou autour d'une table de jeu de rôle.
Goblin Slayer possède des défauts et, pourtant, je me suis surprise à suivre la série et à visionner les épisodes en peu de temps. Graphiquement, l'anime sait user habilement de plans en noir et blanc pour souligner la force et la violence dont fait preuve le Goblin Slayer. Durant ces passages, j'ai trouvé les plans sublimes avec la seule présence du rouge comme couleur. Le personnage en lui-même est intéressant et connaît une lente évolution qui amorce presque une progression à la toute fin. Si saison 2 il y a, elle pourrait très bien se révéler plus riche que l'actuelle si en plus elle s'accompagne d'idées de développement de l'univers et des personnages dans leur ensemble.
On pourrait reprocher le manichéisme dans lequel baigne l'univers : les gobelins sont tous, sans exception, d'ignobles créatures violant les humaines pour assurer une descendance, mais s'amusant à torturer les aventuriers.
Il y a bien le gobelin que l'on voit durant un flashback sur le Goblin Slayer, lui apprenant, de ce qu'on comprend, à se battre. Un personnage que j'espère voir davantage dans la prochaine saison. Il y a là matière à apporter de la nuance à l'univers mais aussi à la psychée du Goblin Slayer.
Hormis le Goblin Slayer, la plupart des autres personnages sont résumés à des archétypes très classiques comme le nain amateur d'alcool, l'elfe présomptueuse mais redoutable archère, la prêtresse naïve... Des archétypes avec lesquels je me suis habituée, sentant que la caractérisation était volontaire, couplée à l'ambiance jeu de rôle. Mais si saison 2 il y a, j'espère un développement de ces personnages.
Les personnages féminins (en particulier la Vierge et l'amie d'enfance du Goblin Slayer) ont droit à du fan-service avec seins rebondissants ou moulés. Et la Vierge qui vient faire trempette juste pour une scène de nu. Un point très dommageable. Des séries ont fait bien pire donc j'ai pu faire avec, mais ça fait partie des défauts de l'anime, il faut le reconnaître.
Si vous aimez la dark fantasy et n'êtes pas rebutés à la vision de la violence aussi bien sanglante que plus psychologique (dont le viol), la série devrait vous plaire. Elle ne révolutionne rien mais reste plaisante à regarder et pose les bases d'un univers qui pourrait se révéler plus intéressant encore selon l'évolution choisie.
Note : Je n'ai lu ni le manga, ni le light-novel, d'où mes attentes sur l'évolution possible de l'anime.