Gotham
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Gotham

Série FOX (2014)

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Pour vous situer à peu près le contexte du visionnage de cette série, sachez que les rares comics que j'ai lus étaient tous des Marvel, que j'ai tout de même vu la série animée Batman des années 80/90, que j'ai vu une bonne partie des films Batman (apprécié les anciens, détesté les nouveaux) et qu'au demeurant, je ne me considère pas du tout comme une fan du personnage ou de l'univers (peu importe l'adaptation, je ne risque pas de crier au scandale). Par ailleurs, je n'ai vu ni le pilote ni su de quoi il retournait avant de poser mes yeux dessus.


Voilà, décor planté, passons à la suite.


Gotham, qu'est-ce que c'est ? C'est une série politico-policière (ou judico-politique, comme vous voulez), baignant dans une ambiance mi-Prohibition, mi-années 90 (d'un point de vue purement technologique) où le héros, James Gordon, passe un marché avec le jeune Bruce Wayne pour élucider le crime de ses parents. En effet, sous l'apparence d'un simple vol à main armée ayant mal tourné, se cache une affaire bien plus complexe ayant des ramifications jusque dans les hautes sphères et les bas-fonds de Gotham.


Ici, le héros (comme stipulé au-dessus) n'est donc pas véritablement celui que tout le monde connaît - à savoir Bruce Wayne lui-même - mais James Gordon, jeune flic récemment parachuté dans une ville où il fait bon savoir fermer les yeux si on veut toucher sa retraite. Un James Gordon sans moustache (ça fait plaisir), un peu naïf sur les bords, qui va vite comprendre qu'il va devoir changer de point de vue question justice. Un James Gordon tout feu, tout flamme, avide de mettre les méchants sous les verrous et qui est dans le collimateur des Bœufs-carottes locaux. Un James Gordon, enfin, suppléé par un coéquipier qui a roulé sa bosse dans toutes les rues de la ville, qui a le lever de coude leste et qui n'hésite pas à fricoter avec les malfrats pour obtenir quelques bons tuyaux.


Bruce Wayne, de son côté, est un gamin qui va essayer de voir au-delà de ce braqueur meurtrier et fouiner dans les affaires de ses parents pour démêler le vrai du faux. Un gamin intelligent, qui ne se laisse pas abattre malgré les remontrances et les inquiétudes d'Alfred, bienveillant majordome un poil désemparé par l'attitude singulière de son petit protégé, mais loyal et attentionné. Mais un Bruce Wayne qui occupe assez peu le devant de la scène au final, ce qui peut hérisser le poil des fans de l'homme chauve-souris.


En toile de fond des différentes enquêtes du duo d'inspecteurs - enquêtes que je placerais à mi-chemin entre le tarabiscoté ancré dans le réel de Sherlock et le fantastique rationnel de Green Manor -, nous avons un vaste complot destiné à permettre au vainqueur de mettre le grappin sur Gotham toute entière. Dans la lumière, le maire actuel, déterminé à rester en place et en vie. Dans l'ombre, les clans mafieux de Falcone et Maroni, le premier vieillissant tandis que le second prend de l'ampleur. Associée au premier, Fish Mooney, tenancière d'un bar-restaurant avec plus si affinités dotée d'une poigne de fer dans un gant de velours, qui a bien l'intention de rafler une part du magot, avec ou sans Falcone. Et pour avoir Gotham, il s'avère qu'il faut étendre son emprise sur le quartier à l'abandon d'Arkham et son asile d'aliénés désert, quartier que Wayne Industries comptaient remettre au goût du jour...


Bref, vous l'aurez compris, la mort des parents du jeune Bruce n'est en rien le fruit du hasard et chacun y va de son petit coup tordu, de son graissage de pattes et de son assassinat commandité pour avoir les coudées franches jusqu'au trône. Et James Gordon tombe en plein milieu de ce panier de crabes en voulant préserver la pureté de son âme car, manque de bol pour lui, il s'attache la plus vicieuse de ces vermines : Oswald Chesterfiel Cobblepot, le meilleur personnage de la série selon moi (à ce jour).


Si Fish Mooney a une certaine classe en meneuse de revue sans pitié, Cobblepot parvient tour à tour à inspirer la pitié et l'effroi. Moqué pour son apparence dégingandée et son nez crochu, il exécute froidement ceux qui se trouvent sur son passage, un sourire extatique gravé sur les lèvres. Naïf lui aussi à ses heures, il morfle autant qu'il gagne du terrain sur les grands pontes du système qui ne se méfient pas de cet escogriffe maigrichon au regard de chien mouillé. Brillantissime. Si vous accrochez au personnage, vous avez gagné le droit de profiter du séjour.


Pour le reste, la série demeure relativement classique : un meurtre, une enquête, un responsable débusqué, avec la traque de la police des polices et le complot politico-financier en fil rouge. C'est plutôt bien joué dans l'ensemble, la caméra ne fait pas du yo-yo en permanence et la musique est sympathique. Certains reprochent la "finesse" des scénaristes sur le premier épisode : il faut dire que quasi tous les grands méchants de Gotham apparaissent à l'écran avec la subtilité d'un phacochère dans un village Polly-Pocket. Moi, j'ai trouvé amusant de les voir tout en bas de l'échelle, avant qu'ils ne deviennent les Némésis de Bruce Wayne. D'autres s'attendaient manifestement à voir plus de chauve-souris et moins de mafiosi, ce n'est pas le cas. A vous de voir si vous pouvez encaisser le choc d'une série sur l'univers Batman, sans Batman.


Personnellement, ça me plaît beaucoup pour l'instant. A voir ce que la fin de la saison 1 nous réserve...

NicodemusLily
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Créée

le 13 févr. 2016

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NicodemusLily

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