Grey's Anatomy
5.5
Grey's Anatomy

Série ABC (2005)

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Grey's Anatomy, c'est comme le vin, ça se bonifie avec le temps (et il faut prendre le temps de la d

Tout comme beaucoup de séries américaines qui n'ont pas vraiment d'intrigue, Desperate Housewives par exemple, il y a dans Grey's Anatomy une accumulation de catastrophes assez impressionnante et plutôt lassante pour relancer l'intérêt des spectateurs constamment. Chaque saison apporte une nouvelle bombe/inondation/accident de voiture/d'avion etc, accompagnés de leurs morts.

Mais malgré ce défaut, le scénario se tient. Chaque évènement est traité de manière intéressante ; de nombreuses questions éthiques sont posées, et elles font réfléchir à la vie même si ce sont souvent des cas extrêmes. Ce sont les cas extrêmes qui sont les plus intéressants en art, cependant ; c'est ce qu'on enseigne à toute personne ayant pour objectif d'écrire une oeuvre qui change quelque chose. Exacerber les tensions, mettre les personnages dans des situations exceptionnelles et voir comment ils réagissent.

Il y a de nombreux épisodes présentant des cas médicaux passionnant en terme de dilemmes éthiques : un homme ayant été dans le coma pendant 20 ans et dont on se rend compte qu'il est en fait possible de le réveiller : faut-il le faire ? En se réveillant, il n'aura plus rien, puisque sa femme a refait sa vie et que son fils a maintenant 20 ans et ne le connaît pas ; mais en même temps, c'est le métier de médecin que de sauver des vies !
Un condamné à mort dont la sentence aura lieu quelques jours plus tard, qui a un organe compatible avec un enfant : faut-il ne pas le sauver puisque de toute façon il mourra bientôt ?
Une femme enceinte brain dead que les parents veulent garder sous respirateur afin qu'elle puisse continuer à porter son enfant...
Un médecin qui a échangé pour un essai clinique les dossiers des patients, afin qu'une femme qui lui est très chère recoive le traitement actif, et qui par là-même met en péril l'ensemble de l'essai clinique...

Que de questions intéressantes sur la vie et la mort, dans cette série !!
Quand on a à faire à des médecins, comment en effet passer à côté de cela ? Et dans cette série, c'est merveilleusement bien traité, avec souvent un très bon jeu d'acteur.
Cela pose aussi souvent le paradoxe des médecins, qui sont là pour sauver des vies, mais qui n'auraient plus aucun rôle si personne n'était malade (donc qui se réjouissent quand viennent les fêtes ou un accident etc car cela signifie : plein de cas à traiter)

Et même en mettant l'aspect médical de côté, puisque nombreux sont ceux qui affirment qu'il n'est pas développé dans la série, on a des personnages complets, développés, qui évoluent, complexes.

Meredith, tiraillé entre son intérêt pour la médecine et son envie de se démarquer de sa mère ; Meredith, confrontée à la peur d'être comme sa mère sujette à la maladie d'Alzheimer, hésitante devant la possibilité de faire un test déterminant pour la manière dont elle vivra sa vie.
Alex, celui qui évolue le plus dans la série, passant d'un con fini à un pédiatre confirmé, sensible et loyal.
Izzie qui doit faire face à un cancer, et accepter qu'elle est malade en dépit sa volonté de vivre à fond. Et une Izzie très irrationnelle aussi, qui nous montre bien ce qu'est un médecin qui s'attache trop à ses patients. (Mais qui nous fait aussi réfléchir à la difficulté de ce métier)
Owen qui doit gérer son traumatisme à la suite de son poste de médecin en Iraq, qui cherche à vivre une vie normale malgré ce qu'il a vécu.
Le couple formé par Mark et Lexie, qui doivent faire face à leur différence d'âge.
Callie, passant d'hétéro accro au sexe à lesbienne, perdant ainsi tout repère toute confiance en elle, avant de la regagner petit à petit (d'ailleurs son amitié avec Mark est génial et limite malsaine, mais vraiment intéressante)
Au contraire d'Arizona, lesbienne sûre d'elle et affirmée, qui refuse qu'on la martèle de clichés, qui lutte sans arrêt pour qu'on la respecte.
Le couple formé par Callie et Arizona par la suite, avec les difficultés qu'elles doivent surmonter (Arizona et son handicap en particulier, mais aussi différentes infidélités)
Le seul que je trouve souvent plat, c'est Derek, même s'il est souvent intéressant à suivre lorsqu'il exerce en tant que neurologue.

... Et enfin Cristina, mon personnage préféré, celui auquel je m'identifie le mieux, pas pour son ambition, mais pour le fait qu'elle ne veuille pas d'enfant. Cela la bouffe, à cause de sa relation de couple qui en pâtit, à cause de l'opinion d'autres gens... Cette situation insurmontable, tiraillement entre l'amour inconditionnel qu'elle éprouve pour Owen, et l'inéluctabilité de l'échec de leur relation puisque jamais ils ne voudront la même chose...

Cette situation est traitée de manière absolument vraie et puissante, souvent violente, souvent intense, où les personnalités des personnages ne sont pas trahies, à aucun moment, des dialogues magnifiques sur cette douleur, ce mur qui se dresse entre deux personnes qui s'aiment sans se comprendre, car il n'y a rien à comprendre ni à expliquer...

D'ailleurs, Arizona également a ses moments de gloire sur le sujet : Callie essaye de trouver une raison subconsciente au fait qu'elle ne veuille pas d'enfant, une raison qui vient de son passé, et Arizona lui répond qu'il n'y a rien à expliquer ou à réparer, que c'est juste comme ça et c'est tout, elle n'a pas de désir d'enfant.

Et tant qu'on parle de la beauté des dialogues, il y en a un autre qui est vraiment beau (enfin il y en a tant)
C'est quand Dr Hahn se rend compte qu'elle est lesbienne et que cette prise de conscience change sa vie :
https://www.youtube.com/watch?v=BB3LK_Qh_dU



Bref, cette série a ses faiblesses, mais elle est tellement sincère au fond, elle veut faire passer tant de messages sur la complexité de la vie, elle ne se contente pas de raccourcis, elle se confronte à la difficulté, elle ne tombe pas tant que ça dans des relations bateau avec des problèmes de couple bateau... Je pense que tout le monde peut s'identifier à un moment ou à un autre, à l'un ou l'autre des personnages qui sont souvent attachants et souvent agaçants, comme n'importe qui.

Il y a de l'auto-dérision aussi, comme quand un patient fait remarquer que décidément, il n'y a que des bombes dans cet hôpital !

Un humour, une sensibilité, une légerté, une sagesse sans jamais prendre parti, qui saura vous convaincre si vous donnez une chance aux premières saisons.
Ouve
8
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Créée

le 20 août 2014

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Ouve

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