Gurren Lagann
7.8
Gurren Lagann

Anime (mangas) TV Tokyo (2007)

Toujours plus haut, toujours plus fort et toujours plus loin.

Amateurs d’explosion en furie chez Michael Bay, fan de robot géant ou de super-héroïsme dantesque à la X-Men version Singer ou à La Seigneur des anneaux chez Jackson : mettez tout ça au placard et faites places à l’animé d’action/science-fiction la plus allumée sorti tout droit du pays du soleil levant, dont les œuvres animés ne se limitent pas uniquement aux studios Ghibli ou à Hayao Miyazaki. Parce que croyez moi, dans le domaine de l’animation quand on cherche bien, on peut trouver de vrai pépite.


Produit par les studios Gainax, à qui l’on doit Evangelion et aussi Nadia et le secret de l’eau bleu, Gurren Lagann est un animé mécha qui fait énormément parler de lui au sein de la communauté Otaku (ou les fans de la culture japonaise, on utilise souvent ce mot pour les fans de mangas). Sachez aussi que mécha indique des œuvres de science-fiction mettant en avant des robots géant sous forme humanoïde, et que ce genre est un des plus populaires au Japon grâce à la très longue série de Gundam et à Evangelion auquel Guillermo Del Toro a rendu un hommage avec son film de gros monstre Pacific Rim.


Et si Gurren Lagann n’est ni la première ou la dernière série d’animation japonais que j’ai visionné (un jour je parlerais de Code Geass, des séries Fullmetal Alchemist ou encore Kill la Kill parce que ça aussi ça vaut le détour), autant dire qu’au milieu des adaptations de mangas à gros succès qui sont 10 fois trop long et dont l’animation varient en se détériorant ou en s’améliorant comme le cours de la bourse (alors que le manga n’est pas fini), ce genre d’animé court me fait un énorme bien comme j’aimerais en avoir plus souvent tant cette série s’assume comme un incroyable délire bien loufoque qui ne fera que gagner progressivement en spectacle et en épique une fois passé les premiers épisodes introduisant nos héros.


En termes de graphismes et de visuel, c’est l’un des principaux avantages de ce genre de séries courtes : elle reste toujours très équilibrée entre les épisodes, et gagne même en qualité lorsqu’on passe des souterrains ou est reclus l’humanité à la surface, notamment au niveau des éclairages ou des couleurs toujours très éclatantes une fois à la surface, là ou elles sont très terme sous terre sans la lumière du jour. Ce jeu de lumière est également utilisé lorsqu’on se retrouve


dans l’espace lors des batailles entre peuple spirales et peuple anti-spirales, y compris lors du combat ultime dans le dernier épisode.


Le concept de la série part d’un truc ultra simple aux yeux de n’importe qui pour en ressortir l’idée même de la série : croire jusqu’au bout même dans les situations les plus désespérées. L’idée ici étant une spirale servant de clé pour le fameux Lagann qui deviendra le compagnon d’arme même de Simon (alors que c’est une simple tête de Ganmen qui semble décapité) mais qui sera pourtant l’ultime espoir qui le poussera à évoluer et à repousser ses limites chaque fois que lui et ses amis seront en situation désespéré (même si son frère ainé Kamina le pousse beaucoup à aller de l’avant). Et c’est de cette idée toute bizarre que la série se lâche à fond dans ce qu’il entreprend en terme de visuel : que ça soit les designs des Ganmen (ou robot-géant), des hommes-bêtes, des 4 gardes royaux, ou même des détails simple comme les fleurs rouges dans les yeux de Nia (oui, un personnage de la Japanimation peut avoir des yeux rouges en forme de fleur), sans oublier les fusions totalement What The Fuck de Gurren Lagann lors de certains combats de robot-géant.


Mais cette ambiance totalement hallucinée ne fonctionnerait pas sans une bande-sonore qui arrive à renforcer cet aspect, le travail est revenu ici à un certain Iwasaki Taku et le résultat est au-delà de ce qu’on pouvait attendre. On a le droit à des morceaux de Jazz, du rap, de la musique dramatique un thème principal au rap dont une reprise absolument épique Libera Me From Hell qui part d’un chœur et d’un orchestre pour passer à un solo de piano et aux rappeurs qui reprennent le thème principal vocale de la série. Le générique d’ouverture ne manque pas d’énergie d’ailleurs (par contre si vous voulez la chanter, je vous conseil de la chanter avec les sous-titre si vous n’êtes pas adepte de la langue japonaise, ça aide), de même pour les deux génériques de fins.


Mais je parle d’animation, de musique et d’idée, une série ne fonctionnerait pas sans personnages. Et justement, l’ensemble des personnages principaux peuvent se résumer à deux mots : Bad-Ass !
Simon le jeune foreur timide qui semblait vouer à un destin insignifiant gagne en courage, mûrit et devient Bad-Ass (et c’est encore mieux dans la deuxième moitié de la série).
Kamina la grande gueule mais frère aîné adoptif poussant son frère à aller de l’avant est Bad-Ass et son traitement fait mouche.
Yoko l’est tout autant en plus d’être sexy et drôle plus d’une fois. A noter que les relations entretenues entre les trois personnages en font un trio pleinement sympathiques et attachant.
Puis Nia, qui arrive à la fin du premier tiers, est adorable à croquer par son innocence et les liens qu’elle tissera avec Simon et la brigade Dai-Gurren. Ainsi que Boota, le… hamster/cochon d’inde de Simon qui, au moins, n’est pas qu’une simple peluche qu’on tente de vendre sur le marché (ouais j’ai pas trop compris ce que c’était réellement).
Enfin, on n’oublie pas de citer l’éternel rival et ennemi de la Brigade Dai-Gurren et de nos héros donc, Viral l’homme bête fidèle et décidé à vaincre l’espèce humaine, mais non dénué d’honneur et de loyauté.


Les personnages secondaires aussi sont à retenir, mais plus en tant que groupe qu’en tant que personnage unique. Si certains comme Rossiu, Kittan, Leeron ou encore Dayakka se distinguent et ont leur moment de gloire, le reste constituent souvent des faire-valoir ou des comiques de services malgré la sympathie qu’ils inspirent (une belle bande d'idiot en fureur attachant en gros).
Lord Génome aussi surprend en tant qu’antagoniste central, surtout lorsqu’on en apprend davantage sur lui. Les 4 généraux de Lord Génome finalement, sont assez peu mémorables.


Un petit mot sur le doublage français s’impose aussi puisque, en principe, les doublages de série d’animation japonaise sont très souvent conspués par le public cible, les séries longues comme pour les séries courtes. Mais Gurren Lagann est l’une des rares séries du genre à être apprécié pour son doublage français. Qui est d’ailleurs d’excellente facture (cela dit la version japonaise n’est pas du tout en reste, loin de là) : Olivier Martret, qui doublait Rupert Grint dans la saga Harry Potter a la voix parfaite pour doubler Simon et on peut aussi entendre Patrick Béthune, voix de Russel Crowe désormais, en narrateur et Kelly Marot, la voix française de Jennifer Lawrence et Sophir Turner de nos jours, pour un personnage secondaire.


Il reste à voir ce que la série fait de tout cela en termes d’histoire en 27 épisodes : et normalement c’est là que la série risque de diviser puisque Gurren Lagann est à la fois une parodie des animés japonaises de mécha, mais aussi un hommage au genre tel qu’au nombreuses séries Gundam ou Evangelion, surtout à travers Lagann qui ici est considéré comme un être doté d’une conscience, Simon étant son détenteur et pour les fans, c’est un vrai petit bonheur.


Après, à force d’assumer son aspect délirant, aussi marrant que ça peut être voire épique, ça peut être lourd. Voire très lourd pour certains, que ça soit avec le personnage de Kamina qui passe une assez bonne partie de son temps à faire la grande gueule ou l’hystérie des personnages qui peut énerver les non habitués d’animé japonais (mais je les trouves quand même bien plus supportable que les crétins de comic relief raté dans certains Dreamworks).


D’autres gags sont plus classique et redondant dans le milieu des animés japonais (comme la nana toute mignonne ou canon qui ne sait pas cuisiner, sauf que là ça atteint un autre niveau) même si drôle quand c'est bien fait, mais pour le reste, entre les batailles de Ganmen et les combats qui gagnent en nawak et en délire au fil de lé série et les champs de batailles qui changent entre la première et la deuxième partie de l’animé (c’est là que la série devient génial au fur et à mesure qu’avance les épisodes), l’équipe derrière la série s’est fait plaisir à mort et quand on sent qu’une équipe derrière un film y met du cœur et se fait plaisir, je vois difficilement comment on ne pourrait pas prendre notre pied.


Sans compter qu’en plus, l’animé sait avoir des couilles quand il le faut, surtout dans le traitement de certains de ses personnages, dont les principaux, et du destin de certains lors du grand final, là ou d’autres animé adapté de Shonen (pour la plupart par encore terminé… tel qu’un navet comme Fairy Tail) reprend trop souvent un schéma très classique (parfois trop cliché) du manga ou de l’animé pour garçon qui adapte la BD (dans le genre Shonen adapté, je vous conseille fortement Hunter x Hunter, l’animé rebooté sorti en 2011). Il n’en oublie pas de travailler certains relations, également, comme la romance entre Nia et Simon qui devient mignonne à suivre et à voir évoluer. Sans oublier le traitement de Simon et son évolution qui gagne en force petit à petit.


Mais surtout, cet animé détient l’un des final les plus épiques, les plus loufoques et les plus jusqu’en boutiste dans son propre délire qui ferait pleurer de honte le Pacific Rim de Guillermo Del Toro, Michael Bay et ses Transformers, l’Independance Day de Roland Emmerich et la charge de Rohin dans la saga de la terre du milieu de Peter Jackson réunis (OUI IL LE PEUT) : et je peux en donner la preuve rien qu’avec une image qui va vous rester en tête.


Deux robots géant, qui se battent sur une galaxie et peuvent se les envoyer dans la gueule !

Je répète et je promets que je ne raconte pas de connerie, pour ceux qui n’ont pas vu la série : DES ROBOTS GEANTS QUI S’ENVOIENT DES GALAXIES DANS LA GUEULE ET QUI PEUVENT MÊME LES FAIRE FUSIONNER ENTRE ELLE ! C’est complètement con vu de cette façon mais dans les derniers épisodes, la série va tellement dans le spectaculaire, tellement dans l’ébouriffant que ça en devient orgasmique. Ajoutez à cela des être du peuple spirale capable de se transformer en vrille, des noms d’attaque improvisés, la musique de l’animé et un Simon au sommet de son charisme de leader de la brigade Dai-Gurren, c’est l’éclate totale à chaque instant tant la série s’amuse à surpasser ses limites tant pour l’esprit de combat des personnages qui fait des miracles que pour les enjeux.


Et tout ça fait que Gurren Lagann est sans mal l’un des animés les plus savoureux et oxygénant que j’ai pu visionner. Sans être parfaite, toute la série s’assume comme un énorme délire de mécha derrière lequel l’équipe de Gainax s’amuse comme des gosses à rendre leur histoire sensass et marquant à bien des aspects. Avec moi, ça a marché du tonnerre, je prends toujours plaisir à revoir un épisode de cet animé, et j’espère qu’il en sera de même pour vous si vous vous lancez un jour.
Avez-vous l’esprit de combat ? Saurez-vous être la vrille qui transperce les cieux aux côtés de la brigade Dai-Gurren ?
Une seule façon de le savoir : FIGHT THE POWER !

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