Chronique de Happy (2017)

créateurs : Grant Morrisson, Darick Robertson

genres : fantastique, comédie, action, horreur, thriller, policier

acteurs : Christopher Meloni, connais pas les autres

Synopsis

Nick Sax est un ancien policier devenu désormais un tueur à gages sdf, alcoolique, cynique et drogué.

Laissé pour mort, il est soigné par des ambulanciers et découvre à partir de ce moment qu’il est le seul à être en mesure de voir Happy une minuscule licorne volante cartoonesque
extrèmement bavarde qui est l’ami d’Hailee une petite fille kidnappée par un fou dangereux déguisé en Père Noel.

Quand il découvre que Hailee est l’enfant qu’il a eu avec son ex femme, Nick accepte d’aider Happy à retrouver cette dernière et va devoir pour cela affronter les pires gangsters de la ville.

Critique

Tiens donc c’est bientot Noel. Et quoi de mieux avant les fètes qu’une série qui prend place dans ce contexte.

Ceci dit, un truc essentiel à préciser : C EST PAS DU TOUT PR LES ENFANTS !!!
Au menu : fusillades, bagarres, tortures, vulgarité, alcoolisme, toxicomanie, dépression, truands patibulaires, cinglé déguisé en mouche géante en latex qui organise des soirées SM particulièrement glauques, Père Noel crasseux kidnappeur d’enfants particulièrement flippant et j’en passe ….
Dois je continuer ou cela suffit il à prouver que c’est pas du tout à voir en famille malgré le nombre de qualités présentes dans cette série ?

Même Nick Sax notre protagoniste n’ a rien d’exemplaire .
On sent que Christopher Meloni connu pour ses roles dans Oz et New York : Unité spéciale s’amuse dans le role de cette épave ultra violente au regard de cinglé tant il en fait des tonnes en permanence (si on excepte le retour dans le passé qui nous fait comprendre son état actuel et quelques petits passages émotions).

Face à lui, on a son opposé total avec Happy une mini licorne volante non violente au nez volumineux façon Achille Talon qui positive tout le temps et veut à tout prix sauver Hailee dont il est l’ami imaginaire.

Bref ce duo digne d’un film de Buddy Movie fonctionne bien et est la principale raison de matter la série.
Vous vous dites à la lecture de toutes ces lignes que c’est n’importe quoi ? Eh bien vous avez raison mes lapins.
Cette série est absolument pas à prendre au premier degrés mais au quinzième. Et elle vaut carrément le coup.

Adaptée d’un comics du même nom par les créateurs de ce dernier et produit par Brian Taylor (Hyper Tension, Ultimate Game…), on ressent effectivement la patte de ce dernier dans la réalisation agressive (proche de l’hystérie même) de plusieurs scènes notamment dans les scènes d’action ou ultra violence et humour noir cohabitent avec régal (comme lorsque au cours d’une baston alors que notre perso principal est en difficulté, son adversaire est éliminé de manière ridicule par pur hasard).

En parlant d’humour noir, on peut citer deux des antagonistes dont les scènes sont régulièrement cocasses à savoir Blue parrain de mafia italo américaine froid et régulièrement à cran qui a tendance à passer ses nerfs de façon un peu trop radicale sur les abrutis qui lui prennent la tète (ce qui se comprend il est vrai) et Smootie (oui y s’appelle comme la boisson), homme de main psycho à tronche de violeur d’enfants aux fantasmes particulièrement pervers du précédent personnage.

La patte Taylor se ressent aussi dans les scènes mettant en vedette la soeur de Blue véritable morue hautaine et narcissique star de tv réalité façon Kim Kardarchiante et Cie (jeu de mot pourri je vous l’accorde) dont l’irrespect et l’immaturité en font un perso qu’on adore détester.

Et dans le même genre mais en bien plus whathefuck cette fois, on a un caméo de Jerry Springer et de son émission polémique The Jerry Springer Show (une émission ou les gens sont invités pour résoudre leurs problèmes en public et qui aborde des thèmes tabous comme le racisme, la prostitution ou encore la drogue et déjà parodiée dans le deuxième volet de la trilogie Austin Powers).

Et pour finir, le bad guy principal sorte de Pere Noel crasseux très violent qui kidnappe des enfants est très efficace dans le genre croquemitaine bien flippant qu’on aimerait pas croisé même dans ses pires cauchemars (d’autant que son but final même si il n’a rien à voir avec la pédophilie ou le meurtre apparait presque aussi traumatisant que ces deux fléaux).

Quelques petits bémols comme les persos de l ex coéquipière du perso principal et son ex nana que je trouve fade pour ma part même si elles ont au moins la qualité d’être les deux seules personnes de la série à être normales à contrario de tous les autres (sauf à un moment ou elles semblent devenir inutilement sadiques pour faire parler un gangster qui semble sortir de nul part), la baston contre les chinois dans Chinatown qui bien que cool et rigolote comme toutes les autres ne sert à rien dans l’intrigue et le sale moutard qui sert de fils à Blue futur tueur en série quand on voit à quel point c’est déjà un taré bien sadique qui prend son pied à faire du mal aux autres à seulement dix ans.

Voilà voilà. Je pourrais encore disserter longuement pour vous dire à quel point cette série est de l’or et vaut le coup d’oeil mais il est temps de conclure.

Cette série, c’est la fusion improbable entre Deadpool, Hyper Tension, Qui veut la peau de Roger Rabbit et un film de Noel et c’est à voir impérativement (contexte de Noel oblige) aussi bien pour son duo improbable (un tueur à gages et une licorne cartoonesque c’est pas tous les jours qu’on voit ça), des scènes d’action purement jouissives, des méchants d’anthologie (notamment Blue sorte de clone de Bryan Cranston dans Breaking Bad ) et des scènes destinées à être cultes (là aussi c’est pas tous les jours qu’on peut voir dans une série une réunion des amis imaginaires anonymes ou un truc du genre).

Allez encore une chose : VIVEMENT LA SAISON 2 !!! (normalement prévue pour l’année prochaine et qui devrait se dérouler lors des fètes de Paques).