Fan de westerns devant l’Éternel, j'attendais cette série au tournant, d'autant qu'en télévision l'immense Deadwood a par le passé déjà transcendé le genre.
Hell on Wheels est l'anti Deadwood. Cette oeuvre majeure de HBO faisait en effet le choix d'être le témoin d'une époque charnière de l'histoire américaine, via une grande fresque de personnages servant de pions dans cet immense jeu d'échecs, se voulant en quelques sortes le pendant far west d'un The Wire...
A l'inverse, Hell on Wheels est le parcours d'un homme et de sa quête de vengeance, puis de rédemption; et le propos du Progrès Américain ne passe qu'à travers lui. Cullen Bohannon donc, ancien propriétaire d'esclaves puis militaire Confédéré, tente de venger la mort de sa femme et de son fils en traquant les militaires qui les ont massacrés jusqu'au camp de construction de la ligne de chemin de fer transcontinentale, qui marque l'Union entre les deux côtes de la Nation. Héros torturé au charisme froid mais indéniable, il témoigne de ce qui est pour moi un fait: showrunners, scénaristes et acteur ont clairemé joué ou essayé Red Dead Redemption, le chef d'oeuvre de Rockstar où le personnage principal, John Marston, est un sosie troublant, physiquement, moralement et émotionnellement.
Donc une série qui tente d'unir mes films préféré avec mon jeu vidéo préféré? OK les mecs, ne vous ratez pas. Sans être la série de ce siècle, Hell on Wheels arrive, sans qu'on se l'explique, à construire une atmosphère avec humilité, telle cette fille pas forcément canon mais pleine de charme qui vous laissait indifférent à la première rencontre, mais dont vous tombez amoureux à force de rendez-vous. De plus, la série franchit indéniablement un palier avec la dernière scène de la saison 2, d'une puissance rare. Ajoutez-y la musique "Devil's Waitin'" de Black Rebel Motorcycle Club, et on tient ici une scène que ne renieraient pas David Simon ou Vince Gilligan. Vous ajoutez donc mon groupe préféré? OK les mecs, vous ne vous êtes pas ratés.
Ainsi, petit à petit, la force des personnages s'installe, la crasse et le péché du camp d'Hell on Wheels semble plus réelle, l'Ouest Américain plus dangereux, et la construction inexorable du rail plus que jamais symbole de la fuite en avant de ces êtres perdus en quête de rédemption.