Heroes par Jonathan TJo

Heroes n'est pas passé inaperçu lors de la diffusion de sa première saison. C'était la nouveauté, le truc a regarder, c'était un phénomène à la hauteur même d'un "Lost" à une époque où nu les séries ni les super héros n'avaient tant le vent en poupe.

Après une première saison où l'on a découvert les personnages avec joie et plaisir, les suivantes se sont succédés avec une inspiration moins palpable à priori.
Nous avons été émerveillés lors de la première saison en partageant la découverte de leurs pouvoirs par leurs personnages, mais aussi par les chamboulements qu'ils ont augurés dans leur vie et enfin par les promesses qui semblaient être faite pour les saisons futurs. Le personnage de Hiro Nakamura à contribué à cette impression de promesse en voyageant dans le futur et en nous montrant certains des personnages dans ce qu'ils étaient sensés devenir (un peu plus en saison 2) mais qu'en a-t-il été ? Rien.
Pas même le fameux Hiro, présenté comme voué à devenir un samouraï incroyable de maîtrise dès la saison 1 ne saura atteindre ce but ultime au fil de l'intégralité de la série.
Pire, bon nombre de nos Heroes vont faire du sur place pendant toutes les saisons, répétant inlassablement leurs mêmes dilemnes. Claire sera toujours la jeune femme qui rêve de ne plus se cacher, Peter celui qui veut faire le bien, Noah celui qui travaille contre une mystérieuse organisation et le pompon revient à Sylar qui n'a de cesse de changer de camps au fil des gens qui vont tenter de le manipuler.
Aucun de leurs arcs ne prend vraiment, les antagonistes se suivent, se multiplient et se répètent, les personnages ne vont nulle part.

Alors pour expliquer cette chute qualitative entre une première saison acclamée et des suivantes décriées on peut aussi rappeler une certaine grève des scénaristes, qui a frappé le milieu des séries US à son époque et ce au point de condamner nombre d'être elle mais ce serait nonobster l'interview de Tim King que l'on peut retrouver sur certaines éditions Dvd/Blue Ray de Heroes :
selon le créateur de la série celle-ci n'a fait que s'améliorer au fil des ans, grâce aux apports notamment des gens de passages et à un certain mélange des genres.
Après une telle interview on peut se demander où s'est fait ce clivage entre les artisans de Heroes et son public plus mitigé.
Je pense simplement que la manière d'appréhender le bébé ne fut pas la même pour ses créateurs que pour son audience. Là où nous avions vu des promesses et des buts à atteindre, les scénaristes n'avaient vu que des arcs narratifs distincts. Si la série met en avant des gens de tous les jours qui se decouvrent des pouvoirs, c'est bien de super héros dont il s'agit avant tout et par là de narration de comics books (dans quelque chose de très caricatural) .
Le visiteur d'un futur devasté qui veut sauver le monde ? Le père que l'on croyait mort mais qui revient en incarnant le mal ? Les différentes organisations tentaculaires ? La tentative de de rapt de tous les détenteurs de super pouvoirs ?
Beaucoup de thèmes classiques (pour ne pas dire clichés) des bandes dessinées américaines sont abordés dans la série non pour faire avancer les personnages mais bien pour livrer des histoires de super héros aux spectateurs. La série semble finalement fonctionner comme une suite de plusieurs saisons hommage à une catégorie de bandes dessinées, sans vraiment d'égards pour une véritable cohérence narrative, quitte même à faire n'importe quoi avec certains rôles titres. (voyez Parkman qui passe une saison à essayer de sauver une femme puisque vouée à devenir celle de sa vie avant que celle-ci ne meure et qu'il ne l'oublie aussitôt qu'il apprend que son ex a eu un enfant et qu'il doit donc maintenant assumer un rôle de père)
Alors non Tim King ne se trompe sûrement pas en disant que la qualité de ses effets, de ses mises en scènes ont pu s' améliorer au fil des épisodes et des saisons mais il est peut être bien passé à côté de ce que les fans attendaient réellement quant à eux en découvrant sa série au départ. Ou sont-ce nous qui ne l'avons pas compris, lui ?