House of Cards est une série se focalisant sur l'ascension fulgurante de Frank Underwood, qui trahi par le président qu'il a aidé à faire élire, ne recule devant rien pour arriver à ses fins.
La série est magistrale sur plusieurs points:
C'est une très bonne critique sociétale qui aborde tous les sujets que l'Amérique moderne (et le monde occidentalisé d'une manière générale) traverse. Elle démontre l'hypocrisie de tous les grand thèmes actuels (environnement, terrorisme, justice, médias, etc) ainsi que les trous béants dans la manière dont fonctionne la politique. Elle n'hésite pas non plus, même si c'est en reprenant des noms fictifs, à faire des parallèles avec des situations existantes, comme pour le bras de fer entre les États-Unis et Poutine par exemple...
Les acteurs sont juste extraordinaires. On assiste ici à des performances dignes des grandes productions hollywoodiennes et outre Kevin Spacey, les prestations de Robin Wright (son épouse) et Michael Kelly (Douglas,son bras droit) sont splendides. Evidemment Kevin Spacey crève l'écran en interprétant Frank Underwood, un crapaud du Sud venant de rien rêvant d'être plus gros qu'un boeuf. Ses apartés à la caméra sont juste incroyables et on se prend à aimer ce pervers narcissique!
La réalisation est incroyable. Les plans sont sublimes. La photographie est belle. Bref pour la première série originale de Netflix, on voit que les moyens ont été mis et que rien n'a été bâclé!
La série arrive à faire passer des émotions fortes. Dont la plus grosse que l'on peut retenir est la violence extrême générale! Bien entendu que l'on n'est pas dans une série où l'on voit des têtes se faire trancher ou des arrestations musclées... Mais le machiavélisme à tour de rôle de Frank et de Claire Underwood pour arriver à leurs fins, ainsi que les rapports qu'ils entretiennent communément offre une toute nouvelle définition à la violence...
La série pêche, à mon humble avis personnel, sur certains points. Mais tout est relatif... car ce qui déplaira aux uns peut-être l'élément préféré des autres.
- Je trouve que la position directe dans laquelle se retrouve Frank Underwood cloisonne un peu l'histoire. Nous le découvrons dans une position déjà haute et très vite, il va être catapulté au plus haut rang. Cela ne donne pas des possibilités scénaristiques énormes (bien qu'ils arrivent à nous surprendre) dans le sens où on reste toujours au final dans une course à l'électorat à la présidence (ou au sabotage de celle des autres). Si bien que c'est finalement le rôle de son épouse qui nous offre le plus de liberté scénaristique ayant un champs d'action plus étendu. Ce qui est dommage. En vue du personnage et de ses origines paysannes, j'aurais apprécié peut-être le voir monter de plus bas et occupé une vie plus simple au départ de l'aventure où on aurait pu assister à la transformation du jeune politicien naïf en démon assoiffé de pouvoir...
-Le ton de la série reste d'une manière constante relativement lourd! On ne peut pas être distrait deux minutes en regardant un épisode et on n'a pas l'occasion de se faire une branlette spirituelle (si je puis m'exprimer ainsi) en voulant se décontracter. Cela a pour résultat que l'on peut avoir du mal à certains moments à rentrer réellement dans les épisodes si on n'est pas dans la meilleure des conditions pour les visionner.
En ce temps de course à la présidence américaine entre Hilary et Donald, je conclurai par les mots de Frank Underwood : "On ne se soumet pas à la terreur. On crée la terreur."
(Critique écrite à la fin du visionnage de la saison 4.)