Hunter × Hunter
8.2
Hunter × Hunter

Anime (mangas) NTV (2011)

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Le meilleur résumé des 32 premiers tomes !!


Avant-propos



Si vous n'êtes pas familier de l'univers de Hunter X Hunter, je ne saurais trop vous conseiller... de ne pas commencer ! Tout du moins de ne pas commencer tout de suite ! En effet l'adaptation en anime datant de 2011 à 2014 adapte les 32 premiers tomes (jusqu'au chapitre 339 pour être exact) et à l'heure où j'écris ces lignes seuls 3 autres tomes sont sortis. Ces problèmes de rythme sont dus aux problèmes de santés de l'auteur : Yoshihiro Togashi. Du coup, si vous n'êtes pas pressés, attendez plutôt 1 an, 2 ans voire 10 que le manga soit suffisamment avancé et que - qui sait - une adaptation en anime de la suite soit dans les tuyaux !


A partir de maintenant je vais entrer dans la critique proprement dite, je m'efforcerai de ne pas spoiler (si spoil il y a, ils seront dans les encarts grisés prévus à cet effet). Cependant, si vous voulez conserver une expérience optimale je vous recommande de ne rien lire sur HxH et de foncer voir l'anime !



Protagonistes et antagoniste



L'histoire commence alors qu'on suit Gon - garçon de 11 ans - dont le but est de retrouver son père, Hunter de légende qui l'a abandonné peu après sa naissance. Gon est l'archétype du héros de shonen : gentil, naïf à l'extrême, déterminé, il recèle cependant une part d'ombre qui se manifestera en certaines occasions.


Lors de son combat contre Neferupito, le pouvoir qu'il s'est octroyé évoque moins l'abnégation et son renoncement à la vie que l'accomplissement de sa vengeance pour la mort de Kaito.


Gon fera très vite la connaissance de celui qui deviendra son meilleur ami : Kirua, garçon du même âge qui trouvera au contact de Gon, la clé permettant de le délivrer de son passif très lourd. Kurapika, jeune homme dont la bonté apparente dissimule une soif de vengeance sans borne envers ceux qui ont massacré son peuple des années auparavant.


Kurapika est peut-être le personnage le plus intéressant de la saga. Afin d'accomplir sa vengeance, mais surtout de retrouver les yeux de son clan, il va franchir des lignes blanches et s'aventurer du côté duquel on trouve habituellement les antagonistes. Il n'y a qu'à voir son ascension au rang de parrain de la mafia dans les derniers chapitres pour s'en convaincre.


Et enfin, Léolio, grand type efflanqué peu finaud au premier abord, mais doté d'une profonde et sincère empathie envers autrui, dont le but final est de devenir médecin afin de sauver des vies qui auraient put l'être.


Ce quatuor se retrouvera réuni par leur envie commune de devenir Hunter. Mais quèsaco qu'un Hunter me direz vous ? Et bien c'est un métier fourre-tout aux contours vagues. Les Hunter peuvent, bien entendus, être chasseurs de primes, gardes forestiers, mais également biologistes reconnus, archéologues, etc, etc... Les principaux avantages du métier étant l'accès facilité à des pays et des régions à accès restreints, la rémunération substantielle perçue (pour ne pas dire stratosphérique dans certains cas) et la réputation dont ils jouissent. Ainsi le père de Gon s'avèrera être un Hunter de légende ayant à son actif plusieurs hauts faits dont celui d'avoir exhumé et réhabilité une civilisation disparue. Ces quatre personnages débuteront par l'épreuve consistant à obtenir le titre de Hunter. Mais là où est la véritable originalité du manga, c'est que ce quatuor ne sera pas regroupé en permanence. En effet, suivant les différents arcs et surtout suivant leurs motivations respectives, le groupe se retrouvera ou se séparera en fonction des besoins, chaque personnage vaquant à ses occupations ; une vrai bouffée d'air frais quand on se questionne sur le parcours d'un personnage que l'on a plus vu depuis un certain temps !


Dans le dernier arc en date (la guerre de succession) il est surprenant (et agréable) de ne pas suivre l'éternel duo Gon - Kirua mais de voir comment Léolio et Kurapika ont évolués.


Et si j'ai évoqué précédemment les "héros", sachez qu'il en va de même pour les "méchants". L'occasion ici de dire que le manichéisme est en grande partie absent de l'œuvre de Yoshihiro Togashi car tous les personnages ont leurs motivations propres et particulièrement un : Hisoka. Antagoniste principal de la série, magicien sanglant très puissant il ne semble poursuivre qu'une seule quête : affronter les ennemis les plus forts qui soient. C'est dans cette optique qu'il s'entiche de Gon (dans ce qui pourrait passer pour un amour pervers et déformé) qu'il voit comme un bourgeon qu'il prendra plaisir à détruire lorsque ce dernier atteindra le paroxysme de sa puissance.


A ce titre, les lecteurs que nous sommes se demandent si l'affrontement final opposant Gon à Hisoka interviendra dans un futur à moyen terme du l'univers du manga, étant donné la jeunesse et l'inexpérience de Gon. Mais nul doute que l'auteur chamboulera tous nos pronostiques.


Il était aussi très surprenant de voir, dans l'arc Kimera Ants, que le Roi disposait d'un pouvoir cheaté consistant à absorber l'aura de ceux qu'il dévorait. Ainsi sur le papier, cette capacité faisait de lui l'ennemi le plus puissant et on s'attendait à ce qu'il l'utilise... ce qui ne sera pas le cas !


Mais qui dit shonen fleuve dit aussi galerie de personnage colossale et HxH n'échappe pas à la règle. Si dans son ensemble la série comporte moins de personnages qu'un One Piece par exemple, c'est aussi et surtout parce que certains personnages (aussi bien protagonistes qu'antagonistes) sont récurent et refont surface régulièrement sans que cela n'entame la cohérence globale du récit... bien au contraire.



L'animation



Le manga est donc adapté en 148 épisodes par le légendaire studio Madhouse à qui l'on doit notamment les séries One Punch-Man, The Tatami Galaxy, Monster, Death Note ou les films Ninja Scroll, Vampire Hunter D : Bloodlust, Perfect Blue... excusez du peu ! Le travail fourni est donc de très bonne qualité (bien que ce ne soit pas la série la plus léchée du studio) avec une mention sur les détails et la fluidité de l'animation de certains combats.


Le combat Isoka VS Gon est remarquable à ce titre.


Le design des personnages est original, mais j'avoue avoir un peu de mal avec certains protagonistes.


La musique - composée par Hirano Yoshihisa (qui avait bossé sur celle de Death Note) - est un peu molle, voire carrément insupportable dans les premières saisons avec des thèmes peu marquants. Ça s'arrange dans les deux dernières saisons où des morceaux vraiment épiques émergent et permettent d'accentuer l'atmosphère lourde de l'histoire.



Break the rules



Si vous ne le saviez pas encore, HxH est un manga d'aventure dont la cible éditoriale est le shonen (manga pour adolescent masculin) de type nekketsu comme Dragon Ball, One Piece, Naruto, ect... sauf que c'est en partie faux et en partie réducteur.


Déjà : le manga comporte des passages très violents qui ne sont pas nécessairement retranscrits dans l'adaptation animée (merci aux connaisseurs et aux fans de confirmer ou d'infirmer mes propos) mais surtout, certains sujets et thèmes abordés par l'œuvre ne sont pas - habituellement - abordés dans des shonen grand public. Il y est question de dictatures, de génocides, de ghettos, de course à l'armement, bref, de sujets qui donnent corps à l'univers de fantaisie de HxH et qui semblent l'ancrer dans le "réel" faisant de ce manga une série à la croisée des chemins entre shonen et seinen (manga pour jeunes adultes).


Mais qui dit manga de type nekketsu, dit pouvoir spécial et HxH ne déroge pas à la règle. Ce pouvoir, c'est le Nen ! Bien que n'étant pas présent dès le début de la série, il intervient très vite et se révèle être particulièrement bien construit. Il existe en effet 4 principes de bases avec leurs points forts et leurs points faibles à savoir :



  • le ten

  • le zetsu

  • le ren

  • le hatsu


et le Hatsu est lui-même divisé en 6 catégories (https://fr.wikipedia.org/wiki/Nen) ce qui donne au Nen suffisamment de consistance pour le rendre complexe et permettre ainsi des affrontements entre utilisateurs stratégiques et imprévisibles. Et si les règles qui régissent le Nen sont bien construites, sa véritable force c'est de proposer une progression des pouvoirs des personnages qui n'est pas linéaire ! Je m'explique : dans un shonen lambda, les personnages affrontent des ennemis de plus en plus puissants au fur et à mesure que leurs pouvoirs se développent et que l'histoire progresse, ici, HxH casse ces règles vues et revues par l'intermédiaire de la condition et du serment ! Pour faire simple, quand un personnage se contraint par un serment afin de déclencher un Nen particulier, il est en mesure d'obtenir un pouvoir bien plus puissant que ce à quoi il pourrait prétendre en temps normal. Et, comme vous vous en doutez, plus la condition est stricte, plus le pouvoir obtenu est puissant. C'est de cette manière que Yoshihiro Togashi met en image des affrontements dantesques impliquant des Nen puissants et ce dès les premiers tomes ! Voilà le coup de génie de HxH !


Pour autant, n'allez pas croire que le Nen est la panacée des pouvoirs de shonen ! A mon humble avis, il y a trop de zones d'ombres que l'auteur n'a pas (encore) expliqué concernant l'utilisation du Nen (mais c'est vraisemblablement voulu afin qu'il se ménage une porte de sortie scénaristique).



True story bro



L'histoire est bien menée et ne s'embarrasse d'aucun épisode inutile (ou presque aucun) en allant directement à l'essentiel. Mention spéciale pour la transition entre les différents arcs qui est quasi naturelle et ne force jamais : un régal !


J'ai cependant une petite réserve pour l'arc des Kimera Ants qui tourne un peu en rond avec ces aller-retour incessants entre la ville et NGL et qui fait preuve de quelques incohérences assez gênantes : pourquoi n'avoir envoyé qu'aussi peu de Hunter pour traquer les Kimera Ants, surtout après que la menace ait été réévaluée ?


Pourtant, de ce que j'ai compris, l'anime passe sur certaines scènes du manga rendant, à quelques reprises, l'histoire et les motivations des personnages un peu obscures. J'ai beaucoup aimé la fin de la série animée qui conclut de manière PARFAITE l'histoire, comme un appel à l'aventure renouvelé !


Concernant les retrouvailles de Gon avec son père, à la toute fin de la série, j'ai été très agréablement surpris, d'une part de voir que - contrairement aux autres séries - ce "but ultime" ne constituait pas la fin de l'histoire, et d'autre part de voir que le père de Gon (et Gon lui même) ne forment pas véritablement une famille, ils ne sont liés que par le sang mais restent deux électrons libres. Ça nous change des clichés habituels sur le lien filial.



Le vrai pouvoir du shonen



J'en arrive à la conclusion de cet avis. Voilà 15 ans (en 2018) que je regarde de l'animation japonaise. J'ai commencé par le shonen puis en grandissant, en murissant, j'en suis venu à me tourner (mais surtout à préférer) des séries plus matures, plus violentes et/ou plus personnelles du point de vue de leur réalisateur. Je pense qu'il s'agit là d'un schéma classique (peut-être en perte de vitesse avec la prolifération des sites de notations permettant de se faire un avis et avec l'offre pléthorique à disposition via le net) qui fait que nous délaissons le shonen fleuve ultra commercial et que nous en venons même à le conspuer... pour autant, si vous êtes empathiques avec ces personnages de mangas, si vous vous impliquez émotionnellement dans une œuvre, qui d'autre que le shonen fleuve, du haut de ses 50, 100 ou plus d'épisodes, peut - mathématiquement, si l'on considère l'émotion au prorata du nombre d'épisode - vous impliquer aussi fortement ?


En même temps je m'aperçois que je me contredis quand une de mes séries préférées comporte 12 épisodes et me fait chialer à chaque fois : Kaiba (regardez, c'est de la bonne) !


Je me suis sentis vibrer comme jamais lors des affrontements les plus dantesques au côtés de ces personnages de manga. Vibrer parce que cela faisait des heures (techniquement même des jours) que l'on suivait ces personnages, qu'on connaissait leur parcours, leurs motivations, leurs pouvoirs... Je me suis sentit impliqué en connaissant ces enjeux et ces risques auxquels ils faisaient face, voilà le vrai pouvoir du shonen !



Conclusion



En résumé, Hunter X Hunter est un shonen subtil mais frustrant mené tambour battant. Tous les affrontements ne se règlent pas par un combat et quand celui-ci à lieu, il tient plus de l'affrontement psychologique. Et de là découle son aspect frustrant pour nous autres, pauvres spectateurs, biberonnés aux autres shonen : il vous sera tout bonnement impossible de prédire son issue ! Mais ce que l'on perd en frustration, on le gagne en surprise ; par conséquent, si vous aimez être surpris positivement, foncez regarder les 148 épisodes de cette série !

Saudade
8
Écrit par

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Créée

le 29 juil. 2018

Critique lue 1K fois

Saudade

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