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Michaela Coel, l’actrice et showrunneuse de Chewing-gum, reviens sur HBO (et OCS en France) avec I May Destroy You. Une série dramatique qui n’est pas à juger par son pilote car même le trailer vous en dévoilera plus. Arabella, interprétée par Michaela, est une jeune auteure londonienne nouvellement connue, qui revient d'un voyage en Italie, et sensée rendre un travail le lendemain à ses éditeurs. En manque d’inspiration, elle se tente plutôt à faire la tournée des bars avec ses amis, avant d’écrire. Le lendemain, blackout totale. Seule une cicatrice et des hématomes lui rappelle qu’elle s'est faite droguée et violée la veille.
Un premier épisode très troublant, qui passe l’évènement dramatique principale, en se concentrant exclusivement sur le point de vue de l’héroïne. A la place, l’épisode est focalisé sur ce personnage féminin marginale et libre, mais aussi totalement désarmée face à une telle agression.
Et la maitrise de la série dans cette mise en scène toujours subjective. A coup de flashbacks très rapides, les souvenirs imprécis d’Arabella font réaliser au spectateur la complexité d’être “victime” d’un trauma dont on a aucun souvenirs. Un ton très naturel, parfois ironique, sur ce processus de réalisation de l’agression, qui passe au début par le deni, la sous-estimation du drame, avant d’entrer dans l’acceptation et la prise de parole.
I May Destroy You n’est pas qu’une dramédie. Elle est d’autant plus puissant qu’il s’inspire du vécu réel de sa réalisatrice. La série agit comme catharsis pour sa réalisatrice mais aussi de témoignage plus fidèle qui résonnera, malheureusement, aussi pour d’autres femmes ayant vécu la même situation.
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