Les thèmes qu'abordent la série sont intéressants. La raison du régime a été une très bonne idée et ajoute de l'empathie au personnage. Les premiers épisodes sont sympathiques et on voit rapidement que l'héroïne a des fragilités mentales et d'un coup c'est le drame.
Le personnage principal qui semblait prometteur n'est rien d'autre qu'une égocentrique sans un rond de moralité et de bon sens. Les exactions vont crescendo sans aucune réelle conséquence tout cela cumulé à un quotidien surréaliste. Même avec les planètes alignées et l'ouverture des portes de l'Enfer, on ne peut pas enchaîner autant de malchance.
Et c'est bien ça le plus frustrant de cette série, il y a des moments vraiment poignants sur le mal être des personnages, des interactions qui sont superbes. Bref des moments de grâce.
La discussion avec la transsexuelle qui n'ose pas encore montrer son corps actuel.
Mais ce n'est pas crédible la majorité du temps. La capacité de nuisance de l'héroïne rend tout pardon impossible sauf que le totem de l'immunité lui prodigue pardon et absence de poursuites judiciaires. Les personnages environnants semblent aussi frappés par cette absence de lucidité qui provoquent des situations calamiteuses qu'une huître aurait évitée. Le climax de fin de saison enfonce le clou et, sans une explication foireuse en début de saison 2, fini de détruire tout le potentiel de la série.
Cette série laisse dubitative avec un goût amer d'échec sur la gestion des personnages. Je n'ai pas réussi à savoir si l'on essayait de justifier le pire avec une caution morale. Les personnages ont vécu des situations douloureuses qui les ont fait vriller ce qui excuseraient leurs agissements. Autrement dit être gros,pauvre ou homosexuel, ça rend névrosé ou alcoolique et être "beau" ça rend égoïste et sociopathe selon la série. Ou ils ont tous des problèmes mentaux d'entrée avec en point d'orgue l'héroïne qui ferait saliver tout psychiatre.
Enfin j'aurais aimé que le personnage de Bob Armstrong ne tombe pas dans le cliché et fasse un pied de nez à sa sexualité prévisible comme un néon dans une nuit noire.
Parce que oui on peut être hétéro et assumer sa part de féminité voire aimer les concours de beauté sans être gay. C'est bien aussi les nuances.
On aurait pu aussi s'abstenir des situations improbables et faire une plongée dans un autre enfer, celui de l’anorexie. Une ancienne "grosse" qui découvre que les "canons de beauté" sont aussi mal dans leur peau qu'elle ne l'était.
J'aime cette série en voyant malgré tout les défauts monstrueux qui la mine et j'espère qu'elle servira de base à une autre série, plus réaliste, plus cohérente sur le même sujet avec un humour équivalent sans se plomber de situations et conséquences aussi mal équilibrées.