La mémoire de l'amitié, la persévérance de l'amour
Isshuukan Friends est définitivement une série sans prétention. Et je ne suis pas sûr qu'elle mérite forcément une analyse très poussée de ce qui s'y passe ; pour preuve, selon moi il ne s'y passe en fait pas grand chose. Je vais essayer de balayer tous les aspects que j'ai pu trouver dans cette série.
Des graphismes épurés, aux tons pales et clairs, qui collent plutôt bien, une direction artistique très classique, un chara-design presque minimaliste mais qui marche. Non, là où IF (abréviation que j'utilise ici par la suite) joue tout c'est sur ses personnages. On serait tenté de dire que son scénario importe aussi, mais il est connu d'avance, dès le premier épisode : Hase aime Kaori. Kaori n'a pas d'ami. Hase veut être l'ami de Kaori. Kaori perd la mémoire : problème. Toute la série va partir de ça, et même parfois retourner à ce point pour développer plutôt en profondeur comment établir une relation d'amitié (et plus si affinités ?) entre ces deux personnages, et comment leur environnement va interagir avec cela.
Il ne faut aussi pas trop s'arrêter à l'aspect "adorable" de la série. Car oui, notamment au début, IF est adorable. Sucré. Niais. On a l'impression d'observer deux gamins de primaire découvrant leurs sentiments. Et tous les persos seraient limite là pour nous faire dire un "awww" sur eux à un moment ou un autre. La situation évolue quand même de là, mais le ton lorsque nos deux faux tourtereaux discutent ensemble reste sensiblement le même, et c'est vrai qu'on s'en lasse un peu. (Même si Kaori reste définitivement un perso vraiment adorable pour le coup. L'innocence incarnée. Pour reprendre une phrase bien présente sur notre ami l'Internet, "how could you not want to protect that smile". On ne peut pas mieux dire.)
Le scénario est plutôt original ; l'exécution l'est un peu moins. La série a un moment de creux en son milieu, jusqu'au dernier arc, qui même si prévisible, est très bien amené. Mention spéciale aux personnages de Saki et Shogo, qui, en bon "buddies" de service aux caractères opposés à ceux des 2 héros, sont pas loin de voler la vedette ! Pour Shogo, c'est même clairement le "meilleur" personnage de la série, au sens où il n'est pas un cliché ambulant, et qu'il cumule le pic des qualités de la série : il est drôle, parfois touchant par son caractère, et lui aussi vit l'histoire à sa façon. Bravo à IF pour ça. ("Shogo best bro").
Clairement, ce que j'ai apprécié dans cette série tient un peu dans son essence même : c'est une pure série émotionnelle. "Sentimentale", j'oserai même dire; c'est un peu générique comme termes, mais quand même. Je suis loin d'être un fanatique des comédies romantiques ou autres romances classiques, mais j'ai apprécié le traitement vraiment "étape par étape" d'une vraie relation d'amitié, crédible, et de tout ce qu'elle peut entrainer. Quand bien même les deux persos principaux sont pas franchement appréciables (Kaori est simple, innocente, Hase est un peu bêta, plutôt égoiste (on dirait plutôt l'inverse, mais à bien y réfléchir...) mais bien intentionné. Du déjà vu.), on s'attache un peu à voir comment Hase va réussir à contourner ses obstacles, et surtout comment Kaori va contourner les siens ! Eh oui, car quand même le principe de la mémoire reste important tout au long de la série, et l'objet qui symbolise cet anime est bel et bien ce fameux journal intime de Kaori, véritable fil rouge de la série, tant pour le spectateur que les personnages. Un bel artifice.
Toutefois, j'imagine que cette série fonctionne encore mieux si l'on s'identifie vaguement à un des personnages principaux, autant que faire se peut. Quand on prend un peu plus de recul, l'intérêt peine un peu à venir. C'est ce qui m'est arrivé au fur et à mesure, et c'est pour cela que quand bien même j'ai apprécié le visionnage, je n'ai pas l'impression d'en avoir tiré grand chose de neuf ou de bien intéressant ; d'où la note. En fait, ça paraît un peu plat. IF essaye de verser dans la romance et l'amitié, sans être larmoyant et en restant intéressant. Du coup... c'est plat. Pas de coups d'éclats ou de gros pleurs dignes d'une adaptation de LN, ni de monologues intérieurs digne de...euh... d'autres adaptations de LN. Non. Les persos sont calmes, et leurs relations aussi. La soundtrack peu variée, et plutôt mélancolique, appuie encore plus cet aspect "calme", et le rythme forcément lent de la série, ces relations "par semaine", ne l'améliore pas. Après, on aime ou on aime pas, mais j'ai été un peu lassé.
IF essaye parfois de se diversifier, notamment par quelques situations comiques. Elles sont toutefois assez souvent éculées, surtout quand elles concernent les persos principaux. Mais les autres, notamment le professeur (car il ne semble y en avoir qu'un seul chez eux), pure caution comique (pas un gros rôle ici), marche plutôt bien pour cela. Mais c'est du détail.
Globalement, IF est une série bien construite, pas mauvaise, plutôt simple, mais principalement basée sur les sentiments, et pas la plus intéressante qui existe. Sa fin est plutôt cohérente et assez appréciable pour ne pas non plus vous avoir fait regretter de voir la série, et c'est tant mieux, parce qu'elle vaut au moins ça.
(7/10)
