Justified
7.2
Justified

Série FX (2010)

Voir la série

Une série qui transpose le mythe du justicier portant Stetson dans le 21e siècle des téléphones portables et des méta-amphétamines, l'idée a de quoi allécher l'amateur de western...

Mais on ne se frotte pas à l'univers étrange du red-neck aussi facilement que cela. Et si chaque apparition d'un voyou à la barbe hirsute, en chemise de flanelle, une casquette cradingue avec une bannière étoilée brodée recouvrant ses cheveux huileux, suffit à évoquer certains souvenirs douloureux au spectateur (genre "fais la truie !"), l'ambiance est en générale un peu trop lisse pour constituer une toile de fond à la hauteur des espérances.

Certes, le héros (Raylan Givens, si vous voulez savoir comment il s'appelle) pas mal joué par Thimoty Oliphant, est un modèle de justicier américain : il tire vite et juste, possède une haute idée de la justice, quoiqu'assez personnelle, et accuse quelques failles bien senties que le spectateur avide de rebondissement aura hâte de découvrir. Si ce type de personnage plutôt stéréotypé fait un peu pâle figure face à son antagoniste dans la première saison (une sorte de néo-nazi psychopathe qui explose des églises au lance-roquettes), il prend en revanche une épaisseur plus importante au cours de la deuxième saison, entre gueules de bois et conflits d'intérêt à la limite de la légalité.
Cependant, toujours droit dans ses bottes de cow-boy, le preux chevalier, qui se permet en plus de reconquérir son ex, affronte avec un aplomb toujours constant les malfrats, débiles congénitaux à canon scié, les mères de famille patronnes de la pègre locale, son propre père toujours entre deux eaux (dans son bourbon, Kentucky oblige), etc.

Si la vraie réussite de cette série consiste en son soucis du détail en ce qui concerne ambiance, décors (beaucoup de plans en extérieur, ce qui est agréable) et personnages, on peut déplorer le peu de risques pris par les scénaristes : on est face à un héros à l'ancienne, certes, mais rien ne semble réellement transposer le mythe du franc-tireur à la morale infaillible dans le présent, et le tout ne parvient pas à s'extirper d'un apparat légèrement passéiste. Comme si la série avait lieu vers la fin des années 90.
Et surtout, rien ne semble distancier ce personnage du cadre dans lequel on lui inflige de revenir. Comme tous les autres, il règle ses problèmes en tirant d'abord et en discutant ensuite, débouche une bouteille de Jim Beam après s'être pris la tête avec sa douce, et repart au combat le lendemain sans trop d'états d'âme. A peine est-il plus malin, moins mal habillé et plus rigolo que ses ennemis (ce qui, en soi, n'est pas non plus insurmontable).

Ces défauts mis-à-part, on peut en revanche s'enthousiasmer pour la deuxième saison, qui voit l'émergence d'un vrai background, et qui fait cesser les revirements incessants de Boyd Crowder, le frère ennemi du héros (un coup nazi, un coup bigot...). Les errements de la première saison, aux épisodes très inégaux, sont oubliés, et le début de quelque chose semble sur les rails.

Encouragements du jury.

T_wallace
6
Écrit par

Créée

le 22 juin 2011

Critique lue 390 fois

1 j'aime

T_wallace

Écrit par

Critique lue 390 fois

1

D'autres avis sur Justified

Justified
CineFun
8

Far West

Après avoir abattu un fugitif à Miami, Justified commence avec la mutation de notre anti héros badass dans le Comté de Harlan, dans son Kentucky natal voici le marshal Raylan Givens portant ...

le 7 nov. 2022

40 j'aime

8

Justified
Bondmax
10

From Kentucky with love

Voilà un gros coup de coeur, Justified est la preuve (avec d'autres séries comme The Americans, The Shield..) que FX n'a rien à envier à HBO. Vous allez me dire encore un cop show, il y en a assez,...

le 14 sept. 2013

27 j'aime

1

Justified
Kalimera
8

Colt, coolitude et béatitude

M'dame, M'sieur c'est pour vous dire de vous pencher sur cette série qui sort pas mal de ce que l'on peut voir habituellement. Ouaip (là je penche d'un coup d'index mon stetson sur l'arrière du...

le 13 déc. 2013

24 j'aime

9

Du même critique

In the Court of the Crimson King
T_wallace
10

Critique de In the Court of the Crimson King par T_wallace

Lors de mes jeunes années (au moment où mes oreilles commençaient à se sensibiliser à la musique), dans le salon de mes parents, la collection de vinyles trônait entre les VHS et les bandes...

le 18 sept. 2012

59 j'aime

12

Léon
T_wallace
3

Critique de Léon par T_wallace

Ha ha ha ! c'est nul ! Dire qu'on m'avait dit : "Mais non, Besson ne fait pas que des mauvais films ! T'as vu Subway, d'abord (non, je n'ai pas vu Subway) ? Alors ne te permets pas de dire n'importe...

le 4 nov. 2010

43 j'aime

20

Collatéral
T_wallace
5

Critique de Collatéral par T_wallace

Le film était parti pour entrer dans mon top 10 ; que dis-je, peut-être même mon top 3... Il aurait du me réconcilier définitivement avec Tom Cruise... Il aurait du faire de Michael Mann mon...

le 6 déc. 2010

29 j'aime

2