Kingyo Club
6.2
Kingyo Club

Série NHK (2011)

Un peu de douceur dans un monde de brutes....

Il se dégage de cette petite série (10 épisodes de 20 minutes) un parfum léger et charmant qui a des allures de ritournelle d'un temps d'avant.
L'histoire est classique, un garçon nonchalant mais populaire, une fille brimée et timide. Leur rencontre sur le mode "prince s'en va sauver une damzelle en détresse". La naissance d'un lien fait de pitié et de reconnaissance qui navigue un temps sur les flots de l'amitié avant de timidement aborder le rivage du premier amour. Sur leur route, rochers et tempêtes qui prennent les traits du monde qui les entoure et qui n'entend pas accepter sans rien faire le bouleversement de l'ordre établi. Rien de bien nouveau en somme... sauf, sauf sauf...

Sauf que les acteurs sont inconnus. (en tout cas à l'époque) et que leur jeu d'acteur est encore maladroit ou un peu raide. Et étonnament cela concourt à renforcer l'ambiance du film qui au delà d'une gentille histoire d'amour, parle surtout de la difficulté de l'adolescence, de la solitude de ces pas-encore-grands-mais-plus-tout-à-fait-enfants qui sont souvent tellement perdus ou déçus dans/par un monde qui n'est pas conçu pour eux. Et la force de ce drama, que ce soit involontaire ou non, est de montrer l'adolescence, non pas dans toute sa glorieuse beauté ou sa force ou ses contradictions, mais dans toute ce qu'elle a d'ordinaire, avec ses faiblesses, ses renoncements, ses incapacités à traduire justement les multiples émotions qui les submergent ou les écrasent. Alors oui, on peut reprocher à l'actrice (qui avait l'âge de son personnage) de n'avoir que deux expressions, de ne pas avoir une gamme d'émotions très large ou encore d'être un peu figée. Mais dans la réalité, quelle fille de 15 ans serait capable de trouver les mots ou la manière de parler de ses peurs, de ses peines ou de ses joies autrement que par des larmes ou une main qui frôle une autre ?
Intelligemment le scénariste a privilégié la douceur et la tendresse aux grandes effusions. Lentement les personnages vont se rencontrer, se raconter, se protéger et grandir au contact de l'autre. Qui est fort ? Qui est faible ? Qu'est-ce que le courage ? Qu'est-ce que la lâcheté ? Quel est le sens de l'amitié ?
Dans le cocon d'un bâtiment désaffecté, ces deux adolescents vont se construire un monde à leur mesure. Un refuge contre celui dans lequel ils n'ont/ne trouvent pas leur place. Un lieu où tout n'est que tranquillité. Bulle utopique s'il en est qui d'ailleurs ne survivra pas à l'intrusion de la réalité sous la forme d'amis/ennemis. Parce que c'est là aussi une des qualité de ce drama, la réalité ne peut être gommée. Elle revient toujours en force, dans toute ce qu'elle peut avoir de positif ou dramatique. Alors non, les deux héros ne pourront pas rester dans leur petit monde peuplé de poissons rouges. Ils vont devoir faire face aux autres. Se faire face. Parce que c'est aussi cela grandir. Et que c'est finalement là le propos principal de cette série : Grandir.
XuLee
8
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Créée

le 30 avr. 2014

Critique lue 420 fois

XuLee

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