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Une série espagnole qui ressemble à quelque chose, ça intrigue. Qui plus est, une série qui raconte un braquage, ça devient doublement intéressant.


Donde esta la biblioteca?


Très rapidement, la série me fait beaucoup penser à Prison Break. Si si. Dans les deux cas, il s'agit d'un mec super intelligent qui élabore pendant plusieurs mois un super plan impliquant un groupe d'individus qu'il devra convaincre de collaborer avec lui afin d'extraire quelque chose/quelqu'un d'un lieu super bien gardé (dans l'un c'est un casse, dans l'autre une évasion). Si les différentes saisons de Prison Break ont graduellement repoussé les frontières du ridicule à force de prolonger la série, il ne faut pas oublier que la première saison était impeccable en terme de narration, avec un sens du rythme géré aux petits oignons et des rebondissements maîtrisés mais surtout, crédibles, ne laissant que peu de place au hasard. Pour La Casa de Papel, c'est une toute autre histoire.


Vamos a la playa. Toda la noche.


Parce que oui, dans La Casa de Papel, ça dérape mucho rápidamente. Une fois que le braquage commence, tout le monde fait n'importe quoi. En vrac, ils tirent sur des flics façon Rambo alors que leur règle numéro uno est de ne pas tuer, ils improvisent dans leur coin sans se consulter les uns les autres ni consulter le cerveau de l'opération (alors qu'ils ont un téléphone sécurisé prévu pour communiquer avec lui), ils prennent d'innombrables risques inutiles, laissent les otages discuter entre eux sans surveillance, pire ils discutent eux-mêmes avec les otages, leur font des confidences qu'ils n'ont aucune raison de faire ou parle à voix haute à côté d'eux. Ils laissent aussi leurs armes traîner et s'engueulent régulièrement au lieu de garder la tête froide.


C'est quoi ce bordel les mecs? Vous vous êtes préparés pendant des mois. Qu'est-ce que vous foutez? Le pire c'est que les braqueurs ont tous été choisis par le Profesor. Et il se trouve que ce sont tous des émotifs incapables de s'organiser. D'ailleurs, bien que supposément choisis pour leur capacités, à part le jeune hackeur qui a aidé à installer le système informatique du Profesor et le daron qui sait comment creuser un tunnel, c'est quoi la spécialité des autres? Nada. A Fox River, c'était pas open-bar, ceux qui participaient avait tous une raison de le faire.


Alors je conçois tout à fait que, même avec toute la preparación del mondo, être en situation réelle génère un stress qui peut pousser à commettre des erreurs, especialmente quand c'est la primera vez. Seulement là, c'est vraiment fait en mode bourrin, dès le début, sans qu'on sente la pression monter. D'ailleurs à aucun moment les nombreuses "erreurs" ne sont reconnues comme en étant. Les mecs font de la merde, ils ont du bol et ça passe à la péripétie suivante. Un peu dommage donc, ce récit du "casse du siècle" se casse un peu la gueule et l'ADN telenovelas prend le dessus avec des histoires d'amour auxquelles on accepte de croire parce qu'on est sympa (voire un peu con).


Que paso, puta madre?


La cohésion d'un groupe est déterminant quant à son efficacité. Dans Prison Break, si un des prisonnier fait de la merde, ça peut tout niquer. Dans La Casa, on s'en bat clairement las couillas. Le braquage dure plusieurs jours mais il n'y pas vraiment de rapprochement ni de conflit entre les différents personnages qui chamboulerait l'histoire. A la place, on a de la fausse tension par le biais de scènes ou ils brandiront leurs mitraillettas les uns sur les autres en s'insultant, ce qui épatera les spectateurs les plus naïfs et agacera les autres. Malgré leurs conneries, il arrive aux personnages d'être touchants.


Que calor.


A l’extérieur, le Profesor sera le roi de la péripétie et on le verra s'extirper de situations impossibles révélant qu'il n'est pas seulement intelligent, mais également très chanceux. Jusqu'au moment où...


...il se fait griller, avec le cheveux orange sur sa veste. Scène très mal foutue, qui à mon sens, n'en a pas. Explicación?


La présence de ce cheveux sur sa veste implique que le Profesor a fait tout le chemin de l'hopital à sa planque AVEC la perruque orange sur la tête (ce qui est très con car très risqué). Puis, une fois arrivé, il aurait quitté son costume de clown et aurait mis ses vrais vêtements toujours avec la perruque sur la tête et ce serait seulement là, une fois habillé, qu'il aurait retiré la perruque, faisant tomber un cheveux dessus. C'est peu crédible, mais à la rigueur pas impossible.


Sauf que, lors d'un flashback, on voit le Profesor dans le hangar, en costume de clown, SANS perruque. Donc à moins qu'il l'ait remise un petit coup pour se faire un kif avant de rejoindre Raquel, y'a un truc qui déconne. Est-ce du chipotage de ma part? Ça le serait s'il ne s'agissait que d'un faux raccord n'impactant pas l'histoire. Mais là, c'est un truc crucial. C'est à cause de ce cheveux qu'il se fait griller, donc oui c'est mucho importante. Il aurait pu se faire cramer 10 fois et il a toujours réussi à s'en sortir, et là le truc sur lequel il se fait avoir, c'est un détail incohérent. Merde. Mierda.


Oui, c'est rythmé, on ne s’ennuie pas. Oui, c'est un bel effort, et il faut en voir plus, des séries européennes qui sortent du lot (on est sur la bonne voie avec la série allemande Dark). Malheureusement, y'a beaucoup de drama inutile et de facilités d'écriture. Et d'abord, ils sont tous présentés comme des gentils mais c'est surtout des gros égoïstes qui veulent se remplir les poches. Et même s'ils sont sympa, ça ne change rien au fait qu'ils ont mis la vie de plusieurs honnêtes travailleurs en danger. Rappelons qu'un des braqueurs viole plus ou moins une otage et tout le monde s'en fout, y compris les personnages en mode Bad-Ass-Girl-Power-Puto. Des femmes fortes, mais pas au point d'intervenir ou de faire un choix moral qui compromettrait leur capital sympathie. S'il y a dans l'ensemble de la série un message politique ou une philosophie en sous-texte, ils m'échappent complètement. Les banques sont des crapules donc faisons comme les banques, sauf que nous on est des gentils car on a des masques (moches) de Dali. OK.


Vous êtes des voleurs les gars. Vous volez de l'argent pour vous mettre bien, point. Assumez. Chanter une chanson paillarde ne fait pas de vous des combattants du système. Et l'idée selon laquelle ils ne font rien de mal car cet argent ils l'impriment, je ne suis pas d'accord non plus. Sinon il suffirait d'imprimer 10 millions de milliards et de les distribuer à chaque habitants de la planète et on serait tous riches. Sauf que l'argent ça marche pas comme ça. Tu ne peux pas "créer" de l'argent de nul part sans conséquence économique derrière. C'est stupide.


Sinon Tokyo a un très joli cul. Me gusta el popotin de Tokyo.

adventureboy
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le 23 févr. 2018

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adventureboy

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