Ca se laisse regarder, ce n'est pas du tout le désastre annoncé.

Au début j'avais très peur en voyant un clandestin à Calais, une fille aveugle, une femme scientifique et une femme ministre, son assistant homo, un colonel algérien de l'armée française... et en avant le politiquement correct / propagande minoritaire comme structure de l'histoire, mais ça n'est finalement pas si mal que ça.

C'est finalement pas trop mal car on n'est pas complaisant avec ces personnages.
-la femme ministre est une pourriture qui laisse crever les citoyens en ne les informant pas d'une attaque mais qui planque sa famille. Elle est punie. En plus c'est une sale merde qui sous traite la tombe de ses enfants avant de se tirer une balle. Alors que si elle n'avait pas fait cette comédie, on ne leur aurait jamais creusé une tombe, comme à l'essentiel des gens dans les rues. Bref elle n'est pas devenue "meilleure" par rapport à un politique homme parce qu'une femme.
-la femme scientifique est une caricature de planquée. Là où dans tout film US en découvrant un signal "SETI" les protagonistes sautent de joie car leur attente est enfin récompensée, là ça la fait chier, va falloir sortir de sa planque et bosser. Et ça continue de plus belle, fait croire qu'elle ne vit que pour son travail, mais pour une fois qu'il a un sens, laisse tout tomber pour aller retrouver sa soeur et mettre les gens en danger. Elle met les gens en danger en particulier avec sa belle tenue rouge qui tranche avec le camouflage des autres dans la neige ou la forêt.
-l'assistant homo a le droit à son passage de gloire tardif sur tweeter mais meurt ensuite. Sa sexualité ne fait pas de lui un personnage principal de l'intrigue. Surprenant. Et rafraîchissant.
-la fille aveugle qui a un sixième sens qui met les gens en danger, développe un syndrome de Stockholm suite à une douche dorée et couche avec son agresseur.
-le colonel fait connerie sur connerie et perd ses hommes, en se laissant guider par sa bite et en écoutant ce que sa cible veut.
-le clandestin. Lui il est grandiose. Il part pour l'Angleterre de Calais. Et arrivé en Angleterre, sa première action consiste à détrousser des cadavres, sa deuxième à se fournir en armes, sa troisième à piller une boutique, sa quatrième à tuer le premier britannique qu'il croise, et sa cinquième à prendre en otage une fille aveugle. Et par la suite, on s'imagine que le boulet va enfin servir en mettant en pratique son expérience de guérilla africaine pour défendre l'entrée d'un hôpital, mais quand l'ennemi arrive, il déserte son poste et se contente d'avertir un mec à qui il doit la vie et une famille qu'il a agressé. Mais néanmoins il sautera, sans la violer, la plus belle fille du casting. La richesse migratoire dans toute sa splendeur, tout recevoir sans rien donner.

Mais on a quand même le droit à des coups de politiquement correct. Les trois seuls mecs qui baisent sont les trois migrants, un algérien en France, un anglais en France et un soudanais en Angleterre. Nul n'est prophète en son pays, LOL. L'homme blanc adulte survivant est montré comme un mec volage pas fiable (l'anglais en France), un policier violeur et incestueux, un scientifique qui délaisse sa femme pour se consacrer à sa carrière et le regrette. Et le truc ultime, la ville de Emmanuel et Brigitte, devenue connue pour ne pas condamner les pédophiles, ça c'est énorme si c'est volontaire.

Sinon sur le reste de la série une fois enlevé ces personnages, c'est assez lent mais pas trop. Ca se déroule en trois phases, la découverte des ET, l'attaque principale massive, puis ce qui va durer l'essentiel de la saison, la vie des survivants qui se font chasser par des robots chiens inspirés d'un épisode de black mirror "Metalhead".

Ca se laisse regarder, ce n'est pas du tout le désastre annoncé. Agréablement surpris.
Le soucis final est que le huitième épisode ne résout rien et que la fin est trop ouverte, ce qui n'est jamais une bonne affaire dans les séries qui ont le risque de ne pas être renouvelées.
Ceci dit à chaque fois que je voyais l'équipe en marche de Paris vers Londres sur les routes bitumées, je me disais "ils savent pas faire de vélo" ? En marche depuis Amiens, LOL. Ça doit être volontaire...