Certains épisodes relèvent du fantastique, d'autres du merveilleux. Il y a une coupure au milieu pour la pub, et à partir de l'ép. 10 de la saison 1, il y a une sorte de courte séquence d'introduction qui finit par un fondu au noir. Les épisodes se concluent par un travelling vers le haut, qui ramène en fondu vers le fond étoilé du générique. Puis Rod Serling apparaît, et annonce le sujet et les acteurs de l'épisode de la semaine prochaine.
Parfois on ne comprend qu'à la toute fin vers où va tendre l'histoire, parfois c'est vers la moitié, cela dépend. La mise en scène maîtrise bien le foreshadowing. Il y a aussi des invités très illustres du cinéma hollywoodien, de temps en temps (Buster Keaton dans la saison 3, oui oui !).


S1E1 : Solitude : Un homme seul dans une ville désertée, en quête d'une âme à qui parler. A dû inspirer The quiet earth. La réalisation enchaîne parfaitement les situations étranges. Un beau panotage à 180° à travers la vitre d'une cabine téléphonique sur les rues désertes. Un mur avec un miroir dans lequel le gars fonce. Un plan à la perspective distordue quand il sort du cinéma. Retour à la réalité : l'homme était un cosmonaute enfermé dans un caisson depuis 20 jours pour préparer un vol spatial habité. La solitude l'a rendu fou et l'a fait avoir des hallucinations.


S1E2 : Un vieux camelot trouve chez lui un homme en costume, que la fillette du voisin ne peut pas voir. C'est la mort (un homme en costard) qui vient le chercher (il doit mourir dans son sommeil), mais il marchande de ne pas partir avant d'avoir réalisé une grande vente. Trompée, La mort veut prendre la petite Maggie, renversée par une voiture. Elle doit mourir à minuit. Mais le camelot trompe la mort en lui vendant sa camelote, réalisant sa grande vente et acceptant finalement de mourir. On est plus dans le conte merveilleux, ce n'est pas ma tasse de thé.


S1E3 : Le Far West. Un ivrogne obtient une seconde chance : un mystérieux vendeur de potion lui met un revolver dans les mains et il impressionne, quoique par accident, ceux qui se moquaient de sa déchéance (Matin Landau en brute, la scène fait très fifties). Un autre gunman le provoque pour le lendemain 10 h. Le vendeur lui propose une potion qui pendant 10 secondes donne une précision surhumaine. Le lendemain, le jeune gunman en face a aussi la potion. Tous deux tirent en même temps et touche la main de l'adversaire : aucun des deux ne pourra plus vivre de son arme. Le destin a fait en cela acte de charité. Tout se joue dans les dernières minutes pour ce scénario un peu hybride.


S1E4 : Barbara (Ida Lupino), une ancienne star des années 1930, vit dans le passé, enfermée dans son manoir de Beverly Hills, à regarder les films de sa gloire passée. Son impresario essaie de relancer sa carrière, mais elle refuse de voir que le monde a changé. Il fait venir un ancien partenaire de Barbara, mais elle refuse d'admettre que c'est lui tellement il a vieilli. Il revient une dernière fois, après que la bonne l'ait appelé effrayé : Barbara n'est plus présente que sur des celluloïds, à faire des fêtes avec ses amours passés, éternellement jeunes. La narration fonctionne très bien, dès le 1er plan où Barbara apparaît, derrière l'écran, on comprend le problème.


S1E5 : Martin Sloan, un pubard, fuit New York pour retrouver la ville où il a grandi. Mais tout est trop étrangement familier. Le milk-shake ne coûte que 10 cents et il rencontre un enfant qui est son double juvénile. Son père finit par comprendre et lui demande de partir. Entretemps, il a fait peur à son double enfant, qui s'est fait mal au genou. Sloan rentre au monde réel, mais désormais il boîte. Son enfance n'existe plus. Très belle réalisation, avec ce plan de Sloan dans un miroir, ces gros plans sur son visage qu'on a l'impression de voir rajeunir. Cette séquence incroyable où il traverse les chevaux du manège, et où la lumière baisse sur lui, tout le monde autour de lui devenant des ombres. Sublime.


S1E6 : Un diable d'opérette propose à un hypocondriaque, Walter Bedeker, l'immortalité en échange de son âme. Bedeker réalise qu'il s'ennuie maintenant qu'il sait qu'il ne peut pas mourir. Il monte sur le toît de l'immeuble, mais sa femme meurt en voulant le retenir. Il se fait accuser de sa mort, pour tester la chaise électrique. Mais il est condamné à perpétuité. Il finit par demander au diable de le faire mourir. Un épisode narratif, avec moins d'audace formelle. Tout de même un beau plan du puits d'immeuble dans lequel sa femme est tombée, avec les fenêtres qui s'allument les unes après les autres.


S1E7 : Un condamné, Corey, purge sa peine sur un astéroïde, avec pour seul contact une équipe qui lui donne de la nourriture régulièrement. L'homme est dévoré par la solitude, mais un homme lui laisse une caisse avec une femme-robot, Alicia. Il finit par s'y attacher. Un jour, on revient le chercher car il est gracié, mais il ne peut emmener que 7 kg pour rentrer sur Terre. Insuffisant pour ramener Alicia. Il ne peut le supporter. L'homme d'équipage fait feu sur Alicia pour lui rappeler qu'elle n'est qu'un robot. Superbe épisode, même si sa morale n'est pas évidente. En tout cas l'idée de départ est géniale, et le plan sur le visage explosé d'Alicia est très perturbant.


S1E8 : Henry Bemis, un rêveur passionné de lecture et employé de banque, se cache dans le coffre pour lire, mais une guerre atomique a lieu et il est le seul survivant. Il songe à se tuer, mais tombe sur la bibliothèque municipale. Il va désormais pouvoir lire autant qu'il veut. Mais ses lunettes se cassent. Le début traîne un peu en longueur. Il y a de beaux décors apocalyptiques dans la deuxième partie, en particulier l'escalier avec les livres sur lequel la caméra clôt par un travelling arrière. Un message ambigu sur la lecture : fuite de l'humanité ou remède à l'anxiété ? En tout cas, le message antinucléaire ne fait pas de doute.


S1E9 : Un homme (Richard Conte) va chez le psychiatre et s'assoupit 2 secondes. Il raconte qu'il ne peut pas s'endormir car il risque de continuer un rêve qui progresse par séquence. Il rêve d'une fête foraine dans laquelle une belle femme mystérieuse l'entraîne dans des attractions et dont il sait qu'elle veut le tuer. Si le rêve continue, elle le poussera d'un wagon de grand huit. Il sort du bureau du médecin : la réceptionniste est la femme de ses rêves. De peur, il se jette par la fenêtre. Sauf que tout l'épisode est un rêve, fait l'espace d'une seconde en s'assoupissant sur le divan du psy. L'homme était déjà mort. Un épisode avec une séquence de rêve dérangeante, qui flirte avec l'horreur. Suzanne Lloyd est magnifique et démoniaque, fidèle à cette tradition hollywoodienne qui veut associer sexualité, satanisme et mort.


S1E10 : Sur un bateau voguant fans le brouillard de l'Atlantique en 1942, alors que les U-Boot rôdent autour, un homme à l'air torturé a une attitude étrange auprès des autres passagers. Il se souvient de son nom, Carl Lanser, mais semble amnésique. Il a cependant des sentiments de déjà-vu (ou de fausse réminiscence, comme dirait Bergson), et le pressentiment que quelque chose se passera à 1 h 15. A cette heure, un sous-marin allemand les aborde. Lanser cherche les autres passagers, mais ils se dérobent, et il les voit mourir brûlés. Il découvre que le commandant du sous-marin n'est autre que... lui-même. Pour sa cruauté, il est condamné à revivre chaque soir le sort des passagers qu'il a tué. Ce fut mon premier contact avec la série, cet épisode m'avait beaucoup marqué, à cause de l'ambiance, de la lenteur délibérée de la réalisation, qui peut sembler pénible mais s'explique lorsqu'on connaît la fin. L'acteur principal surjoue un peu. Belle photographie, et de belles idées de mise en scène avec cette porte qui éteint la lumière quand on entre dans le salon du bateau.


S1E11 : Trois astronautes, Harrington, Forbes et Clegg ont survécu à un vol spatial et sortent de l'hôpital. Forbes revient le lendemain de sa sortie voir Clegg, mais ce dernier semble avoir oublié qu'ils étaient trois au départ, et il n'y a que deux lits dans la chambre qui leur était réservé. Forbes raconte la journée passée : comment il a vu Harrington se décomposer, appeler ses parents qui ne le reconnaissaient pas et dire qu'il pensait qu'aucun des trois n'aurait dû survivre, comme une erreur que l'on efface. Puis toute trace d'Harrington disparaît, comme s'il n'avait jamais existé. Forbes devient de plus en plus inquiet. De retour dans la chambre de Clegg, où a commencé le flashback, il sent qu'il va lui aussi disparaître et fuit dans le couloir. Cleff dit à l'infirmière de l'arrêter, mais cette dernière ne se souvient plus de Forbes. Un épisode sur le secret des expérimentations dues au contexte de la guerre froide. Ambiance réussie, mais presque pastichable ici.


S1E12 : Un spécial de noël. Un petit vieux, Pedott, vendeur d'allumettes, propose aux gens d'un bar "ce qu'il leur faut". Il donne à un ancien joueur de baseball blessé un ticket de bus pour Scranton, et ce dernier reçoit un appel pour être entraîneur là-bas. Il donne du détachant à une jeune femme, qui l'utilise pour draguer le joueur de baseball. Et il y a Fred Renard, une brute qui a raté sa vie. Il suit le vieux et le force à utiliser son don : Pedott lui donne une paire de ciseaux. Peu après, cette paire le sauve car son écharpe était coincée dans l'ascenseur. Il revient, et Pedott lui donne un stylo qui en fuyant lui donne un numéro gagnant du tiercé. Renard revient, veut faire de Pedott sa poule aux oeufs d'or. Celui-ci a peur, mais lui donne une paire de chaussures glissantes, puis traverse la rue. Renard le poursuit, mais glisse et se fait renverser par une voiture. Pedott l'a fait pour ne pas être tué. Un épisode féérique, sans grande audace formelle. L'ambiance prime.


S1E13 : Un homme capable de changer de visage à volonté. Il usurpe l'identité de gens récemment décédés : un musicien adulé, un gangster (il revient voir le boss pour toucher le pactole), un boxeur qui désespère son père puritain... Il utilise ce stratagème pour échapper à ses poursuivants, mais le père du boxeur finit par le tuer. Quelques beaux trucages à l'intérieur d'un plan-séquence pour faire croire que l'homme a utilisé son pouvoir. Une ambiance urbaine, jazzy, feutrée, très fifties.


S1E14 : Un physicien et un pilote prévoient de partir dans un vaisseau expérimental avec leur famille avant qu'un holocauste nucléaire n'arrive. Ils doivent déjouer la vigilance d'un responsable de la sécurité déplaisant, et parviennent finalement à décoller. Leur destination ? Une petite planète, dont on commence juste à décoder le langage. Une planète où ne régnera pas la folie nucléaire. La 3e planète en partant du soleil, une planète que ses habitants appellent "la Terre". Bijou d'humour noir, qui repose sur le présupposé du spectateur que ce sont des Terriens que l'on voit au début. Il y avait pourtant quelques indices (la voiture étrange, les statuettes bizarres, le téléphone...). Belle parabole sur le péril nucléaire.


S1E15 : Un équipage d'une nouvelle fusée expérimentale s'écrase sur une planète après avoir disparu des écrans radars. Seuls 4 survivent, mais l'un d'eux, Corey, est obsédé par sa survie personnelle sur cette planète aride. Il dépouille un mourant de sa gourde. Il assassine un compagnon pour récupérer sa gourde et ment à son supérieur. Mourant, le compagnon fait un signe de tête vers une éminence et dessine une croix de Lorraine. Le colonel va voir, mais Corey l'assassine aussi. Il monte l'éminence et tombe sur... un poteau télégraphique et un panneau vers Reno. Nos astronautes sont retombés sur Terre, en plein Nevada. Une sorte de huis-clos en plein air. On n'est pas très surpris par le retournement de situation final, mais il est bien amené.


S1E16 : Nan, une jeune femme crève et se fait dépanner. Elle passe devant un autostoppeur à l'air miteux, qu'elle ignore. Elle le revoit à la station service. Puis 80 km plus loin. Puis il lui fait signe de traverser un passage à niveau alors qu'un train arrive : elle en réchappe de justesse. Changeant son itinéraire, elle finit par tomber en panne. Apeurée, elle prend un marin en autostop. Lui ne voit pas l'autostoppeur, et finit par quitter la voiture devant l'attitude de la jeune femme. Elle appelle sa mère : on lui répond que sa mère est à l'hôpital pour dépression nerveuse après la mort de sa fille... morte il y a 6 jours d'un pneu crevé. Elle ressent désormais une grande paix et accepte de prendre l'autostoppeur. Un épisode qui a dû inspirer Duel de Spielberg, pour une part. Encore un retournement qui repose sur le personnage qui raconte : Nan est un fantôme qui n'a pas la conscience d'en être un. C'est du moins ce que je crois avoir compris.


S1E17 : Les Gibbs ont gagné 3 jours tous frais payés à Las Vegas. Monsieur (Everett Sloane) désapprouve les jeux d'argent. Un homme lui donne une pièce et lui dit de tirer le bras d'un bandit manchot, puis s'en va. Il gagne. Il retourne dans sa chambre, mais il entend les machines l'appeler ("Franklin !"). Il devient accro compulsif et retire l'argent de ses économies, ce qui le rend encore plus désireux de gagner. La machine tombe en panne. Il voit la machine qui le poursuit, qui l'appelle. Apeuré, il tombe de la fenêtre. Au pied de son cadavre, la machine recrache la pièce que Franklin avait inséré au début. Un épisode à la morale transparente. Les scènes où la machine apparaît sont un peu ridicules, cela semble assumé. Esthétique réaliste sinon.


S1E18 : Terry Deker, un pilote d'avion anglais de la Première Guerre Mondiale atterrit avec son vieux coucou dans une base militaire américaine proche de Reims, en 1959. Il dit avoir traversé en 1917 un curieux nuage blanc, dans lequel il n'entendait plus son moteur. Il a abandonné McKaye, un autre pilote, aux prises avec 7 chasseurs allemands. On lui dit que le général McKaye va justement passer faire une inspection. Deker essaie de s'enfuir, puis avoue : en réalité, il est un lâche, qui a laissé McKaye seul au combat en 1917. Il comprend que cela veut dire qu'il doit retourner en 1917 aider McKaye, pour que celui-ci puisse vivre. Il assomme tout le monde sur son passage et reprend son avion. McKaye revient, raconte que Deker l'avait sauvé, est surpris de voir que ses hommes ont récupéré les effets de Deker. Une parabole sur la possibilité de surmonter sa lâcheté, avec de beaux plans du petit coucou perdu au milieu des jets des années 1950. Il est particulièrement savoureux que l'acteur qui joue Deker ait une gestuelle assez saccadée, façon "muet" (cf quand il démarre son avion).


S1E19 : Fitzgerald, un sous-officier de la guerre du Pacifique, se montre de plus en plus troublé. Il a reçu le don de voir sur les visages de soldats qui vont bientôt mourir une sorte de lueur. Sa hiérarchie s'interroge à ce sujet et la rumeur court. Avant une opération, il annonce à son supérieur qu'il va mourir, mais ce dernier y va, en laissant au camp ses affaires personnelles. L'état-major veut l'examiner, mais il voit dans son miroir que lui-même, et le conducteur de la jeep, vont mourir. Il y va tout de même. On entend une explosion. Un épisode qui respecte les codes du "film de guerre" et explore les traumas des soldats du Pacifique. Une belle image avec un miroir brisé en trois (qui dessine une sorte de triforce).


S1E20 : Trois cosmonautes atterrissent sur ce qui semble être la Terre. Sauf que le temps semble arrêté, et que l'univers rappelle l'Amérique des années 1950. Les astronautes finissent par tomber sur Wirewick, un petit homme affable qui leur explique qu'ils sont dans une morgue. Cet astéroïde permet au défunt d'être représenté dans une pause et un décor de son goût. Lui est le gérant, une machine. Mais l'apéritif qui a été servi aux trois hommes se révèlent empoisonné. Wirewick les place dans une pause héroïque, dans leur fusée, car tel était leur souhait. Les costumes font très "costume cheap des fifties", avec des rembourrages ridicules. Les scènes immobiles sont plutôt réussies, mais quelques acteurs censés être immobiles clignent des yeux. L'histoire est un peu contournée, mais il y a de bonnes idées.


S1E21 : Millicent (Vera Miles) attend le bus pour Buffalo. Mais des perturbations temporelles étranges arrivent : le guichetier s'énerve qu'elle demande sans cesse si le bus a du retard, alors qu'elle le fait pour la 1e fois. La femme de ménage s'étonne aussi qu'elle passe souvent aux lavabos, alors qu'elle n'en a pas souvenir. Sa valise est tantôt déjà enregistrée, tantôt près de son banc. Dans le miroir des toilettes, elle se voit assise dans la salle d'attente. Un jeune homme s'occupe d'elle. Elle lui raconte ses déboires, il l'accompagne jusqu'au bus, mais elle hurle en voyant son double déjà assise. Elle émet une théorie sur un jumeau d'un univers parallèle qui essaie de prendre votre place. Le jeune homme appelle la police, la prend pour folle. En attendant son bus, il voit que sa valise a disparu et poursuit un individu qui fuit : c'est son jumeau. Un épisode angoissant, un huis-clos dans une salle d'attente de gare routière abandonnée des dieux. Quelques plans mémorables : le reflet du double de Millicent, le plan où le jeune homme boit de l'eau à la fontaine, la poursuite de son double (mal incrusté).


S1E22 : Attention parabole ! Une petite banlieue sans histoire voit un éclair dans le ciel et tous les appareils cessent de fonctionner, y compris les voitures. Les voisins se réunissent, mais un gamin dit qu'il s'agit des extraterrestres, et que seuls leurs émissaires peuvent quitter la ville : une famille de faux humains, envoyés en avance. La voiture de Les Goodman démarre toute seule, ce qui le rend suspect. Le petit gros rigolard commence à accuser tel ou tel, à tort et à travers. Un bon gars essaie d'appeler les gens à ne pas se diviser. Un homme arrive à pied, au loin. effrayé, le petit gros lui tire dessus, mais c'était un habitant. La foule menace de le lyncher, mais il accuse le gamin qui a inventé l'histoire. La mêlée devient généralisée. Au loin, deux extraterrestres regarde la petite banlieue brûler : le stratagème a réussi. Une parabole sur le Maccarthysme, bien troussée et assez violente. Ce qui est drôle, c'est que la semaine d'avant, Serling annonçait des "monstres", mais on voit qu'il s'agit d'une métaphore.


S1E23 : Un entrepreneur veut appeler sa femme pour dire qu'il avance son week-end. Tout d'un coup, il entend : "coupez", se retourne, et voit une équipe de tournage, comme si sa vie était un film. Il veut rentrer chez lui, manque de se faire renverser par une virago blonde qui prétend être sa femme, rencontre son prétendu agent, qui se fait beaucoup de souci pour lui. Il finit par retrouver le monde de fiction où l vit, mais désormais avec la conscience d'être un personnage de fiction. Un épisode déroutant, avec un beau personnage de femme à poigne. Très métadiégétique : les plans semblent ce qui donne vit au personnage.


S1E24 : Walter, un universitaire fait des cours d'histoire passionnants. Sam, un collègue plus âgé remarque qu'il n'a pas vieilli en 15 ans et qu'il a un sosie parfait sur une photographie de la guerre de Sécession. Walter avoue avoir connu cette époque. Sam refuse qu'il épouse sa fille, pour éviter à celle-ci le chagrin de vieillir sans voir son mari prendre de l'âge. Une vieille dame, ancienne amante de Walter, le trouve dans son bureau alors qu'il songe à se suicider. Elle prend le revolver et le tue. Sam accourt, à temps pour voir Walter vieillir de manière accélérée. On ne retrouve que son costume et ses cendres. Jolie histoire, faite avec peu de moyens et tous les acteurs ne sont pas excellents, mais ça passe.


S1E25 : Samuel Conrad et son camarade Marcusson ont été sélectionnés pour le premier vol habité sur Mars. Conrad est inquiet des formes de vie susceptibles d'y habiter, mais Marcusson est persuadé que s'il existe une forme évoluée, elle doit être aussi humaine. Il meurt lors de l'atterrissage. Conrad finit par ouvrir le volet. Il tombe sur une foule habillée en toge (notamment une blonde gironde). Ils sont pacifiques. Ils lui construisent un habitat identique à celui de la Terre, car ils sont télépathes. Conrad s'y installe, découvre qu'il n'y a pas de fenêtre. Brusquement une cloison s'écarte sur des barreaux, et une foule de Martiens. Conrad est devenue une attraction, "Terrien dans son habitat d'origine". Décidément oui, les gens sont tous les mêmes. Un épisode très SF des années 1950, avec un tableau de commande avec des Pacman. La morale est très bonne.


S1E26 : Joe Caswell, un bandit du Far West, va être pendu. Mais son corps disparaît : il a été amené en 1950, à New York, par un scientifique, qui l'étudie. Joe le tue et déambule dans la ville. Il vandalise accidentellement une cabine téléphonique, entre dans un bar dont il saccage le juke-box et la télévision, revient au laboratoire, où il se fait assassiner par un cambrioleur. Ce dernier, faute de butin, tripote la machine et se fait réexpédier par erreur à la place de Joe. Il meurt pendu.Excellent épisode, car le thème des voyages dans le temps évoque trop peu le choc que serait pour chacun de nous d'être projeté dans le futur. Caswell est violent, mais vulnérable. C'est un homme des grands espaces aux solutions simples et expéditives. L'épisode le montre bien, et la dégaine de l'acteur principal, Alber Salmi, est parfaite, primitive.


S1E27 : Un boxeur noir viellissant part à un match. Il élève chez lui un gamin qui l'admire. Ce dernier croit pouvoir exaucer des voeux. Peu avant le match, on propose au boxeur de rejoindre une écurie de mecs qui se couchent au 2e round, ça le met en rogne, il cogne dans le mur et se casse les phalanges droites. Il fait quand même le match et se fait tataner. Le gamin fait son voeu. Brusquement, le boxeur est vainqueur, mais il se souvient avoir été au sol. Il explique au gamin qu'il ne veut pas d'une victoire volée. Il reprend connaissance, au sol : le match est terminé, il a perdu. Le gamin lui dit qu'il ne fera plus de voeux magiques : seuls les enfants y croient. Un bel épisode, au sens où la partie où le voeu réalisé peut être une forme d'hallucination du héros, ça j'aime bien, cette ambiguïté.


S1E28 : Henry Francis Valentine, une petite frappe, meurt après un cambriolage raté. Il se réveille près de PIP, un vieillard enveloppé et souriant, qui lui offre ce qu'il souhaitait : un appartement de luxe, 1 million de dollars, trois filles à ses pieds et la chance au jeu. Valentine est persuadé d'être au Paradis. Mais que veut cet homme en échange ? Ils vont ensemble aux archives, qui rappellent toutes ses mauvaises actions. Il continue à profiter, mais le jeu l'ennuie car il gagne tout le temps, les femmes aussi, car elles sont à son entière disposition. Il appelle PIP, qui lui propose d'organiser un cambriolage, mais même cela ne marche pas si tout est arrangé d'avance. Valentine demande finalement à aller en Enfer, mais PIP lui explique qu'il y est déjà. Très beau décor des archives, avec escalier monumental et boites alignées. La morale est originale et bonne : la pédagogie négative. Bon, on aurait quand même parfois envie que notre vie ressemble un tout petit peu à cet enfer-là. L'acteur qui joue Valentine est bon, et mention aux poufs fournies par l'enfer.


S1E29 : Helen Foley rencontre sur le pas de sa porte Markie, une petite fille qui dit tout connaître d'elle. Elle lui offre un chocolat chaud. La fillette lui parle de sa cicatrice de brûlure à l'avant-bras, dont Helen ne se souvient pas. Un homme entre, la fillette s'enfuit. Il dit être l'ancien comptable de sa mère. C'était l'assassin de sa mère, il est venu la tuer, de peur qu'elle retrouve la mémoire, car il avait tué sa mère sous ses yeux. Helen, malgré sa faiblesse, le bascule dans les escaliers. La fillette était son moi passé. Helen entend une fillette chanter dans l'escalier, mais c'est une autre petite. Elle lui dit "Tu as un beau sourire, ne le perds jamais". Un mini-drame psychologique qui rappelle Pas de printemps pour Marnie, avec peu d'effets : quasiment tout se passe dans le décor de l'appartement. Belle ambiance sonore.


S1E30 : Gart Williams travaille dans la pub, et son poulain quitte la société en emportant avec lui un contrat à 3 millions de dollars. Son patron ne trouve plus assez agressifs ce cadre vieillissant. Gart s'endort dans l'express et rêve qu'il est dans le wagon à l'arrêt en gare de Willoughby, petite ville ensoleillée, en 1888, mais quand le train repart, il se réveille dans le bus. Il se dispute avec sa femme, qui ne comprend pas qu'il ne soit pas plus compétitif. Il refait le même rêve dans l'express et décide, la prochaine fois, de descendre à l'arrêt. Au travail, il craque. Annonce à sa femme qu'il démissionne : elle le quitte. Dans le train, il rêve et descend à Willoughby. On retrouve son corps : il s'est jeté par la fenêtre du train, en criant Willoughby. Petite plongée dans l'univers de Mad Men. Parabole sur la condition du cadre moderne, obligé de jouer un rôle, et sur les rêves dans lesquels il est obligé de se réfugier pour survivre dans un monde trop froid. Comique involontaire du patron, qui répète tout le temps "Push, push, push".


S1E31 : Roger est amoureux de la froide Leila. Il achète un philtre d'amour à une sorte de bibliothécaire. Il le verse dans une coupe de champagne et Leila devient moins distante, puis follement amoureuse. Il revient acheter l'anti-philtre, mais au moment de faire boire Leila, elle annonce qu'elle est enceinte et il fait tomber le verre. Il est désormais prisonnier de cet amour. Un épisode fort simple, sur un sujet moins passionnant, mais plus léger.


S1E32 : Joey Crump était un trompettiste qui avait du talent, mais s'est laissé entraîner par la boisson. Il vend sa trompette, se saoûle pour se donner du courage, puis se jette devant une camionnette. Il se relève, mais personne ne peut l'entendre. Il semble devenu un fantôme. Il tombe sur un homme qui ressemble un peu à Lincoln et qui lui, l'entend. Il lui explique qu'il est dans les limbes, et peut choisir de revenir ou non. Joey choisit de revenir et apprend que l'homme s'appelle Gabriel, comme l'ange. Revenu à la vie, Joey reçoit de l'argent du chauffeur de camion qui ne veut pas d'ennui, rachète sa trompette, en joue sur un toît. Une femme s'approche de lui, elle aime sa musique. Un épisode poétique, qui respire New York et le jazz par toutes les pores. Beau plan du cadavre à terre dans le reflet de la vitrine de la trompette.


S1E33 : Changement de générique "Vous vous préparez à entrer dans une autre dimension", avec un oeil en gros plan. M. Bevis est un sympathique excentrique. Il se fait virer de son job, expulser par sa logeuse pour loyer en regard, et sa voiture est bonne pour la casse. Dans un bar où il enchaîne les shots, il voit dans le miroir un vieil homme lui sourire, mais ne le voit pas en se retournant. L'homme finit par apparaître : c'est son ange gardien, car dans sa famille, chaque génération en a un. Son ange change sa vie : M. Bevis s'habille normalement, les enfants ne jouent plus avec lui, il est bon travaileur et reçoit une augmentation. Mais Bevis préfère revenir à sa vie ancienne, malgré tous les déboires qui l'attendent. Son ange lui file quelques petits coups de main. Un épisode léger, au scénario plus cartoon que réaliste. Orson Bean est attachant en idéaliste qui refuse de grandir, avec ses yeux candides.


S1E34 : Dans un grand magasin, Marsha White prend un ascenseur pour le 9e étage, celui des articles spéciaux. L'asenceur ne va qu'à cet étage, qui n'apparaît pas sur le cadran. Le chasseur la laisse dans les combles, où les vitrines sont vides, sauf une vitrine avec le dé à coudre qu'elle cherche. Une vendeuse sophistiquée, mais intrusive, le lui vend et lui demande si elle est heureuse. Elle se rend compte que le dé est rayé et cabossé : le chasseur la dépose aux réclamations. Là, on la prend pour une folle : l'immeuble n'a que 8 étages. Elle croit voir la vendeuse dans un mannequin. Elle s'allonge, mais se réveille seule dans le magasin vide. Les mannequins semblent l'appeler. Effrayée, elle monte dans l'ascenseur qui la ramène au 9e étage. Elle tombe nez-à-nez avec la vendeuse, en mannequin. Puis celle-ci redevient humaine et l'amène dans la salle où tous les mannequins sont assemblés. Puis Marsha se souvient : elle-même est un mannequin. Comme les autres, elle a droit à un mois de sortie par an, mais elle est en retard d'un jour. Elle redevient un mannequin du magasin. Un très bon épisode. Angoissante succession de plans fixes sur des visages de mannequins avec une voix off qui appellent "Marsha, Marsha...". Plan large à la grue sur les mannequins qui prennent peu à peu vie autour de Marsha, au rythme de la caméra.


S1E35 : L'équipe de baseball d'Hoboken, qui rame, engage Casey, un lanceur miraculeusement puissant et taciturne, qui s'avère être un robot. Après avoir été touché à la tête, Casey est examiné par un médecin, qui découvre la supercherie. Le président de la fédération veut radier Casey, mais son constructeur propose de lui donner un coeur pour le rendre humain. Casey revient, souriant, mais il ne lance plus que des balles molles, pour ne pas vexer les joueurs en face. Il décide de partir travailler dans le social. Quant à l'entraîneur, il récupère les plans et fonde une équipe de robots champions du monde. Un épisode drôlissime, inhabituellement léger, avec des acteurs truculents, du docteur au très savoureux entraîneur. Les réparties drôles pleuvent :


(L'entraineur regarde le ciel) : Pourquoi tu t'acharnes sur moi ?


"J'ai choisi l'équipe de baseball la plus minable pour montrer son talent - Merci".


"Il n'a pas de coeur, ce n'est pas un humain. - Beasley non plus, et il détient 40% du club.


S1E36 : Gregory West, un écrivain avec Mary, une femme blonde, charmante, attentionnée, dans une villa luxueuse. Victoria, une femme brune à l'air impérial les observe de l'extérieur. Elle cogne à la porte, mais quand elle ouvre, la femme a disparu. West lui explique que les personnages qu'il crée sur son dictaphone se mettent à exister vraiment, et refusent parfois de se plier à sa volonté. Elle ne le croit pas. Il redécrit au dictaphone le personnage de Mary, la blonde. Elle apparaît. Il la fait disparaître en brûlant la bande magnétique du dictaphone. Victoria juge West fou, veut sortir, mais il invoque un éléphant dans son entrée. Victoria renonce à fuir, mais ne se résigne pas. West sort une enveloppe d'un coffre-fort : Victoria est également une de ses créations, qui se détruit quand la jeune femme, refusant de le croire, jette la bande dans le feu. West reconvoque Mary. Rod Serling apparaît pour annoncer la fin de la saison, mais West brûle une bande avec son nom et il disparaît aussi. West et Mary reprennent leur idylle. Un épisode très brillant et léger sur la création artistique, l'écrivain-démiurge et la schizophrénie que cela entraîne.


S2E1 : King 9, un bombardier américain, a été descendu par les Allemands et est tombé dans le désert tunisien. Un survivant, le capt. James Embry, cherche tout autour des traces du reste de l'équipage, mais il est seul et semble entendre des voix. Il se parle à lui-même, a des hallucinations, croyant voir son équipage ricanant. Des jets à réaction passent dans le ciel : est-il un fantôme ? Embry se réveille dans une clinique : il a revécu son passé. Mais on trouve du sable dans ses chaussures.
Je me souvenais des plans du bombardier au milieu du désert, très iconiques, et de la chute. La caméra filme de très près à l'intérieur de l'avion, sentiment claustrophobique qui s'oppose aux grands espaces autour pour former une atmosphère onirique sans pareille.


S2E2. Un antiquaire au grand coeur, au bord de la faillite trouve une bouteille qui exauce trois voeux. Il fait réparer sa vitrine ; il demande un million de dollar, mais l'Etat vient prendre une grande partie. Il demande à être le maître du monde, mais il se retrouve dans la peau d'Hitler, juste avant la prise de Berlin. Il demande à revenir à son état précédent. Un épisode léger, comique, avec des personnages attachants.


S2E3 : Jackie Rhoades, petite frappe, tourne en rond dans sa chambre d'hôtel de seconde zone. Une petite frappe, George, le pousse à abattre un patron de bar récalcitrant, et il est trop faible pour dire non. Il est tellement occupé à se plaindre que son reflet est dégouté et lui demande de prendre sa place. Le reflet sort, Jackie entre dans le miroir. Le reflet corrige George et commence une nouvelle vie.
Jolis plans vus depuis le plafond de la chambre. Noter la réplique "Are you talking to me ?" adressée au reflet.


S2E4 : Finchley, un riche snob, maltraite tous ses objets, qui ne cessent de tomber en panne. sa secrétaire l'abandonne. Seul dans sa maison, il voit les objets s'animer, au point de menacer sa vie. Il se noie dans sa piscine pour éviter d'être écrasé par sa propre voiture.


Un personnage de snob très stéréotypé, qui ferait bien dans un Colombo. Joli décor de manoir.


S2E5 : Un homme raconte que 30 ans plus tôt, pendant la Grande Guerre, il a été accueilli par un monastère de moines peu communicatifs et pressés de le voir partir. Il surprend un homme prisonnier, qui prétend être retenu prisonnier contre son gré. Les moines disent que c'est le diable en personne. Faible, il le libère. Retour 30 ans plus tard, l'homme a réussi à enfermer le diable et le confie quelques minutes à sa bonne, le temps de contacter le père Jérôme. Elle ne résiste pas à la curiosité et le laisser échapper à nouveau.
John Carradine spectaculaire en père supérieur aux gros sourcils. Une ambiance un peu "film d'horreur du pauvre", à coup de gros éclairs.


S2E6 : Janet Tyler, le visage couvert de bandage attend de sortir après une intervention chirurgicale. Elle souffre d'avoir grandi en marge à cause de son apparence. On retire les bandages : elle a un visage humain parfait. Ce sont tous les autres, qui ont des visages difformes. Elle ne peut supporter de rester hors de la norme. Le docteur la calme, la présente à un autre humain. Elle se fait peu à peu à l'idée de vivre uniquement avec ses semblables.


Tout l'épisode repose sur le fait que la caméra évite les visages des protagonistes. Un clin d'oeil à un genre qui n'existe plus, celui de l'horreur médicale. Le message est très fort et malin.


S2E7 : Un jeune couple en lune de miel s'arrête dans une gargotte, et l'homme, Don S. Carter, met un penny dans une machine qui tire des dictons au hasard. Un message semble lui annoncer qu'il va être promu : il téléphone et apprend que c'est le cas. Don est superstitieux. La machine semble dire de rester. Patsy veut partir, et manque de se faire renverser par une voiture. Don veut rester et poser des questions sans s'arrêter, mais Patsy le convainc qu'il doit gérer sa vie tout seul. Ils sortent. Un autre couple, âgé, entre. Eux reviennent poser des questions et semblent piégés dans la ville.
Episode très réaliste dans l'esthétique, avec un décor de main street. Bel épisode démystificateur sur les prophéties autoréalisatrices. Shatner en jeune premier, Walter Reed.


S2E8 : Jana Loren vit avec ses vieux parents, qui se font pomponner par des robots et deviennent des sortes de légume. Elle veut quitter la maison pour vivre sa vie si confortable, mais les robots l'en empêchent. Pour faire plaisir à sa fille, le docteur les débranche. Elle découvre, en regardant les photos de famille, qu'il n'y a pas d'image d'elle jeune : elle aussi est un robot. Le docteur la reprogramme en bonne.


Peu de décors, mais des dialogues très étudiés. "Je suis une machine !" Le dernier plan qui monte sur le visage de "Nelda" est saisissant et très cynique.


S2E9 : Templeton est une star vieillissante de Broadway, avec un manoir et une femme jeune et infidèle. Pour la répétition de sa nouvelle pièce, il y a un jeune metteur en scène, Willis. Templeton sort et se retrouve dans le passé, 30 ans en arrière. Il entre dans un speakeasie, retrouve Laura, mais elle le trouve rébarbatif et préfère un gandin. Il retourne au théâtre et tombe sur le script de sa conversation orageuse avec Laura : les fantômes jouaient la comédie pour lui dire de ne pas vivre dans le passé.


Délicieuse Pippa Scott. Sydney Pollack en metteur en scène prétentieux. Brian Aherne très attachant.


S2E10 : Deux escrocs dans une chambre, après un cambriolage raté. Parmi le butin minable, un appareil photo. Chester prend sa femme avec, et Paula apparaît avec un vison alors qu'elle n'en porte pas. Il ouvre une malle, trouve dedans un vison. Il comprend que l'appareil photographie le futur. Il prédit l'arrivée du frère de Lorna, Woodward. Ils prennent les résultats du tiercé et gagnent énormément d'argent. Un groom lit en français sur l'appareil qu'il ne reste que 2 photos. Les escrocs se disputent et tombent par la fenêtre en se battant, comme l'avait prévu l'appareil.


Une farce sombre sur la possibilité de lire l'avenir sans pouvoir l'empêcher. Spectaculaire Jean Carson.


S3E11 : Corwin, déguisé en père noël, se fait virer pour être arrivé bourré au travail. Il rêve d'un noël pour les pauvres de son quartier. Il trouve un sac rempli de cadeau, les distribue à ses voisins. Un policier pense que ce sont des objets volés et les confisque. Au commissariat, on ne trouve que des ordures dans le sac. Libéré, Corwin distribue tous ses cadeaux. Il n'y en a pas pour lui, car il a aimé donner. Il trouve un traineau et un elfe qui l'attend : il décide de devenir le père noël.


Dundee, un vrai méchant de conte de noël. Ambiance crasseuse bien rendue.


S2E12 : Gallegos va être pendu pour avoir renversé une fillette alors qu'il était bourré. Il y a une racaille qui se réjouit de son supplice, alors que le shériff s'en désole. Le père de Gallegos essaie de le défendre, mais la ville est sous l'émotion. La racaille lui vend de la poudre du chemin comme une "poudre magique de compassion", qui les convaincrait. Le vieux va devant la potence et saupoudre la foule, comme un fou. On entend le bruit du corps qui tombe, mais... la corde a cédé. Le shériff demande aux parents de la fille s'ils veulent toujours vengeance. Eux décident que cela suffit.


Le décor du western n'est qu'un prétexte pour parler de la peine de mort, du droit à la miséricorde. Un message qu'aujourd'hui nous ne saurions plus entendre.


S2E13 : Quatre hommes riches discutent dans un club de Washington de la possibilité de changer l'Histoire. Korrigan sort, a un moment d'altération de la conscience, et se retrouve... le 14 avril 1865. Soit le jour où Lincoln va être assassiné. Il essaie de prévenir les autorités, mais personne ne le croit. Un homme le sort de prison et le croit, mais le drogue. C'est Booth, qui assassine Lincoln. Mais en revenant dans le présent, Corrigan se rend compte que celui qui était majordome a fait fortune, car son ancêtre est le policier à qui Corrigan avait prédit l'assassinat, qui a acquis ensuite une belle renommée.
La reconstitution historique n'est pas très bonne. L'acteur principal ressemble par moment à Christophe Lambert.


S2E14 : Voici Hunnicutt, un vendeur de voitures d'occasion qui sait embobiner. Un petit vieux lui vend une voiture, et lui dit ensuite qu'elle est ensorcelée. Il découvre qu'il ne peut plus mentir, et avoue à ses clients qu'il vend de vraies épaves. Pour s'en débarrasser, il doit réussir à la vendre.


Jack Carson est très drôle en vendeur. La musique est bouffonne, et il y a quelque chose de cartoon dans cet épisode.


S2E15 : Une femme simple, qui vit seule dans une ferme isolée, entend un grand bruit qui se pose sur le toît de sa maison. Elle monte au grenier,, y trouve une soucoupe volante et un petit bonhomme armé d'une lumière qui fait mal. Elle panique et le traque dans la maison. Elle tue un des cosmonautes et l'autre rentre dans sa soucoupe, qu'elle détruit à la hache. Dessus, l'inscription de l'US Air Force : l'alien était le petit bonhomme, pas la jeune femme.


Un petit film d'horreur. Très longue scène de la montée au grenier, sur une musique usante pour les nerfs. De longs plan-séquence, avec des trilles de violon et un gros jeu sur le hors-champ. Le fait qu'il n'y ait pas de paroles, la femme étant une simple d'esprit, ajoute à l'angoisse. Grande prestation d'Agnes Moorehead, qui donne tout.


S2E16 : Hector Poole, en payant son journal, fait tomber la pièce sur la tranche. Bizarrement, il peut désormais entendre les pensées intimes des gens. Son supérieur, qui trompe sa femme avec une danseuse. Un client de la banque où il travaille qui veut jouer avec l'argent du prêt. La secrétaire, qui l'aime bien. Un gros porc, qui la reluque. Mr Smithers, vieil employé modèle, qui veut partir avec la caisse à 16 h 30. Pool en informe son patron, qui ouvre la valise de Smithers et ne trouve rien : ce dernier fantasmait sur l'idée de faire un crime. Poole va être renvoyé, mais son patron apprend que le client escroc a été arrêté, et lui réoffre son poste. La secrétaire lui dit par la pensée de lui tenir tête : Poole obtient ce qu'il veut en faisant chanter son patron. En raccompagnant la secrétaire chez elle, il fait tomber la pièce restée sur la tranche et perd son pouvoir : une vraie bénédiction.


L'acteur juvénile qui joue Poole est attachant. L'essentiel de l'épisode se passe dans un décor de bureau de banque. Assez classique sur la forme, mais chouette.


S2E17 : Elisabeth Powell, une strip-teaseuse, est à l'hôpital du fait de crises d'anxiété. Elle fait un cauchemar récurrent : elle fait tomber un verre, sort de sa chambre, suit une infirmière jusqu'à la porte de la morgue, numérotée 22. L'infirmière, au visage inquiétant, apparaît et lui dit "il reste une place pour vous. Le médecin et son petit ami tentent de la tranquilliser, mais elle refait le cauchemar. Elle finit par sortir, et prend l'avion pour Miami. Vol 22. A la montée de l'escalier, l'hôtesse est l'infirmière de son cauchemar. Elisabeth s'enfuit en hurlant. Elle regarde l'avion : il explose au décollage.


Un huis-clos hospitalier pour l'essentiel. Les scènes de cauchemar ne sont pas très oniriques afin d'entretenir le doute sur ce qui est rêvé, bien que le scénario soit au fond simple à suivre.


S2E18 : Cabine de pilotage d'un avion Londres-New York. Les instruments indiquent une vitesse sol croissante, hallucinante. Les passagers ont une sensation de vitesse. L'avion passe une turbulence violence avec un éclair. Ayant perdu tout repère, le capitaine descend sous la couche de nuage. On reconnaît Manhattan, mais avec des dinosaures. Ils font le voyage inverse et repasse l'éclair. New York est là, mais l'avion survole l'exposition universelle de 1939 : ils n'ont pas remonté suffisamment dans le temps.


L'épisode se passe presque intégralement dans la cabine de pilotage. La progression dramatique repose principalement sur l'expression des visages, les effets spéciaux étant distribués avec parcimonie. Bien mais un peu cheap.


S2E19 : Dingle est un vendeur d'aspirateur minable qui se fait victimiser par les deux pochetrons du bar. Un extraterrestre bicéphale invisible lui confère une force incroyable. Il devient vite un phénomène de foire. Dépités de l'usage qu'il fait de son don, l'extraterrestre le lui retire : il se ridiculise. Deux autres extraterrestres (vénusiens, l'autre était martiens) essaient sur lui un rayon qui rend très intelligent.


Encore un épisode comique, centré sur le comique lunaire de Burgess Meredith. Les costumes des extraterrestres ont des costumes délirants, et les effets spéciaux sont assez visibles (table présciée, statue soulevée par un cable). Sympathique.


S2E20 : Ed Lindsay, un vieux garçon, en a assez de voir toute la famille devant la télévision. Il dépoussière une vieille radio. Il capte une radio, WDPA, qui passe de vielles chansons. Mais elle n'existe plus depuis 15 ans, et seul lui semble pouvoir l'entendre. Vinnie, son amour de jeunesse, vient le voir. Il y a 15 ans, il l'a demandée en mariage, puis a reculé au dernier moment. Depuis, il revit ce moment... grâce à sa radio.


Un contre-champ terrible sur la maisonnée abrutie devant la télévision. De bons acteurs.


S2E21 : Ace Larsen tient une gargotte avec son ami Jimbo. Il aimerait gagner de l'argent vite pour se marier avec Kitty, la serveuse. Une voiture a un accident en face du restaurant. Jimbo la retourne par la force de la pensée : depuis tout petit, il a ce don qu'il cache. Ace le force à aller à Vegas pour exploiter son don. Ils deviennent riches, mais Ace a la folie des grandeurs; Kitty, écoeurée, s'en va. Ace provoque aux dés un grand gangster. Il le rince, jusqu'à ce que Jimbo perde son don. Ils rentrent, retrouvent leur vie normale. Ace demande Kitty en mariage. Jimbo avait en fait gardé son don tout ce temps.


Un premier plan très réussi où Ace parle à une machine à sous (invisible, en contre-champ) comme si c'était une femme. Le duo d'acteurs est très savoureux, notamment Buddy Ebsen en brave gars simple.


S2E22 : Billy a 5 ans et une relation fusionnelle avec sa grand-mère, qui est malade. Avant de mourir, elle lui donne un téléphone-jouet, en annonçant qu'elle va partir. Après sa mort, Billy passe son temps au téléphone. Il agit bizarrement, comme s'il voulait mourir. Une nuit, sa mère l'entend parler au téléphone, le lui arrache des mains et dit, choquée, avoir entendu la grand-mère parler au téléphone. Billy tente de se tuer. Les pompiers arrivent, les chances de survie sont minces. Le père prend le téléphone, supplie la grand-mère de lui rendre son fils. Billy s'en sort.


Encore un épisode qui, sous le voile superficiel de la banlieue américaine, explore des pistes sombres sur le deuil dans les yeux d'un enfant.


S2E23 : Chris Horn mène une caravane de pionniers à travers le Nouveau-Mexique, en 1847. Tout le monde souffre de la soif. Chris passe une dune et tombe... sur une route et une ligne à haute tension. Il se retourne : sa caravane a disparu. Manquant de se faire renverser par un camion, il suit le macadam jusqu'à un restau routier. On lui donne de la pénicilline. On appelle le médecin devant ses propos étranges. Il s'enfuit, repasse la dune, retrouve sa famille et lui indique le chemin vers une source.


Le scénario est limpide et la concision et la cohérence en font la force. L'interprétation est réussie, tout comme le rythme, lent et narratif.


S2E24 : Quatre malfrats se réfugient dans une grotte de la vallée de la Mort. L'un d'eux est un chimiste, Farwell, avec un plan original : ils vont s'enfermer dans des cercueils en verre remplis d'un gaz qui va les maintenir en vie, sans prendre d'âge, pendant 100 ans, afin de profiter de leur butin sans être inquiétés. Ils se réveillent : l'un d'eux, Erbie, n'a pas survécu car un rocher a brisé son cercueil. Da Cruz, un être sans scrupule, se débarrasse du 3e. Lui et Farwell prennent l'or dans des sacs et partent sur la route. Farwell perd sa gourde, Da Cruz lui fait payer des gorgées de la sienne. Farwell finit par le tuer, abandonne son sac. Il meurt, confiant le lingot à un brave homme. Ce dernier monte dans une voiture futuriste et jète le lingot : désormais, on sait comment en fabriquer, cette matière n'a plus de valeur.


Une ambiance qui rappelle Le trésor de la Sierra Madre : l'or pousse aux pires extrémités. 2e épisode d'affilée tourné dans la vallée de la Mort avec un twist temporel.


S2E25 : Un club de la haute société. Le col. Taylor ne peut plus supporter les bavardages du gandin Tennyson, endetté. Il propose un pari : s'il peut rester silencieux pendant un an, il aura 500 000 dollars. Tennyson relève le pari et tient bon, et Taylor essaie de le pousser à bout en lui disant qu'on voit sa femme sortir avec des inconnus. Tennyson arrive au bout du pari. Taylor reconnaît publiquement qu'il est ruiné et ne peut tenir son engagement. Tennyson enlève son foulard autour du cou : pour tenir le pari, il s'est fait sectionner les cordes vocales.


Une histoire courte et macabre qui fait beaucoup penser à E. Allan Poe. Belle interprétation des deux côtés, à commencer par Franchot Tone, sa voix chaude et son visage d'aigrefin.


S2E26 : La lumière se fait sur un tribunal. Le juge condamne à mort un homme, qui éclate de rire et assure que tous mourront avec lui. On le suit discuter dans sa prison avec ses codétenus, le juge, un prêtre... Il est persuadé que tout ce qu'il vit est un rêve, et que tous ceux qui l'entourent mourront quand il sera électrocuté. Pendant ce temps, le juge réfléchit aux étranges présciences du détenu, mais il se décide trop tard à demander un sursis : le monde s'éteint. Fondu au noir. La lumière se fait sur un tribunal...
Réflexion sur le solipsisme, cette illusion que tout ce que l'on vit n'est qu'un simulacre fruit de notre pensée. Effet saisissant du plan où les objets disparaissent, de la scène qui se rejoue avec une distribution différente des acteurs. Bel épisode.


S2E27 : Beechcroft est un quelconque chef de service dans une administration. Il ne supporte plus la promiscuité de la vie new-yorkaise. Il rêve d'être seul. Un subordonné lui donne un livre, L'esprit et la matière, sur le pouvoir de concentration. Il se concentre pour faire disparaître sa logeuse, et y arrive. Il supprime tous les gens. Mais la vie est ennuyeuse. Il crée donc des gens, qui lui ressemblent tous. Il finit par comprendre son erreur et remets le monde dans son état originel.


Un épisode sympathique, Shelley Berman joue parfaitement le misanthrope râleur. La galerie de caméos qu'il interprète est assez drôle.


S2E28 : deux rangers voient un OVNI atterrir dans une mare et suivent des traces. Ils arrivent dans une gargotte où attendent les passagers d'un bus arrêté par la neige. Le conducteur dit qu'il avait 6 passagers, mais il y en a 7, et le serveur n'a vu personne d'autre entrer. Il y a donc un extraterrestre dans la salle. Il y a un couple jeune, un couple âgé, une danseuse exotique, un homme d'affaire pisse-froid, un vieux taré et le chauffeur. Les protagonistes doutent de l'humanité des autres, et des phénomènes étranges arrivent : juke-box se déclenchant tout seul, etc... Finalement un coup de fil dit que le pont est réparé et tout le monde part. L'homme d'affaire pisse-froid revient, demande un café. Il a trois bras, il a lancé le faux appel qui a précipité les humains dans la rivière. Mais le barman aussi n'est pas humain : c'est un Vénusien, race qui colonise la Terre depuis plus longtemps.


Un huis-clos plaisant, à l'atmosphère enneigée, avec un dénouement à l'humour noir.


S2E29 : Un libraire passe en jugement devant un tribunal totalitaire, qui le juge "obsolète". Il demande à être filmé pendant sa mort, et à ce que seul le juge et lui connaissent sa manière de mourir. Le juge vient le voir. Le libraire lui explique qu'il sautera dans 30 minutes avec sa bibliothèque. Le juge ne peut sortir, la porte étant fermée à clé. Le libraire attend calmement la mort en lisant la Bible. Une minute avant la fin, le juge supplie, devant la caméra, d'être épargné : le libraire le libère et explose. Mais le juge est à son tour jugé "obsolète" et lynché par une foule de quasi-zombies.


Belle image de la chaire du procureur, surplombante, et de son ombre immense : entre Piranese et Kafka. La morale rappelle assez Fahrenheit 451.


S3E1 : Une femme en uniforme, dans les ruines d'une ville bombardée, dont la voix off nous dit qu'elle n'a pas vu d'homme depuis 6 ans. Elle tombe sur un homme, ils commencent à se battre pour de la nourriture au milieu d'affiches qui semblent annoncer un péril nucléaire imminent. Il l'assomme, puis la ranime et essaie d'expliquer à la jeune femme, qui ne parle pas sa langue, qu'il est las de se battre. Elle continue à se méfier de lui, mais ils déambulent ensemble. Il essaie de se raser. Trouve une robe de mariée, qu'elle refuse de porter. Ils trouvent des fusils, et elle essaie de lui tirer dessus, mais le manque. Il trouve des vêtements civils, recroise la fille, cachée derrière une voiture. Il la rabroue, mais elle se montre : elle a mis la robe. Elle sourit. Bel épisode, qui doit sa force à ces deux personnages crasseux, qui ne parlent quasiment pas, obnubilés par la survie. L'environnement d'affiches de propagande raconte par lui-même la tragédie, qui est clairement la peur d'une escalade de la guerre froide (même si l'époque est laissée délibérément à l'interprétation du spectateur). Il y a aussi l'idée qu'il faut attendre qu'ils se débarrassent de leurs uniformes pour qu'un contact réel soit possible. Ha, et le gars, c'est Charles Bronson jeune.


S3E2 : Un DC3 atterrit. A l'intérieur, personne, ni passagers, ni pilotes. L'enquête se met en marche. 1 h 30 plus tôt, on a vu tout ce monde décoller de Buffalo, l'aéroport de départ. Bizarrement, il n'y a pas d'appels de proches paniqués. De plus, chacun voit les sièges de l'avion de couleur différente, et lit un numéro d'immatriculation différent. Shackly, l'enquêteur fédéral, a une idée : cet avion n'existe pas, ils sont victimes d'autosuggestion, il correspond à celui que chacun imagine. Pour le prouver, il fait démarrer les hélices de l'avion et y plonge sa main : l'avion disparaît, avec celui qui était dedans. Mais l'auditoire de Shackly disparaît également, et le staff qu'il rencontre est étonné de le voir sur place. Il essaie d'expliquer. Le directeur de l'aéroport lui explique qu'il y a eu, en effet, 19 ans plus tôt, un avion qui a mystérieusement disparu dans le brouillard et n'est jamais réapparu. Shackly s'effondre, bredouillant que c'est impossible, car il a toujours trouvé une explication aux crash. Il a semble-t-il refoulé cette affaire non résolue. On le quitte, hagard, errant sur les pistes. Un épisode construit comme une enquête, fort bien mené, et à la gloire du DC3. Les images d'intérieur d'avion vide ont quelque chose de saisissant.


S3E3 : Un dîner entre voisins un peu ennuyeux, mais joyeux. Le gamin entend une annonce : le pays passe en alerte orange à cause d'objets non identifiés en approche. Chacun court chez soi se calfeutrer. Mais Jim est le seul à avoir une chambre forte avec des provisions, avec juste de la place pour trois. Ses voisins, apeurés par la bombe imminente, commencent à le menacer. Puis à se déchirer entre eux, pour savoir qui prendrait leur place. Une grande gueule frappe le Mexicain, qui fait valoir sa famille. Ils vont chercher un bélier et défoncent la porte de la chambre forte, mais à ce moment, un message radio annonce qu'il s'agissait d'une fausse alerte. Les gens ont survécu, mais l'esprit de communauté qui les habitait a disparu.


S3E4 : Guerre de Sécession, la déroute des armées du Sud. Une jeune femme est seule dans sa maison dévastée,des milliers de jeunes soldats passent devant, hagards. Un sergent s'arrête, lui joue de la guitare. Elle attend son mari Jud, dont on lui a dit qu'il était mort. Parmi les passants, ils voient un jeune homme de connaissance, mais dont la tête est couverte de sang, et qui avance tout de même. Puis un colonel à cheval, qui avait aidé le sergent. La jeune femme lui tire dessus, mais il ne ressent rien. Sa tête, sortie de l'ombre de son chapeau, laisse voir une blessure effroyable au visage. Le lendemain, le sergent songe à repartir. Jud répparaît. Il lui apprend qu'ils sont tous des fantômes, et que le mieux est d'aller au bout de cette route. Elle refuse de le suivre, mais Abe Lincoln, dernière victime de la guerre, fait la voiture-balai et la convainc d'accepter son destin. Un épisode un peu longuet, une bonne idée que l'on devine rapidement. L'influence de la tragédie shakespearienne.


S3E5 : Jesse Cardiff est un bon joueur de billard, mais reste dans l'ombre de Fats Brown, un joueur de légende. Il donnerait n'importe quoi pour pouvoir se mesurer à lui. Fats réapparaît, et propose comme enjeu la vie de Jesse. Il accepte. Fats entame, mais casse le moins possible. Jesse prend l'avantage, mais Fats fait une remontée spectaculaire. Jesse rentre le point décisif. Il est devenu le meilleur. A sa mort, c'est à son tour de retourner défier ceux qui voudraient se mesurer à lui. Fats avait bien raison de le remercier de l'avoir battu. Drôle d'épisode, qui a pour mérite de rentre palpitante une partie de billard et d'en faire une sorte de réflexion sur la condition humaine, la gloire, la passion qui pousse à vouloir devenir le meilleur.


S3E6 - Peter Falk joue Clemente, visiblement une réinterprétation de Castro. Il juge De Cruz, le dictateur qu'il a renversé ; ce dernier lui dit qu'il finira comme lui et lui parle de son miroir, qui lui permet de voir quels seront ses assassins. Clemente se méfie de d'Alessandro, l'ancien second du dictateur, qui l'a trahi. Le voyant dans le miroir avec une mitraillette, il le balance du balcon. Il vooit ensuite ses deux lieutenants dans le miroir. Il les envoie se faire tuer. Il tue même son lieutenant le plus fidèle, qu'il a vu dans le miroir tenter de l'empoisonner. Désormais le tyran est seul, livré à sa paranoïa. Une parabole sur la tyrannie qui semble tirer des meilleures sources antiques (PLutarque, Sénèque...), avec tout de même un arrière-goût bien anticastriste (un des lieutenants ressemble au Che).


S3E7 - Pinto, un hors-la-loi, se fait tuer dans la grand-rue d'une ville de western. L'histoire pourrait s'arrêter là. Connie, un chasseur de prime, arrive trop tard. Tout le monde le pousse à alller sur la tombe de Pinto, qui a dit que s'il se pointait, il sortirait de sa tombe pour le tuer. Et Connie le fait, et doit planter un couteau dans la tombe pour prouver qu'il y ait allé. Quand il le plante et se relève, il trébuche et le lendemain on le trouve mort. Un cowboy trouve une explication : le vent a rabattu le manteau de Connie, qui a cloué son manteau avec le couteau. En se relevant, il a cru que Pinto l'attrapait et a eu un arrêt cardiaque. Mais la soeur fêlée de Pinto, Ione, fait remarquer que le vent soufflait du sud, comme maintenant, et que le manteau n'a pas pu se rabattre ainsi. Fin de l'histoire. Lee Marvin ! Lee Van Cliff ! ça fait beaucoup de monstres sacrés ! L'histoire relève sinon de l'histoire de fantôme transposée dans l'ouest sauvage.


S3E8 - Anthony, un jeune garçon rouquin de 6 ans, a coupé Peaksville, une petite ville de l'Ohio du reste du monde et semble avoir des pouvoirs divins : il lit dans les pensées, peut détruire ce qui lui déplaît, mais son esprit reste celui d'un enfant. Les habitants, y compris ses parents, sont terrorisés mais doivent sourire et garder des pensées positives pour ne pas être éliminés. Il force tout le monde à regarder les émissions de télévision. Durant un anniversaire, on lui joue du piano, mais un homme fait un scandale, et lui dit en face qu'il est un monstre, en espérant que quelqu'un essaiera de tuer ce tyran par derrière. Mais personne n'ose, et Anthony le transforme en diable à ressort. Il fait aussi neiger dehors, ce qui va ruiner les récoltes de la communauté.


S3E9 : Un ancien nazi qui a changé de nom revient visiter le camp de Dachau laissé à l'abandon. Il visite les potences, les baraques, l'infirmerie et cela évoque des saynettes morbides de torture sadique. Mais un ancien détenu, Becker, réapparaît devant lui, et la porte se ferme. Il est jugé, et condamné à la folie. Il ressent toutes les souffrances de ses victimes. On le retrouve inconscient, déjà rongé par la folie. Voix off sur le devoir de mémoire. Beau plan subjectif des yeux de Becker sur l'assemblée qui doit le juger, alors qu'à terre, il se remet droit. Sinon c'est filmé de manière assez plate, mais sur un sujet grave, ça se comprend.


S3E10 : New York. Norma, une jeune femme, peint un soleil anormalement brillant. Des voisins s'en vont, l'eau semble rare, et l'air chaud. La Terre a en effet changé son orbite et se rapproche du soleil. Il faut toujours midi, et l'air devient de plus en plus chaud. Il ne reste plus qu'elle et la logeuse dans l'immeuble. Elles ont chaud, perdent un peu l'esprit, ne pense qu'à avoir un peu de fraîcheur. Un pillard entre dans l'immeuble, Norma le menace d'un révolver, mais il la désarme. Il se reprend et les laisse tranquille. La logeuse se met à dérailler en voyant une peinture de chute d'eau. La fin arrive : la peinture se liquéfie, le thermomètre explose. Norma se réveille brusquement : il neige. Elle a eu un gros accès de fièvre. Mais le médecin dit à la logeuse qu'il va partir vers le Sud. La Terre est en train de s'éloigner du soleil. Un épisode très bien rythmé, qui avec peu de moyens raconte la fin d'un monde, avec un twist final d'humour noir. Plan mémorable sur le soleil. Paysage de rues de New York désertées avec des épaves de voitures. Plan terrifiant quand la logeuse perd l'esprit, riant toute seule face à la fenêtre, et quand la peinture se liquéfie.


S3E11 : La guerre de Sécession, côté sudiste. Paradine, un sous-officier, va dans une ville où est entré un bataillon nordiste, laissant derrière lui un camarade lâche. Sur place, le bataillon ennemi est figé, comme si le temps s'était arrêté. Mais Paradine entend un bruit : un vieillard, Teague, qu'il fait sortir d'une maison. Teague porte un livre de sorcellerie. Il prétend avoir figé les Yankees. Il va mourir et donne le livre à Paradine, qui comprend qu'il s'agit d'un pacte avec le diable. Rentré, ce dernier explique l'affaire à son supérieur incrédule. Mais il brûle le livre, car il refuse de sauver sa cause au prix de la damnation. Le jour suivant, la troupe est envoyée à Gettysburg. Un épisode classique, le trucage des soldats figés est assez bien fait. L'acteur principal ressemble un peu à James Mason.


S3E12 : Alan Richards a trouvé dans le coffret à bijoux de sa femme Doris des charmes vaudou et les jète à la cheminée. La jeune femme est terrorisée, car en Afrique, un sorcier leur a jeté un sort pour avoir foré du pétrole sur des terres

zardoz6704
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le 26 avr. 2017

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Série diffusée entre 1959 et 1964, "The Twilight Zone" se voulait d'abord concurrente de "Alfred Hitchcock présente", programmé à la même heure sur une autre chaine. Créé et présenté (d'abord en...

le 1 févr. 2015

33 j'aime

12

La Quatrième Dimension
Silentum
10

Intemporel...

Bon aujourd'hui où j'ai un peu le temps je vais vous parler de cette série, parce que j'y tiens et parce que j'ai envie d'expliquer pourquoi cette note parfaite. Petit aparté : si je peux facilement...

le 1 avr. 2013

25 j'aime

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La Quatrième Dimension
S_Plissken
10

Critique de La Quatrième Dimension par S_Plissken

Aussi loin que je me souvienne cette série a marqué ma première approche avec le fantastique. A l'école nous ne parlions que des derniers épisodes diffusés et qui étaient autant de découvertes...

le 19 mars 2011

25 j'aime

4

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5

Tout ou rien...

C'est ce genre de film, comme "La dernière tentation du Christ" de Scorsese", qui vous fait sentir comme un rat de laboratoire. C'est fait pour vous faire réagir, et oui, vous réagissez au quart de...

le 6 sept. 2013

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Crossed
zardoz6704
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Fatigant...

"Crossed" est une chronique péchue, au montage saccadé, dans laquelle Karim Debbache, un vidéaste professionnel et sympa, parle à toute vitesse de films qui ont trait au jeu vidéo. Cette chronique a...

le 4 mai 2014

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Black Hole : Intégrale
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Milieu des années 1970 dans la banlieue de Seattle. Un mal qui se transmet par les relations sexuelles gagne les jeunes, mais c'est un sujet tabou. Il fait naître des difformités diverses et...

le 24 nov. 2013

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