Tragiecomique.
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C'est vrai qu'au départ, il y avait de quoi être intrigué par cette ambitieuse production française. Certes, le logo TF1 en haut à droite n'incitait pas à l'enthousiasme, mais retracer un événement historique dont j'ignorais totalement l'existence, soutenu (notamment) par un très joli casting féminin, laissait espérer un divertissement de bon aloi. Au final, j'avoue être vraiment partagé entre une partie du travail rempli et une certaine déception. Tout était pourtant bien parti : saluons d'ailleurs le très beau travail réalisé sur les décors, offrant une reconstitution digne de ce nom, les costumes, moins « spectaculaires », n'en étant pas moins de qualité.
De plus, le sujet se suffit presque à lui-même pour représenter un réel intérêt, trouvant un assez bel équilibre entre fresque « flamboyante » et dimension (légèrement) plus intimiste, les différents personnages parvenant plutôt bien à exister tout au long de ces huit épisodes. Seulement, si l'illusion dure quelques temps, on finit inévitablement par se rendre compte que le « cœur » des événements se trouvent presque exclusivement dans le premier volet, le reste se montrant nettement plus inégal, voire inconstant. Alors c'est vrai : la plupart du temps, il y a toujours quelques moments permettant de maintenir un minimum d'intérêt, les différents arcs narratifs ayant suffisamment d'enjeux pour qu'on se laisse (vaguement) prendre jusqu'au bout.
Mais bon... l'esprit TF1, jusque-là pas trop omniprésent, devient de plus en plus lourd au fil des soirées, aussi bien par ses incohérences de récit que par son côté ultra-mélo finissant par prendre le dessus sur presque tout le reste, nous éloignant à plusieurs reprises de ce qu'était la promesse initiale. Casting (très) inégal, pouvant compter sur la beauté de son trio vedette Audrey Fleurot - Camille Lou - Julie de Bona (notamment les deux premières... whaou), où les valeurs sûres assurent (Antoiné Duléry et surtout Josiane Balasko), rarement aidé par des personnages frôlant la caricature
(celui de Gilbert Melki, que celui-ci interprète heureusement avec beaucoup de classe, a juste TOUS les défauts : intelligence avec l'ennemi, assassinat, violence conjugale... encore un ou deux épisodes et on apprenait qu'il mangeait des enfants au petit déjeuner).
Enfin, période #MeToo oblige, les hommes sont souvent des salauds sans grande morale, tandis que toutes les femmes sont plus ou moins positives, régulièrement victimes de la vilenie de leurs homologues masculins. Enfin, je ne suis fondamentalement contre un « happy end », mais il faut savoir raison garder : nous ne sommes pas loin de
virer au n'importe quoi le plus total, aussi bien historiquement qu'au niveau de la cohérence d'ensemble, à moins que ce ne soit au contraire fort cohérent avec la politique de la chaîne d'offrir un dénouement le plus Bisounours possible histoire de plaire avant tout à son public traditionnel...
Bref, si l'on apprécie l'ambition de départ et un certain sens du « show », notamment dans sa dimension historique, ce « Bazar de la Charité » est loin de tenir ses belles promesses initiales. Regrettable.
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le 26 janv. 2020
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2 commentaires
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