(In)suffisant

[Disclaimer] Ce que vous vous apprêtez à lire est écrit avant tout pour moi même. C'est plus un besoin cathartique qu'autre chose, même si j'y vois une utilité.
J'ajoute que cela s'applique plus à ses Vlogs, qui représentent l'essentiel de son contenu, qu'à ses PJREVAT, sa personnalité mise à part

Durendal, cet homme que j'aimerais pouvoir ignorer... mais qui, tel un grain de sable, parvient à s'insinuer dans les moindres interstices de notre subconscient, et à exercer pleinement son pouvoir irritant.
Durendal, à qui il m'arrive de penser en sortant d'une projection, pris d'une envie masochiste d'écouter ce qu'il à dire sur le film que je viens de voir.
Durendal, qui me pousse à rédiger cette critique, dont je ne sais à l'avance ce qu'elle contiendra, mais qui est motivée par un besoin irrépressible d'évacuer le flot de sentiments certes divers mais tous négatifs qu'il engendre chez moi.

Mais qui est cet homme à la légitimité autoproclamée ?

Durendal c'est le type qui a pris 2 ans de cours de cuisine et s'estime donc bien placé pour juger les grands chefs, malgré un palais qui ne ferait pas la distinction entre du foie gras et de la mousse de canard.
C'est le mec qui parle fort, pour qu'on ne se rende pas trop vite compte qu'il n'a rien à dire... ou qu'il vient de dire une grosse connerie.

Mais c'est surtout l'incarnation de la médiocrité, et pire, une véritable escroquerie intellectuelle !
Chez lui, l'avis vient avant l'argument, et ça transpire.

La méthode Durendal c 'est:

1. Etre à contre-courant, le plus possible.
Il y a la masse, et il y a Durendal.
En soit rien de dramatique, mais là où le bas blesse c'est qu'on en arrive à des argumentaires d'une malhonnêteté rare, mais suffisamment fallacieux pour berner un auditoire qui ne prend que trop peu de recul.

2. Commencer par la conclusion, à savoir son ressenti personnel, puis trouver un cheminement qui y amène

-Prenons un film que Durendal aime. Il va le défendre avec acharnement, en arguant que tel ou tel point fait du film un bon film. On peut être d'accord... ou non.
Le collégien de base: "m'enfin c'est son avis il a le droit de s'exprimer" (et je suis d'accord avec toi Théo, tu peux retourner compter tes poils)

-Prenons un film que Durendal n'aime pas. Il va le descendre avec acharnement, en arguant que tel ou tel point fait du film un mauvais film. On peut être d'accord... ou non.
Le collégien de base: "tu rages juste parce que t'as le seum qu'il ait pas aimé alors que toi oui" (Bon... Théo t'es mignon mais laisse les grands parler et retourne chasser des pokemons)

Jusque là donc, pas de problème sur le fond. Sur la forme c'est autre chose mais j'y reviendrai.

Là où ça devient gênant, c'est que l'ami Durendal ne cherche qu'une chose, prouver qu'il détient la vérité absolue. Il ne cherche pas à être réfuté et n'en laisse pas l'occasion. Il fait dans l'affirmation, jamais dans l'opinion.
C'est aussi un grand illusionniste. Il est passé maître dans l'art de distordre ses arguments pour les faire coïncider avec son point de vue. A tel point que je ne serais pas surpris qu'il parvienne à faire rentrer un cube dans le trou triangle d'un jeu d'éveil...

Ainsi, un même point peut-être essentiel ou totalement anecdotique, en fonction du contexte, et de ce qu'il cherche à prouver.
Et donc, si l'on prend les vidéos individuellement, ça peut tenir (...parfois), mais si l'on juge "l'oeuvre" (excusez moi, j'essuie le sang qui coule de mon nez) dans son ensemble, alors c'est la fête de la contradiction.

L'argumentaire de Durendal n'a pas pour vocation de faire réflechir ou de susciter le débat, ah ça non, ça ferait de lui un critique pertinent !
Son argumentaire ne sert qu'une seule et unique cause, prouver au monde et à lui même qu'il a raison de penser ce qu'il pense...

Néanmoins je le pense sincère, il ne se force pas à aimer des mauvais films et vice-versa. Je pense même qu'il a atteint un tel niveau de suffisance et de déni qu'il ne se rend sincèrement même pas compte qu'il dit tout et son contraire, j'en aurais presque de la peine si il ne se rendait pas lui même aussi détestable.
Je crois que le problème est plus complexe, et provient de son principal trait de caractère: une incroyable suffisance et un besoin de se sentir supérieur. Et quoi de mieux pour se sentir supérieur que de se dissocier de la masse du peuple, en le regardant avec condescendance et mépris ?
Ce qui nous amène au point suivant.

3. Mépriser son auditoire
Aaaah, si il y a bien un point sur lequel ce mec fait l'unanimité, c'est sa condescendance !
Qui ici n'a jamais eu envie d'éteindre son sourire suffisant et son regard provocateur à grands coups de (placer l'objet contondant de votre choix ici) ?
Le trait caractéristique des médiocres... pourquoi chercher à s'élever au dessus des autres quand il est si simple de rester au niveau du sol et de leur enfoncer le nez dans le caca ?

Une vidéo de Durendal, c'est deux pronoms personnels, le "Je", et le "Vous". L'élu et le peuple, masse informe et décerébrée qui, sans Durendal, ne comprendrait rien aux subtilités de l'art cinématographique, et serait passé à côté de "Ma femme s'appelle Maurice" par exemple...

Et le pire.... c'est que ça marche. Il y a vraiment des gens qui le prennent pour une figure d'autorité (effet Youtube Star sûrement), et qui, non content de tendre le bec tels des oisillons pour se faire cracher dessus, l'en remercient carrément !
Savoir que ce type a une influence et est vu en expert ciné par certains me désole profondément, voire m'inquiète...

Mais au fond, quoi que l'on puisse dire, je crois que Durendal se gargarise de tout cela. Il ne voit en ses détracteurs que le signe qu'il est subversif, incompris, et donc intrinsèquement supérieur... il est incapable de se remettre en question, et n'en voit de toute façon pas l'utilité puisque souvenez vous, il a raison !

Je pense même que l'on donne de l'eau à son moulin en parlant de lui. Il ne fait pas des vidéos pour un public, ni par amour du cinéma. Il les fait pour lui et son ego. On peut me taxer de procès d'intention mais ça ne fera pas changer d'avis.

Je le sens aussi atteint du "syndrome Dieudonné" (encore lui, ça faisait longtemps) dans le sens où étant conscient qu'il n'a plus aucune crédibilité dans le milieu, il lâche les freins et mise tout sur la provoc', le clash, et le bad buzz... (cf les récents "Parasite" ou "Joker")

J'espère simplement qu'à force d'acharnement nous parviendrons à mettre en lumière l'escroquerie qu'est ce mec, et à faire en sorte que ses vidéos ne soient plus vues que pour ce qu'elles sont... une forme de divertissement (celui du type qu'on adore détester).

Je concluerai ce pamphlet en citant Molière. Ce n'est pas mon idée mais je l'ai lu en commentaire sous une de ses vidéos et je pense que cela a TOUTE sa place ici

Le misanthrope, acte II scène 4

Il est guindé sans cesse; et dans tous ses propos,
On voit qu'il se travaille à dire de bons mots.
Depuis que dans la tête il s'est mis d'être habile,
Rien ne touche son goût, tant il est difficile;
Il veut voir des défauts à tout ce qu'on écrit,
Et pense que louer n'est pas d'un bel esprit,
Que c'est être savant que trouver à redire,
Qu'il n'appartient qu'aux sots d'admirer et de rire,
Et qu'en n'approuvant rien des ouvrages du temps,
Il se met au-dessus de tous les autres gens;
Aux conversations mêmes il trouve à reprendre:
Ce sont propos trop bas pour y daigner descendre;
Et les deux bras croisés, du haut de son esprit
Il regarde en pitié tout ce que chacun dit.

Durendal n'aime peut-être pas les classiques, mais à lire ces vers ils semblent pourtant bien être intemporels...