Il y a quelques années, j'ai étudié dans une école de cinéma. J'ai pu croiser plusieurs spécimens qui avaient les mêmes traits caractéristiques que Durendal et InThePanda. Des types en général pas gâtés par la nature, souvent avec une barbe texture poils de cul, fans de mangas, ayant pour role model Alexandre Astier et maladroits socialement, entre autres.
Ils sont un peu l'évolution Pokémon des geeks suintants qui se faisaient malmener au collège et au lycée parce qu'ils étaient pas à la mode du jour et qu'ils puaient de la gueule. On sent que Dudu et ITP ont bien morflé à cette période avec leurs physiques de hobbits. Je ne me moque pas, ma propre adolescence ayant eu son lot de péripétie et ayant eu de bons amis parmi ces malheureux.
Sauf qu'aujourd'hui, j'ai la nette intuition que Durendal et InThePanda pensent prendre leur revanche sur la vie via leur nouveau statut socio-culturel : critique cinéma YouTube. Très prétentieux, bavards, surexposant leurs visages, leur névrose narcissique serait tolérable s'ils faisaient preuve de brillance dans leur travail. Mais ce n'est pas le cas.
Je suis tombé sur la critique que Durendal a fait de "Parasite" :
https://www.youtube.com/watch?v=3vltGidPJU8
Il me paraît surréaliste qu'un type qui se présente comme un spécialiste du cinéma puisse poster consciemment 7 minutes 30 de conneries pareilles, nous expliquant que Bong Joon-ho présente les riches comme des méchants et les pauvres comme des victimes, qu'il n'y a que deux décors, qu'il n'y a pas grand-chose à dire sur les films d'auteurs parce que souvent, ils ne développent qu'une seule idée, et qu'il y a peu de mise en scène... Sérieusement, c'est la roue libre totale, on a l'impression qu'il est en train de faire un AVC tellement ce qu'il raconte n'a aucun sens. Le con se ramasse plus de 50% de pouces gris et laisse sa daube en ligne, et en remet une couche quelques vidéos plus tard dans une spéciale Oscars (en nous expliquant en substance qu'on a pas bien compris ce qu'il voulait dire).
Durendal nous ressort souvent des termes appris en école de ciné, de manière généralement correcte : suspension d'incrédulité, intra/extradiégétique, ironie dramatique, champ/contrechamp, McGuffin, etc. (la page lexique du bouquin "Le cinéma pour les nuls", 10 balles chez Gibert Lejeune). Parfois, ses analyses sont justes, signe d'une capacité d'abstraction normalement fonctionnelle, quand il ne nous livre pas des jugements négatifs idiots et gratuits sur d'excellents cinéastes sur la base d'arguments foireux ou inexistants.
En quarante ans, passer d'André Bazin à l'émission "le Cercle" sur Canal+, puis à un ancien étudiant lambda en école de ciné avec un bouc roux qui met en incrustation sa vieille tête dans tous les films de Kubrick pour nous en donner son avis mitigé, après avoir fait des commentaires de texte niveau Terminale L, ça m'effraie un peu pour le rayonnement culturel de la France.
À la base, je ne suis personnellement pas un grand amoureux de la critique. À l'heure de l'accessibilité totale et gratuite de la culture, qui a besoin d'intermédiaires ?
Mais c'est vrai que je n'ai pas tellement le temps de regarder tous les films et séries que j'aimerais, ou de me documenter dessus, du coup, il m'arrive de regarder ses vidéos, comme celles d'autres andouilles comme DirtyTommy, le Fossoyeur de films et autres MisterFox... Ça me permet d'avoir un support audiovisuel pour les news ciné et de ne pas avoir à lire Wikipédia. Mais c'est sûr que ça peut devenir éreintant de devoir filtrer leur profonde antipathie pour ne retenir que le substrat des 20% d'informations utiles qui en résulte.