De la pauvreté d'un téléfilm

Je ne sais pas pourquoi je finis toujours par me taper un téléfilm au lieu de lire mes classiques. 6h de film alors qu'en 10 j'aurais terminé ma lecture.

Peut-être parce que lire est une activité solitaire alors que les films, je les regarde en couple. Je peux commenter, en discuter, tout ça.

Mais le fait est que j'en ressors souvent avec l'impression de me gâcher un chef d'oeuvre. Lire le livre maintenant mettrait ma patience à l'épreuve, pourtant, je sais qu'il sera meilleur. Il n'y a plus de mystère, voilà tout.

Tout ça pour dire que je ne conseille pas le téléfilm. Il n'est pas mauvais, loin de là mais j'avais deux reproches importants :
- des dialogues affreusement mauvais entre Monte Cristo et sa maîtresse.
- la fin.

Hors, sans surprise, j'ai découvert qu'il s'agissait des deux seuls changements majeurs entre le livre et le téléfilm. Deux mauvaises idées qui me font penser que la réalisatrice ne mérite pas le détour.

Je vous jure. Après avoir construit pendant 6h un tel monument, une telle puissance de flammes vengeresses, c'est presque tragique de voir le pet de mouche niaise qui nous sert de fin.

Je dirais même que c'est grave, pas seulement mauvais. Parce que c'est tordre le coup au concept même de ces histoires. Pourquoi les drames finissent mal ? Parce qu'il ne doit rester aucun espoir pour personne, de façon à ce qu'il soit évident sous tous les angles que la faute est grave.

Il ne faut pas enfermer des innocents. RIEN de bien ne doit sortir de la trahison immense qu'a subit Edmond Dantes.

Tout l'intérêt du livre repose sur le fait qu'Edmond ne cherche pas à regagner sa vie mais à se venger. Symboliquement, il est mort en prison. C'est ce qui fait sa puissance.

Lisez. Le. Livre.