Critique The Queen's Gambit

« The Queen’s Gambit », ou « Le jeu de la Dame » en français, est une nouvelle mini-série Netflix de 7 épisodes disponible depuis la semaine dernière et qui est à voir de toute urgence !

Adaptée du roman de Walter Tevis, la série retrace l’histoire de Beth Harmon, une jeune orpheline qui se passionne très vite pour les échecs et qui a pour objectif de devenir la meilleure joueuse au monde. De nature solitaire, Beth impressionne par son intelligence et par sa maîtrise rapide, en constante progression, du jeu. A côté de ses succès, la jeune femme se retrouve malheureusement confrontée à une addiction croissante aux tranquillisants et à l’alcool.

Grandissant dans l’Amérique des années 1960, l’ascension de Beth dans le monde des échecs est tout d’abord remarquée du fait de son âge (elle commence les échecs à 9 ans) mais également parce qu’elle est une femme qui évolue dans un milieu d’hommes. Cependant, ce n’est pas du tout le sujet central de la série. Beth le fait remarquer elle-même en déplorant que les journalistes s’intéressent davantage à son genre qu’à la spécificité de son jeu.

La série est une véritable réussite à la fois par sa structure et par l’évolution de son personnage principal. Beth Harmon, magnifiquement interprétée par Anya Taylor-Joy, est un personnage captivant. On la voit évoluer en tant que femme mais surtout en tant que joueuse. Toutes ses expériences, comme celles de ses addictions, lui permettent de gagner en maturité et en sang-froid. Même si ces expériences peuvent être douloureuses, Beth comprend qu’elles sont nécessaires pour devenir la meilleure. Mais pour devenir la meilleure, Beth doit vaincre le champion du monde en titre, le russe Vasily Borgov, très justement interprété par Marcin Dorociński.

Cet affrontement entre Beth et Borgov rajoute un léger aspect historique à la série. En effet, les deux personnages sont à l’image des Etats-Unis et de l’URSS qui se font face en pleine Guerre froide. Il est en plus à rappeler que les échecs sont une discipline dans laquelle les soviétiques étaient champions durant de nombreuses décennies, et qu’une partie opposant un joueur soviétique à un adversaire américain avait un fort écho international et géopolitique (comme en a témoigné l’affrontement entre Bobby Fischer et Boris Spassky en 1972, histoire notamment racontée dans le film « Le prodige »).

Le deuxième aspect de la série qui fait sa réussite réside en structure. Elle ne comprend que 7 épisodes mais est très rythmée et riche en rebondissements. Les plans réalisés durant les parties d’échecs sont magnifiques et mettent véritablement en avant tout l’aspect stratégique du jeu et toute la tension qui découle du moindre mouvement adverse. Enfin, la musique apporte beaucoup à la série car elle contribue à son rythme soutenu. Bref, « The Queen’s Gambit » est la série à regarder dès maintenant !