La mode est à l'uchronie. J'aime bien ce mot, il fait vachement savant...
Bref, Philip K Dick ou Philip Roth dans son 'Complot Contre l'Amérique', et d'autres aussi se sont penché sur ce que le monde aurait été si... En fait, pour ces deux là, surtout qu'auraient été les Etats Unis si..., car le monde hein, on s'en fout un peu !
Avec l'uchronie, on ouvre un univers sans limite puisque tout peut être réécrit. En BD, j'aime bien la série Jour J qui exploite ce filon.
Revenons à la série.
Saison 1:
Ben, pas pire, mais hyper centré Amérique du Nord.
Le principe du changement fondamental du vainqueur de la seconde guerre mondiale n'apporte finalement pas grand chose, car on ne sait pas ce qui se passe dans le monde avec ce changement. Que sont devenus Chine et Inde ? L'Europe, on devine, mais le reste ?
Une histoire similaire aurait pu se dérouler, pendant la guerre, en Europe, avec sa zone libre et sa résistance. Il est amusant de penser que la langue nationale étasunienne n'a été l'anglais que parce que ceux qui décidaient étaient sur la côte Est où les anglophones étaient majoritaires alors que la majorité de la population parlait alors allemand... ça, ça serait une bonne idée d'uchronie. Aujourd'hui, la langue des affaires serait l'allemand et pour le coup, la face du monde aurait été changée.
Quant à l'intrigue; des agents doubles, des idéalistes, des complots, des trahisons, un triangle amoureux, rien que de très commun.
Cette histoire simple est pourtant bien traitée, bien qu'un peu lente parfois et sans grand rebondissement.
L'ambiance, la photo, la bande son sont très sympas, assez tendance et me rappellent diablement l'univers de 'Fallout'.
Saison 2:
Il est clair que dans cette saison, les faiblesses de la saison 1 ont été prises en compte.
On voit enfin les cartes du monde qui laissent apparaître trois zones; Allemande, Japonaise, et libre (dont l'ancienne URSS) et, si l'on ne voyage toujours pas au Japon, Berlin joue maintenant un rôle important. Je pense que cette extension a été rendue indispensable par les ventes de la série dans le monde.
Le récit est un peu plus consistant et n'est pas sans rappeler la saga 'Star Wars'....
On sait enfin qui est 'The man in the high castle'... ou presque.
Ce qui, pour moi, est une amélioration notoire, c'est la description du monde de 1962 du troisième Reich, aussi bien architecturalement que technologiquement. On sent bien que la production a clairement mis le paquet, et c'est bien.
Les codes chromatiques des univers sont désormais une clef indispensable pour se repérer dans le foisonnement d'arcs narratifs, merci !
Une série qui gagne en substance depuis la saison 1.