L'idée de départ du roman de Philip K. Dick est plutôt géniale ! (comme souvent d'ailleurs avec cet excellent auteur de S.F.) :
Que se serait-il passé, comment le monde aurait évolué si, au moment de la seconde guerre mondiale, c'étaient les forces de l'Axe germano-nippon qui l'avaient emporté sur les Alliés ?
Même si nous connaissons la vraie fin de l'Histoire et justement parce que nous la connaissons... une fiction tirée du postulat précité a de quoi susciter la curiosité et l'intérêt.
Et cette Série tirée du roman de Philip K. Dick tient globalement ses promesses.
Au moins jusqu'au moment où elle bascule complètement dans sa dimension vraiment S.F..
Car, forcément, nous sommes ici dans le concept bien connu et archi utilisé par la Science-Fiction, celui des "Mondes parallèles".
Des Mondes parallèles dans lesquels les personnages peuvent passer de l'un à l'autre, grâce à l'utilisation habile de la non moins traditionnelle "rupture du continuum Espace-Temps".
Donc la Série est plutôt bien foutue et maintient notre intérêt tant qu'elle reste sur sa dimension purement "Para"-historique, tant qu'elle reste dans son "Utopie-Dystopie" descriptive d'un monde gouverné et partagé entre d'un côté le Reich Nazi et de l'autre l'Empire Nippon.
Par contre, le soufflé retombe quelque peu dès l'entrée en scène de cette fameuse "faille spatio-temporelle" par laquelle les Nazis d'abord souhaitent passer pour soumettre à leur bon vouloir l'infinité des mondes parallèles dans lesquels ils n'ont pas gagné la guerre et les Résistants ensuite pour, bien sûr, les en empêcher.
C'est à partir de ce moment-là que l'on se rend compte que la S.F. a besoin d'une écriture, d'une mise en scène et, par-dessus tout, de moyens de production qui ne seront jamais compatibles avec ceux d'une Série pour la télé pour rester crédible et emporter pleinement le spectateur dans son univers.
Donc cette série est bien jusqu'à mi-parcours... de plus en plus décevante après.
Mais après l'avoir vu, une idée idiote m'est venue à l'esprit :
Le père Adolf, les Nazis et les S.S. n'étaient pas, c'est acquis, des gens vraiment "Sympas-Sympas". Certes.
Mais...
Et s'ils n'avaient jamais existés ???
Déjà, la famille Goldberg, qui vivait en plein centre-ville de Varsovie à la fin des années 30, aurait sans doute vécu la décennie suivante de façon un peu plus tranquille et sereine, disons....
Mais, surtout, je vois déjà une autre conséquence très tangible à cette hypothèse :
A quoi donc auraient bien pu s'occuper durant ces huit dernières décennies ces centaines d'écrivains, tous ces scénaristes, producteurs, réalisateurs, comédiens, techniciens, de films et de séries qui n'ont eu de cesse que de pondre une œuvre sur cet épisode de l'histoire contemporaine ?
Et, au bout du bout, leurs lecteurs et spectateurs...???
Ils se seraient fait chier grave, non ?