Critique du Royaume des Couleurs, mais tout ça, ce ne sont pas vos salades

Dans le monde des conversations, il y a bien un sujet qui me fait voir rouge, et c'est bien tout ce qui concerne notre rapport nostalgique aux animes de notre enfance qui me rend dingue. Pourquoi ? Tout simplement parce que ce sujet est voué à se répéter éternellement dans ma génération, jamais je n'ai entendu une quelconque surprise dans ce faux débat, comme quelqu'un qui prononcerait des animes intéressants hors compétition de ce conditionnement de la jeunesse au meilleur des mondes. Les mêmes animes reviennent tout le temps, et moi même je ne saurais sortir une série hors norme. Je pense que cela aurait pu être différent si nous n'étions pas limités aux séries diffusées à la télévision, alors j'espère qu'avec l’avènement d'Internet la jeunesse d'aujourd'hui aura des discussions plus intéressantes autour de ce sujet à l'avenir.


Cependant malgré mon coup de gueule, il y a bien une série qui a dérogé à la règle, et c'est le Royaume des Couleurs. Diffusée fin 2005 sur Canal J puis rediffusée sur Tiji, la série n'a pas fait long feu puisque je ne l'ai jamais revu dans la sphère télévisuelle après cela, et vu sur quoi c'était diffusé personne dans mon entourage n'avait découvert cette série. Je ne remercierai donc jamais assez ce moment de hasard né de la pratique du zapping qui m'aura permis de découvrir THE opening, bien qu'il m'ait coûté beaucoup de points de popularité à la cour de récré, j'ai réussi à préserver ce souvenir pendant toutes les années qui ont suivi. Le désir de voir toute la série s'emparait de plus en plus de moi, et les épisodes VF étaient toujours introuvables, jusqu'à ce qu'une âme charitable vienne récemment uploadé l'intégralité de la série sur Youtube, merci mec.


Je commence donc le visionnage du 1er épisode, avec quand même un sentiment de méfiance vu dans quoi je me lançais tout de même, peut-être que cette odyssée n'était plus faite pour moi. Et quel réjouissement ce fut !


L'héroine, Princesse Diamant, une petite peste des temps modernes qui va effectuer un long voyage initiatique pour corriger ses 10 gros vilains défauts, foutre une raclée au roi des ombres et mettre un terme à une malédiction lancée au roi et à la reine du Royaume des Couleurs, soit les parents de la princesse (on est d'accord, on a bien là le même schéma que Dragon Quest VIII). On se rapproche même de l'ambiance de Samuraï Champloo pour dire, avec du voyage, un trio formé, un fil rouge lancé dès le premier épisode et après vas-y que je te fiche mes personnages dans un maximum de péripéties.


Et parce que la série adopte une ambiance formidable de conte, on a droit à des personnages haut en couleurs héhé. Concernant le trio formé, c'est d'un canard raleur, Nicorico, et d'un cochon insouciant, Patachon, que devra se coltiner la princesse. Et qui dit conte dit que l'on se fait plaisir à mettre en scène des animaux, des légumes, des crayons, des hamburgers, des gâteaux... L'anime n'a pas de limites concernant ses personnages, et du coup les jeux de mots fusent par milliers, notamment lors de la présentation des 12 légumes magiques de l'épisode 2 qui me fait trop rigoler (Poil de Carotte, Jojo le Poireau, Mamie Prunette...). Ces noms ont l'air bien débiles, mais si je tombe tout de suite sous le charme, c'est que cela me rappelle tout de suite l'univers propre à Paper Mario, chaque PNJ ayant des noms caricaturaux indiquant tout de suite leur personnalité, et ça en devient ainsi ultra délirant !


Et en parlant de Paper Mario, la série sait comme elle proposer un fond très solide alors que la forme était déjà très aboutie. Chaque village découvert par nos voyageurs est l'occasion pour eux de respecter les règles établies par chaque société, et dès l'épisode 3 ils se font déjà rejetés comme des touristes chinois par des putois xénophobes aha ! Et quant à l'épisode 4 c'est le choc, les personnages se retrouvent carrément coincés dans une prison, une prison bordel ! Dirigé en plus par un sale filou ultra avare, aux apparences étrangement turques, et donnant même à un moment un sale coup de fouet à la princesse. Bref, je peux vous dire que le Royaume des Couleurs n'a rien à envier à de grands films comme Midnight Express.


Je vais éviter d'en dire plus maintenant, je ne suis pas encore allé plus loin mais mon avis est déjà tranché pour les 66 épisodes à suivre et ouais. En fait ce qui définirait le mieux cette série, c'est le mot "chouette". Les personnages, l'animation, les génériques, l'OST, les couleurs, la VF, l'histoire, absolument tout ce qui compose la série est chouette, et parce que tout est chouette ça en fait un merveilleux conte animé accessible à tous !


Allez, Princesse Diamant et sa bande t'attendent déjà tous au Royaume des Couleurs ! :3

shizaya
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le 19 juil. 2015

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