Le cœur a ses raisons
7.7
Le cœur a ses raisons

Série TVA (2005)

Remake burlesque et halluciné des soaps du type "Feux de l'amour", dont le créateur Marc Brunet reprend l'esthétique, les musiques et l'accent français des doublages (pas d'accent québecois dans la série). C'est idiot en apparence et pourtant hyper recherché, chaque plan fait rire. Un peu à la manière des "Simpsons", la série mêle tous les types d'humour. Dans un plan, c'est une réplique mordante ; dans l'autre un gag de répétition ; dans l'autre un gag visuel... Le quatrième mur est souvent franchi. L'aspect surréaliste élève la série au-dessus du lot des séries comiques, il y a vraiment quelques gags de génie. Et l'aspect parodique du soap se moque aussi de tous les messages véhiculés par ces produits américains, dans une veine plus caustique qui traverse la série de manière permanente.
La force de la série est de préserver le récit de soap jusqu'au bout : au fil des saisons, il y a des révélations, des trahisons, des kidnappings, des morts, des cliffhangers... Le dernier épisode nous laisse même sur l'un des plus beaux twists qu'il m'ait été donné de voir, j'en étais réellement surpris et ému ! Par conséquent, malgré le règne de l'absurde dans "Le cœur a ses raisons", on s'attache aux personnages et à leur sort, comme dans un vrai soap. La comédie n'en est que redoublée.
Cet attachement tient donc à l'écriture de la série, mais aussi, bien sûr, aux interprètes géniaux. Les deux principaux sont incroyables, jouant plusieurs doubles rôles : Anne Dorval joue la brune Criquette Rockwell ("semi-célébrité, ex-reporter, businesswoman, mère en devenir, future femme de médecin") mais aussi sa sœur blonde Ashley Rockwell ("infirmière diplômée"). Marc Labrèche joue quant à lui Brett Montgomery ("gynécologue, acrobate, gentleman, éditeur du magazine Cochonne du jour") et son frère maléfique Brad Montgomery, mais aussi à partir de la saison 2 leur sœur Brenda Montgomery ("mannequin internationale") et finalement le grand-père Clifford.
Il y a une dizaine de personnages récurrents autour d'eux, hauts en couleur : la matriarche botoxée Crystale, la bonne maltraitée Madge, le serveur zélé Lewis, le présentateur obsédé sexuel Ridge, la bombe sexuelle Drucilla, le révérend MacDougall ou encore la 73ème meilleure détective de Saint-Andrews Britany Jenkins... Comme seuls défauts, quelques épisodes moins inspirés (mais rares) stagnent parfois dans un burlesque trop débile, sans le génie habituel ; et quelques personnages très secondaires moins drôles (pour ma part, je n'en compte que trois), mais qui restent très périphériques.

BlueKey
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le 18 août 2019

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