Les étroniers

/!\ Attention spoiler /!\

Je n'avais que partiellement vu ce film qui restait pour moi très énigmatique. Après trois heures de torture, je peux enfin le ranger dans la catégorie des merdes d'adaptations des romans de Stephen King.

Sur une pente glissante

Ses débuts sont pourtant encourageants. Effectivement, tous les ingrédients d'un scénario fantastique sont bien présents et ne demandaient qu'à être développés - disparition inexpliquée de passagers, aucune trace de civilisation, personnages apparemment complexes et visiblement "torturés" pour une raison ou une autre, etc. L'aspect psychologique, toujours très présent et travaillé chez Stephen King, renforce la crédibilité du récit, ce sentiment d'étrangeté et de "peur".

Le dérapage de l'histoire intervient toutefois très vite (30 mn environ) - une caractéristique qu'on retrouve dans de nombreux romans de l'auteur - et flingue la situation de départ: un businessman ayant des visions, une petite fille aux pouvoirs mystiques, un soi-disant écrivain qui tire des conclusions sorties du chapeau mais néanmoins exactes...la liste est longue et les séquences où il ne se passe rien (dans le sens rien d'intéressant faisant avancer le récit) sont très nombreuses. On s'ennuie donc pas mal malgré le fait que les personnages sont sympathiques.

L'introduction du sujet (cf. le titre) est très maladroitement amenée via les hallucinations d'un des personnages et seront confortées dans leur réalité par l'insistance de la gamine qui veut savoir (on se demande pourquoi d'ailleurs) ce que sont les "langoliers". Mais comme tout le monde s'en fout à ce moment et qu'ils la prennent pour une cinglée (ils n'ont pas tort finalement), ces monstres apparaitront surtout à la toute fin du film (au bout de trois heures quand même, c'est long)!

Le plus dingue est à venir

Oui parce qu'ensuite on nous sert une explication tordue par les cheveux, accompagnée d'évènements physiquement délirants (il n'y a pas d'autres mot), pour nous expliquer qu'en fait ils ont été "projetés dans le passé". Je sais que c'est de la science fiction et qu'elle n'a pas à obéir à une logique particulière, mais l'interprétation des évènements n'a ni queue ni tête. Une tentative est faite au travers des arguments pseudo-scientifiques de l'écrivain, essayant d'établir un fil conducteur pour comprendre les faits, mais en vain. C'est du pur charabia.

Et puis bon, si c'est réellement le passé pourquoi l'aéroport et les villes sont-ils vides, où sont passés les êtres humains? A moins d'être dans une sorte de "réalité parallèle" ou une autre dimension comme dans Stargate, il apparaît comme évident que ce sujet-ci n'est pas du tout maîtrisé...et il se casse justement très vite la figure.

L'astuce trouvée, c'est de déclarer tout à coup que l' "avion est déphasé" car il représente "le présent". Franchement, c'est quoi cette pirouette minable, vous vous croyez vraiment dans la cabine du Dr. Who? Mais la solution bricolée à la hâte pour s'en sortir, prêtant à sourire, est encore meilleure car ils décident de retourner au point de départ...pourquoi sérieusement? Qui a eu cette brillante idée de génie?

Ils trouvent donc une sorte de portail dimensionnel-machinchose-bidule-à-la-noix pour se barrer de cette réalité qui craint. Je ne sais pas trop pourquoi, dans cette fin irréaliste inventée à l'aide d'une bonne dose de cocaïne, il faut qu'un type y laisse (encore) sa peau et que tous les autres dorment (encore une déduction du professeur Dingo).

Voilà voilà, trois heures de délire profond avec une histoire psychédélique très mauvaise et insensée, une foule de moments vides où en s'ennuie. Les personnages, bien qu'intéressants, n'arrivent pas à sauver les meubles.

J'attribue donc 1 à cette horreur cinématographique parce qu'elle le mérite et pour faire baisser la note globale bien trop haute à on goût. Aux oubliettes!