Est-ce que vous vous souvenez de l'époque où Les Chevaliers du Zodiaque était un anime à succès au Japon ? Comme de bien entendu, cela s'est traduit par la production d'autres séries avec des garçons en armure destinés à alimenter la production yaoi. J'en vois au moins deux diffusées en France : Shurato et - donc - Les Samouraïs de l'Eternel.


Alors, le scénario. Le scénario....Euh, le scénario... Roger, je sais bien que le but est de vendre des jouets, mais il ne faudrait pas raconter une histoire ? Je crois qu'il y en avait une dans Les Chevaliers du Zodiaque, genre les personnages avaient un passé, ils se connaissaient, des trucs dans le genre...


C'est vraiment le gros, le très très gros problème de cet anime. Son but semble de nous montrer le plus possible les personnages revêtir leur armure et s'en servir, et ce qui va autour n'a pas été très soigné. Pour ce qui est de l'animation ou de la direction artistique, encore, cela passe. J'apprécie l'OST. Mais l'histoire a vraiment été reléguée au second plan.


La série commence lorsque une sorte d'empire du mal s'empare de Shinjuku, ce qui provoque l'apparition de cinq valeureux adolescents en armure de samouraïs. Qui sont-ils ? D'où viennent-ils ? Comment ont-ils obtenu leur armure ? Nous n'en saurons rien. Tout au plus apprendrons-nous au détour d'un dialogue (de mémoire dans le second épisode), qu'ils sont tous descendants de samouraïs ou héritiers d'un art martial particulier. Point. Pour ce que nous en savons, ils se rencontrent pour la première fois dans le premier épisode, et l'instant d'après, ils se comportent comme s'ils avaient toujours été potes. Et les voilà partis pour sauver le monde, accompagnés d'une fille, d'un gamin, et d'un tigre.


Leurs personnalités ne sont pas plus développées, hormis Shu, qui tient le rôle du gros : il est goinfre, idiot, sympa, se prend les pieds dans le tapis, et se repose avant tout sur la force physique. Ryo est le héros générique. Tôma est présenté toute la série comme le sage, l'intellectuel du groupe, celui qui aurait une personnalité opposée à celle du héros, mais cela ne se traduit jamais concrètement dans son comportement ; si ses compagnons ne nous rappelaient pas sans cesse à quoi il sert, nous ne le remarquerions même pas. Seiji pourrait jouer le rôle du poseur mystérieux, puisqu'une mèche de cheveux lui cache une partie du visage, mais cela ne va pas plus loin. Et Shin réussit l'exploit d'avoir encore moins de personnalité que ses petits camarades. En fait, le tigre a plus d'importance dans l'intrigue que la majorité d'entre eux.


Pour ce qui est du récit lui-même, les auteurs paraissent n'avoir aucune idée d'où ils vont. Par exemple, au début, le méchant - la série est très manichéenne, pas la peine de lui donner un autre nom que "le méchant"- veut se débarrasser des héros, puis nous apprenons qu'il doit absolument obtenir leurs armures pour récupérer ses pouvoirs ; ce qui contredit tout ce qu'il avait dit jusque-là. Dans le même état d'esprit, les cinq armures des héros se ressemblent, mais nous apprendrons plus tard que les quatre armures des généraux du méchant ont été créées en même temps, par la même personne, à l'origine pour faire le bien ; sauf qu'elles ne leur ressemblent absolument pas, et que cela sonne comme de l'improvisation. En fait, tout sonne comme de l'improvisation, à se demander comment ils ont pu en faire 39 épisodes. Ce qui peut donner des résultats inattendus. Dans la seconde moitié de la série, trois des héros disparaissent pendant une bonne partie des épisodes, et vers la fin, ils sont tous les cinq fait prisonniers, ce qui oblige à donner les rôles principaux à deux autres personnages. Au moins, cela apporte un peu de diversité.


Cela ne rend même pas la série involontairement comique. Elle propose suffisamment de péripéties pour rester regardable, mais il s'avère impossible de s'attacher aux personnages ou à ce qui leur arrive. Surtout, à la fin, j'en avais tout simplement marre de cette absence d'histoire et d'explications, de ces concepts introduits à la va-vite mais mis de côté aussi sec - par exemple, le méchant a besoin des neufs armures pour déclencher l'apocalypse, mais arrive à l'enclencher même sans avoir toutes les armures - c'était plus que je ne pouvais en supporter. Je n'avais pas de grands souvenirs de la diffusion de l'époque, seulement des bribes ; donc je n'avais pas un fort attachement la concernant, et c'est uniquement la curiosité qui m'a poussé à la regarder. Je ne regrette pas d'être allé au bout, car cela faisait de nombreuses années que je voulais voir ce qu'elle donnait, mais plus jamais je ne m'infligerai ça.

Ninesisters
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le 16 août 2019

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