Zen & Vengeance peuvent-ils cohabiter dans l’esprit d’un même homme ?
Sortez une copie double à grands carreaux ! Vous avez 4 heures.
Rassurez-vous ! Je n’aspire pas à devenir professeur de philosophie. Mais si jamais cette question était l’un des sujets qui tombait au Bac, on pourrait sûrement évoquer Life.
Zen. 3 lettres pour un havre de paix. Ce mot est l’essence même de la série crée en 2007 par Rand Ravich. Et ça parle de quoi en fait ?
C’est l’histoire d’un mec. Un certain Charlie Crews (Damian Lewis).
Il s’agit d’un ancien flic qui a été condamné à une peine de 12 ans de prison pour un crime qu’il n’avait pas commis. Après des efforts acharnés de son avocate Constance Griffiths (Brooke Langton) dans la recherche de preuves de l’innocence de son client, ces derniers mèneront à sa libération. Ils ont porti leurs fruits.
Fruits … Fruits … Fruits …
Pour Crews, la vie est une pomme qu’il convient de savourer. À chaque épisode, on peut d’ailleurs remarquer son rapport très particulier avec les fruits.
Pour l’anecdote, en prison il a eu une carence de fruits frais dans son alimentation, tout simplement car il n’y en avait pas.
Mais réduire le Crews post taule à un expert en fruit serait simpliste. C’est bien plus que cela.
Durant ces 12 années où il a été enfermé, il a lu un livre qui a changé sa vie : The Path to Zen.
Il a alors complètement instauré une nouvelle philosophie au quotidien : Celle de manger zen, respirer zen, chier zen et même se venger Zen …
En effet, il est quand même revanchard par rapport au préjudice moral unique qu’il a subi. Il a tout bonnement été la bonne poire (!) d’une conspiration dont il cherche éperdument les têtes pensantes.
Mais ce complot, il le décrypte tranquillement chez lui. D’ailleurs, il partage sa maison avec un autre ex taulard, Ted Earley (Adam Arkin). Un personnage secondaire qui joue un colocataire fidèle et sympathique. LE vrai pote.
Malgré tout, Crews tient à exercer sa profession de détective pour le compte de la police de Los Angeles, le L.A.P.D. Et ce, même s’il a été dédommagé d’un magot avoisinant les 50 millions de dollars.
Au boulot, il a pour coéquipière la ravissante Dani Reese (Sarah Shahi). C’est marrant car leurs caractères aux antipodes l’un de l’autre forment un schmilblick assez complémentaire.
Il a ses problèmes, elle a eu les siens. Chacun à un passé dur à vivre mais on sent une forme de respect mutuel, qui se muera en véritable amitié.
Ensembles, ils sont amenés à en voir de toutes les couleurs. Quoi de plus normal pour la section criminelle. C’est donc l’intro pré-générique qui présente à chaque fois l’homicide du jour.
Et qui dit homicide dit enquête. Une enquête requiert à la fois des moyens humains (nos deux petits flics) mais également l’aide de la technologie : Informatique, ADN etc…
L’un des aspects intéressant de la série, au-delà du thème de la réinsertion carcérale, c’est bien le rapport de l’Homme à la technologie. Crews est littéralement une quiche. Je vous assure que c’est vrai. Même vos grands-parents sont probablement plus à la pointe que lui, c’est pour dire.
L’action se situe en 2007. Internet, Les textos, le kit main libre ? Crews ne connaît pas ! Avec sa très longue période derrière les barreaux, il a accumulé un retard technologique sur le monde qui l’entoure.
Pas de problème. Il va gérer ça avec la Zen Attitude.
Concernant ses autres collègues, sans les citer, ce sont également des personnages bien écrits. J’ai hélas regretté leur manque d’interaction dans l’intrigue principale. Ils se contentent d’avoir leur intrigue secondaire, font des blagues au bureau, mais c’est à peu près tout.
On y vient, le scénario. Cela partait d’une base intéressante mais il y a des choix scénaristiques qui ont plombé en partie l’intrigue .
SPOILER ALERT ! DÉSOLÉ POUR CEUX QUI N’ONT PAS VU LA SÉRIE. JE SUIS GENTIL JE VOUS PRÉVIENS SCROLLER JUSQU’AU PROCHAIN SPOILER ALERT MERCI
- Où est passée Olivia ? Christina Hendricks était une valeur ajoutée non négligeable au show, et ce malgré de courtes apparitions, hélas.
- Le départ du jour au lendemain du père de Dani Reese, Jack Reese. Il était au cœur de l’enquête personnelle que menait Charlie Crews. Et il disparait du jour au lendemain. On nous donne une explication, cohérente mais j’aurais préféré qu’il reste jusqu’à la fin de la série.
- Dans la saison 2, je n’ai pas compris l’intérêt d’écarter un personnage important comme Reese pour les 4/5 derniers épisodes. Elle a laissée un vide même si c’était de refaire surface de manière fulgurante dans le Series Finale. Sa remplaçante n’était franchement pas terrible.
FIN DU SPOILER ALERT … VOUS POUVEZ SOUFFLER. LA FIN DE LA CRITIQUE SE PROFILE
Au dessus, j’ai évoqué les aspects négatifs de l’histoire. À contrario, ce qui m’a plu c’est la manière dont chaque épisode est entrecoupé de moments « docu ». On filme les mêmes personnages comme s’ils étaient questionnés pour un documentaire sur la coqueluche des médias, Charlie Crews.
Ex femme, colocataire, avocate, collègues : Tout le monde y passe. On les retrouve dans la Saison 1 et dans une partie de la seconde. Cela dit, dommage qu’ils furent mis en retrait sur cette dernière.
Au final, Life est une série cool, divertissante en grande partie à cause du capital sympathie dont bénéficie Damian Lewis a.k.a Charlie Crews. C’est uniquement grâce à lui et sa prestation remarquable dans Homeland aux côtés de Claire Danes que j’ai commencé la série sur Netflix.
Mais, car il y a un mais. Je pose un gros bémol sur le fil rouge trop discret car bouffé par tous ces « stand alone » qui m’ont pour la plupart endormis plus qu’autre chose. Plus ou moins le même schéma à chaque fois, comme dans la majorité des séries policières.
La saison 2 m'aura été une plaie, un supplice. Heureusement que le clap de fin rattrape le tout et est à la hauteur des espérances. Dommage que la qualité est inégale selon les épisodes, les saisons.
Mais face à la dureté dans laquelle peut nous entraîner la vie, un seul homme reste zen c’est Charlie Crews. Et oui, il prouve que Zen & Vengeance peuvent cohabiter dans l’esprit d’un même homme. FIN