Little Witch Academia
7.3
Little Witch Academia

Anime (mangas) Tokyo MX (2017)

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Série à couper le souffle, bien meilleure que son modèle Harry Potter

Une académie de sorcières meilleure que son modèle. Harry Potter, malgré tout son succès, pour moi c'est quelque chose de terne et d'ennuyeux. Je n'ai ni lu les volumes dont les couvertures n'étaient déjà pas bien attrayantes, ni regardé les films. J'en ai vu des extraits lors de réunions de famille en fin d'année ou pas, ça ne m'attire pas deux secondes. Mais Little Witch Academia, ah c'est autre chose ! J'observe que les gens font la fine bouche, ils avouent trouver ça bien mais uniquement parce que ça sort du studio Trigger qui a fait un truc que je n'ai d'ailleurs pas encore vu Kill la kill. Ben non, gros blaireaux ! Little Witch Academia, c'est génial en soi et c'est meilleur que Harry Potter et que n'importe quelle série avec une académie de sorciers, c'est même meilleur que My Hero Academia, le truc à la mode du moment qui est un Harry Potter de japanimation aussi, mais avec les héros stylés Marvel. Il y a deux OAV qui ont précédé, je n'en ai vu qu'un d'OAV, "enchanted parade". Un discours que j'entends aussi, c'est que les OAV sont mieux animés, la série ayant un budget plus restreint, mais on pardonne à ce défaut.
Maintenant, venons-en au fait. Cette série pas très longue, un peu plus d'une vingtaine d'épisodes de mémoire, s'adresse certes à un public juvénile, et non à un public de filles comme le slogan Harry Potter pour les filles pourrait le faire croire, mais cette série, c'est l'avenir pour la japanimation, elle est visiblement conçue dans un esprit d'assimilation d'un certain esprit occidental sinon américain, mais de bon ton. On a aussi d'autres sources d'inspiration occidentales qu'Harry Potter d'ailleurs. L'influence occidentale est dans les premières secondes de la série qui sont exceptionnelles et clairement assimilables à un esprit Disney. Une magicienne populaire fait des spectacles devant des humains, un spectacle très profilé buziness, mais cette magicienne fait ça avec toute sa candeur naïve et touche le coeur du public et notamment des toutes jeunes filles parmi lesquelles une entre autres se détache. Une sorte de fée Clochette toute en silhouette d'or luisant sort de son coeur et montre se mêler à la féerie où la magicienne cavale en centaure, je crois, après une série d'images féeriques simples mais trop chou pour des enfants.
Le génie, parce que moi je ne suis pas un enfant qui admire le spectacle, c'est le travail sur le regard émerveillé de cet enfant. Je peux l'affirmer : rien qu'à voir ces premières secondes, j'ai su que j'allais tenir cet animé en haute estime. Et ces premières secondes véhiculent un autre mérite extrême du film. Si la petite fille disparaît pour laisser la place à une héroïne avec quelques années de plus, les yeux vont rester le moteur de la série. Cette fille a dans le regard un appétit de vivre, un dynamisme et elle porte un émerveillement essentiel. On apprécie les situations, l'évolution de l'histoire en fonction des jeux de son regard. C'est un peu comme dans le premier Jurassik Park, film que je trouve débile, sans aucun dynamisme, pas du tout flippant et ennuyeux alors que j'apprécie de voir des dinosaures, car, même si le film est mauvais, on avait un travail sur le regard effrayé des gens face aux dinosaures, il y avait régulièrement l'échange de regards : le dinosaure regarde les gens et les gens regardent avec effroi les dinosaures. Le traitement du regard d'Akko, l'héroïne, dans Little Witch Academia, c'est de la tuerie ! Ensuite, on évite dans le cas de certains personnages, en tout cas pour Akko et les deux amies qui partagent sa chambre, les portraits convenus que l'industrie de la japanimation répète à l'infini. Le visage d'Akko est plus en quête d'une concurrence avec Disney. On a de grands yeux, mais aussi une frimousse avec un nez retroussé. Elle porte la mini-jupe, les bottes, etc., mais on échappe aussi à la caractérisation sexuelle grossière, à part une contre-plongée de dos dans le clip d'intro, mais encore c'est classe, c'est pas du tout les excès habituels. Une recherche d'une plus grande pudeur est pratiquée, même quand on a un gag sur les sous-vêtements, par exemple Akko s'accroche au pantalon d'un garçon pour ne pas tomber, le gag n'est pas ridicule de grossièreté directe. On a une touche avec plus de tenue : "tu vas croire que je l'ai fait exprès !" C'est plus efficace et ça change.
Lotte s'inspire sans doute d'un compagnon masculin d'Harry Potter et de séries américaines, Sucy a elle aussi des modèles américains évidents, mais en plus Sucy la sorcière gentille mais glauque qui a l'obsession des champignons est aussi une merveille d'invention dans cet animé. Elle aime faire des farces avec des serpents, elle dit franchement pas mal de choses avec un côté pince-sans-rire et elle trouve qu'avec Akko on ne s'ennuie pas, elle a surtout un épisode où elle est un peu une sorcière au bois dormant, et dans cet épisode Akko entre dans ses pensées, et l'univers qu'on y découvre est exceptionnel, avec en particulier une séquence de souvenirs sur le mode d'un cinéma américain devant un partking de voitures et des films qui font dessins animés des années vingt. On découvre aussi comment à l'intérieur de Sucy un équilibre essaie de se créer. On apprécie aussi l'apparition de la Sucy diablesse et la Sucy bonne conscience.
Autre réussite du film, le personnage de Diana. Pour le portrait, elle est plus dans la continuité japonaise, mais le choix des cheveux mélangeant des mèches blanches et vertes autour d'un joli visage aux yeux bleus, permet de créer efficacement une femme belle, froide, orgueilleuse sans être foncièrement pimbêche comme ses suiveuses, mais une femme qui a un coeur pur d'enfant qu'elle camoufle. Elle devient très naturellement une autre grande héroïne de cette série, le dévoilement de sa personnalité se fait naturellement.
Une grande idée qui n'est pas reprise d'Harry Potter, c'est que notre héroïne veut devenir sorcière parce qu'elle a vu le spectacle de Shiny Chariot, ce qui permet d'exploiter un très beau thème avec un vrai fil directeur, celui de la magie qui naît parce qu'on a la foi. Où est Shiny Chariot ? Il est question de la retrouver. Pourquoi a-t-elle mauvaise réputation ? Pourquoi a-t-elle disparu ? Pourquoi Akko a-t-elle un pouvoir privilégié et pour le reste une étrange absence de prédispositions à la magie ?
La série ne progresse pas pleinement dans une intrigue épique principale. Les premiers épisodes vont planter pendant un certain temps le décor et camper la situation de l'héroïne principale. Ce n'est que progressivement que l'intrigue va se mettre en place. Les derniers épisodes vont jouer sur des registres différents, aligner plus d'action épique que certains épisodes précédents, mais sans jamais se départir d'une légèreté humoristique. Pour moi, non, l'intrigue ne vient pas tard, la progression est juste, même si certains pourront penser que les émotions mobilisées ne sont pas les mêmes selon les épisodes. Pour moi, tout se tient dans le projet et si les épisodes ne sont pas tous dans les mêmes registres exactement, il n'y a rien qui casse pour autant.
Un autre aspect de cette série, c'est la satire qu'elle contient, une satire qui sera mieux comprise par les plus grands que par les plus jeunes, je suppose, encore qu'elle soit assez accessible. Deux pays sont prêts à se faire la guerre suite à une fâcherie autour d'un match de football, mais surtout on a un discours sur la combinaison science et magie, la science n'étant pas la vraie magie, la science subvertissant même l'emploi merveilleux de la magie. La science ne peut pas remplacer la magie, cela a l'air d'une morale qui ne vaut que pour une monde de fiction où il y a la magie, mais les éléments de satire mis en place montreront au public plus adulte qui suivra cette série que cela a un sens allégorique pour notre monde sans problème. Les plus jeunes seront sans doute partiellement sensibles à cette dimension allégorique, ce qui importe également.
Si les OAV sont plus estimés pour l'animation, la série est nettement au-dessus question qualité du récit, c'est pas le filon qu'on exploite, c'est bien l'aboutissement.
Je voulais regarder une seconde fois toute la série pour relever aussi des passages qui m'ont marqué par leur qualité, par exemple des compositions qui m'ont frappé, ainsi quand ayant sauvé tout le monde Akko est en hauteur et regarde en bas les autres qui s'embrassent. C'est des trucs très fins dans la composition des images, j'aurais bien fait un florilège de trucs du genre que j'ai pu relever, ce sera pour une retouche ultérieure de ma critique, pas une retouche, pour un complément, mais je ne suis pas pressé...

davidson
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le 4 janv. 2019

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