Une famille qui emménage dans une maison et dont les enfants découvrent des phénomènes paranormaux plus ou moins hostiles, enterrent dans les bois des vilaines bêtes sorties de leur inconscient... Tiens, ça nous fait penser à du Stephen King. Tiens, derrière le pseudo de Joe Hill, qui découvre-t-on ? Le fils de Stephen King, Joseph. On comprend mieux cette impression de voir du King pour les enfants (pas trop petits quand même, plutôt après les dix ans). On ne confondra pas "héros qui sont des enfants" et "œuvre pour enfants" (Ça en est le bon exemple), mais ici il est vrai que le niveau de lecture se situe à un mètre quarante du sol (cinquante, si l'on est en avance). Les héros font des choix souvent bien bêtes : si on allait dans une grotte inondable sans vérifier les avis de marée (la suite, on la connaît), si j'enterrais ce monstre sans en informer mes frères et sans m'assurer régulièrement qu'il est bien toujours mort et enterré (la suite, on la connaît), si je bravais l'interdit de se servir d'une clé inconnue - potentiellement dangereuse - juste pour le fun et encore sans rien dire à ma famille (la suite...oh et puis zut), je sais que la méchante peut changer de forme mais jamais je ne m'assure de l'identité des gens qui m'entourent... Bref, on s'assomme assez vite avec l'avalanche de facilités narratives qui réservent cette série à un public ado, de même que la fameuse méchante dont les buts sont un peu vagues et dont la présence dans le récit ressemble à celle d'un remplaçant qui rentre sur le terrain quand on se souvient qu'il existe. Le twist final n'était qu'une demi-surprise, comme on a dit plus tôt que cet élément du scénario nous avait interpellé (on attendait juste de savoir sur qui cela allait tomber). Qu'on se rassure pour ce personnage, vu le niveau peu regardant du scénario, on ne serait pas étonné d'une pirouette narrative pour le récupérer dans la prochaine saison. La saison deux est déjà prévue, le final lui laissant une belle porte ouverte, mais si le scénario ne travaille pas à la cohérence, on n'est pas sûr d'avoir la clé pour l'apprécier. Quitte à regarder des décors inondables, de vilaines bébêtes, des jeunes qui courent de porte en porte avec des clés pour trouver la solution de l'énigme, on préfèrera peut-être Fort Boyard.