L'incohérence du titre de ma critique est sensé exprimer l'incohérence que je ressens en notant et critiquant Lost. Il s'agit de deux notes de deux critiques que j'ai trouvées très justes (9 et 3), bien que totalement opposées, et de ma note (7), qui est un peu plus élevée que la moyenne des deux.
Fan ultime de Fringe, j'ai longtemps rechigné à voir Lost, car il faut le dire, on a droit exactement à ce qu'on s'attend avoir... Ou presque, et c'est là que j'ai peur pour Fringe.
Lost démarre pas trop mal, un peu lentement, puisqu'il faut en gros trois saisons pour donner toutes les bases sur lesquelles vont se poser les questions des téléspectateurs. Et surtout, ça laisse bien le temps de se dire que oui, ça va être une série surtout mélodramatique, et moins SF que l'on pensait...
Sauf que la 4 et le début de la 5 (puisque la grève des scénaristes US a un peu chamboulé le planning de la série) font clairement penser qu'on se dirige vers un truc si ce n'est SF, en tout cas philosophico-psychologico-religieux assez intéressant. Mais la SF disparaît progressivement pour ne laisser place qu'au mélo et l'interprétation plus religieuse que philosophique.
DEMI-SPOIL - Et la fin donne presque l'impression d'une banale métaphore sur le thème du purgatoire et l'accès (ou non) au paradis...
FIN DU DEMI SPOIL
Bref, des idées de départ excellentes, une débauche de moyens qui se voient à l'écran, une plétaure d'acteurs franchement sympas (mention spéciale à John Locke, Libby, et Hugo alias Jorge Garcia, qu'on a le plaisir de retrouver dans Alcatraz), et quelques acteurs franchement imbuvables (mention spéciale au duo/trio Jack-Kate/Sawyer). Et une série qui, sur la fin, garde une certaine cohérence mais perd énormément en intérêt pour les fans de SF.
Pas mauvais, mais pas aussi excellent qu'on aurai pu attendre du pitch et du concept de l'ile de départ. Je ne reproche pas que les réponses concernant l'ile ne soit (soit disant) pas vraiment données (pour moi c'est assez clair, voir le demi-spoil), mais plus que l'explication générale finale fasse pencher l'analyse vers le domaine du philosophico-religieux plutôt que de rester franchement une série SF...
Addendum : Un regret particulier est l'abandon de l'histoire des chiffres 4-8-15-16-23-42 (ressortis vaguement à la fin mais sans réel sens), qui pour moi est une des ficelles scénaristiques qui aurait mérité d'être beaucoup plus approfondie...