Lost : Les Disparus
6.8
Lost : Les Disparus

Série ABC (2004)

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A mes yeux, l'oeuvre en elle-même vaut 7/10. Ni plus, ni moins.
Et je mets ça à contre-coeur.


Ca commençait bien pourtant, très bien même. Le pilote m'a collé une véritable baffe, un premier épisode qui accroche tout de suite et met dans l'ambiance, ça fait toujours plaisir. Le ton est donné, mon rendez-vous avec les prochains épisodes est signé dans l'immédiat.


Dès lors, la série enchaîne les mystères. Les personnages se dévoilent au fur et a mesure de l'intrigue grâce aux flashbacks et la place qu'ils prennent parmi les autres rescapés. Les épisodes s'enchaînent, action, mystère, humour et émotion sont au premier plan. La réalisation est soignée, les acteurs sont très convaincants et le décor est authentique. Ouais, ça fait vraiment plaisir.


Seulement, la série s'est enlisée dans le n'importe quoi au fil des saisons, là où je pouvais pardonner quelques écarts en début de série, il s'est avéré un peu trop évident que les scénaristes n'avaient pas vraiment idée de la direction où ils allaient, je pense même que c'est ce qu'il leur a permis d'avoir une créativité plus que vaste par la suite mais pas toujours bénéfique pour autant.


Pour ma part, les trois premières saisons dans leur ensemble restent mes préférées. Quand l'intrigue était concentrée sur Les Autres et Dharma Initiative, c'était le top. Le peu de révélations obtenues étaient suffisamment logiques et bien trouvées. Je pense même qu'avec quelques petites modifications dans le script pour boucler certains détails, la série aurait pu s'arrêter là.


C'est malheureusement lors de sa plus belle audace scénaristique et son plus bel épisode à ce jour que Lost va commencer à descendre de plus en plus dans mon estime. (A partir de la saison 4 donc...)


Le genre science-fiction-fantasy-mythologique m'a cassé tout le trip. Ca tombe dans la grandiloquence, les thèmes de la foi, voyages dans le temps et autres paradoxes, un gloubiboulga terrible, l'affrontement entre bien et le mal qui m'a gonflé. Des morts qui n'en sont pas, ou peut-être que si. Il y a même certaines révélations qui contredisent ce qui s'est déroulé dans les premières saisons alors que tout avait du sens. Bref, des mystères rallongés jusqu'à ce que la corde se brise. Tellement qu'il est quasiment impossible de raconter ce qui se passe à quiconque n'ayant pas suivi la série, pas la peine d'essayer c'est impossible... Ou alors c'est vraiment moi qui ne sait vraiment pas résumer les choses vu la tronche de mon interlocuteur à chaque tentative



  • "T'es sérieux là avec ta fumée? Non mais allez franchement dis moi ce qui s'est passés, ils se sont crashés, ils ont vu une trappe et..."


  • Oublies mec, c'est trop long.



Néanmoins, la série peut toujours se vanter d'avoir des acteurs au top, un rythme plus ou moins constant et même de contenir des épisodes qui ont réussi à me redonner foi en la série l'espace de quelques semaines.
Espoir qui s'est définitivement brisé lors avec l'épisode Across The Sea (Saison 6 - Episode 15). Ceux qui ont terminé la série savent certainement pourquoi cet épisode en particulier.


L'épisode final est bien foutu je trouve, il y a quand même une certaine émotion de voir cette aventure se terminer, même la dernière séquence qui me reste en travers de la gorge à présent, est parvenue grâce sa mise en scène, sa musique et l'interprétation époustouflante de Matthew Fox a me dire que Lost aura été une grande série quoi qu'il arrive. C'est quelques minutes plus tard, après l'émotion que le constat s'impose.


"Non mais franchement, je me suis bien fait enc$!%?# quand même."


Mais s'il y a bien des choses que je ne peux pas enlever a Lost, c'est qu'il s'agit avant tout de la série qui m'a définitivement plongé dans l'univers des séries. Après le cliffhanger insoutenable de la saison 1 à l'époque, j'ai pris la décision de commencer 24 Heures Chrono, histoire d'avoir une autre dose d'adrénaline, j'avais besoin d'une série qui mêle action, suspense, rebondissements et bon jeu d'acteur.
24 était la série idéale et au final j'ai même fini par préférer cette dernière d'ailleurs.


Puis s'en est suivi des séries comme The Shield, Prison Break, Rescue Me : Les héros du 11 Septembre, Alias, j'en passe et des bien meilleures. Plus le temps est passé, plus j'ai découvert des séries bien plus passionnantes, plus courtes et mieux écrites.


La dominance qualitative des séries câblées (HBO, FX, Showtime et AMC) auront raison de tout ce que je découvrais provenant des chaînes diffusées en Network (FOX, CBS, ABC, NBC).


Aujourd'hui le niveau de qualité de la première classe est beaucoup trop élevée pour me faire foncer tête baissée dans une série appartenant à la seconde, beaucoup trop axée sur l'audience quitte à tuer la cohérence et la créativité des scénaristes.


Bref, pour finir avec Lost, jamais une série suscitera une fascination aussi démesurée chez les fans. A observer chaque détail subtil à l'écran ainsi que dans les dialogues. A provoquer des partages et débats épiques dans les forums, à rédiger des théories, des fan-fictions parfois très inspirées. Agoniser d'impatience à chaque fin d'épisode. Pire encore à chaque fin de saison. Encore aujourd'hui, j'admets que les fins de saisons de Lost auront été les plus insupportables à vivre de mémoire de sériephile. Et le partager avec ses amis en ligne ou face à face. Lire chaque déclaration des créateurs et acteurs sur ce qui pourrait arriver en début de nouvelle saison était un vrai cadeau.


C'est même là que l'expérience Lost était a son apogée selon moi. Ma vraie aventure aura été sur internet. Chose que les nouveaux-venus ne pourront (malheureusement) jamais comprendre.


Fatalement, c'est ce qui aura perturbé la progression des scénaristes dans leur histoire, trop influencés par ce qui se dit dans le monde du web pour travailler leur histoire comme ils l'entendaient dés le départ. Vince Gillgan (créateur de Breaking Bad, une des meilleures séries de tous les temps) l'a toujours dit :


"Don't read what's on the internet".


Je pense que quand on débute une série, il faut avoir une idée de départ et de conclusion précise à l'avance lorsqu'on décide de s'y mettre. J'ai rarement ressenti ça avec Lost. Surtout que J.J Abrams lui même avait confié que la fin actuelle n'avait rien à voir avec celle qu'il imaginait. Bon ben, merci Carlton Cuse et Damon Lindelof.


En tout cas il y a bel et bien eu un avant et après Lost pour les sériephiles.
Certains s'efforcent même de rester dans le pendant, perdus à jamais sur l'ile, à décortiquer les mystères, a approfondir les théories lors des revisionnages de l'intégrale. Probablement "parce qu'ils ne sont toujours pas prêts".


Seulement beaucoup ont rajouté des points pour quelques qualités que j'ai cité, moi en ce qui me concerne c'est juste l'oeuvre. Parfois brillante, parfois très perfectible (surtout sur la fin) mais jamais elle n'a manqué d'être audacieuse.


Ca reste une série à voir, c'est indiscutable.


Après revisionnage, cette critique est absolument inutile. +2

Créée

le 24 août 2012

Modifiée

le 30 août 2012

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facaw

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