Comme souvent, quand on voit le nom "Judd Apatow" (ici co-auteur et producteur) accolé à une fiction ; on se sent bien. Les personnages sont pour la plupart sympathiques et réalistes, c'est tourné dans des lieux qui, mine de rien, ont toujours l'air agréables à vivre et il se passe des choses "pas trop graves mais un peu quand même" avec des dialogues toujours bien ciselés.
Dans "Love", on suit 2 trentenaires un peu paumés "mais pas trop" qui se cherchent, se fuient, se trouvent, se séparent, se retrouvent, etc. Ils ont "objectivement" une vie agréable ; une bande d'amis, une famille, un bon boulot, des loisirs. Oui mais voilà le temps passe et que faire quand approche l'âge fatidique où on a ce besoin irrépressible de trouver celui ou celle avec qui on a envie de construire quelque chose sur le long terme (mariage, achat d'une maison, enfants, évolution professionnelle et toute la panoplie de la réussite occidentale), quitte à se faire mal ? Pitch universel du passage à l'âge adulte d'ados attardés donc...mais qui fonctionne hyper bien pour la énième fois. On a envie d'être pote avec le sympathique geek Gus joué par Paul Rust également co-auteur de la série. Et Mickey la jolie fille un peu paumée interprétée par Gillian Jacobs ? Bah pareil évidemment, on l'aime avec ses milles défauts.
Alors "Love" c'est quoi donc ? Ben c'est 3 saisons à Los Angeles ville à la fois tentaculaire, ensoleillée et ici fascinente visuellement avec ce soleil et ces habitants "hauts en couleur" omniprésents où Mickey travaille comme productrice dans une radio et Gus comme professeur pour adolescents acteurs sur une série télé bien kitsch. Ils se rencontrent par hasard à la station service et on les suit. On est là tout le temps avec eux avec cette caméra bien dirigée et proche des comédiens. C'est émouvant, drôle, sujet à réflexion. Comme toujours, les personnages secondaires sont déterminants et évoluent en même temps que les 2 acteurs principaux. Mention spéciale à l'attachante Bertie la coloc' de Mickey interprétée avec justesse par Claudia O'Doherty.
Il ne se passe pas grand chose dans le fond mais on s'en fout. Quand on est pris dans "le truc" on est dans la bande d'amis de Judd comme ce fut le cas avec "Freaks and Geeks" ou "Crashing". C'est votre vie en mieux mais pas trop. Ça fait passer la pilule. Et ça c'est très fort. Bravo Judd.