Love, Death & Robots
7.4
Love, Death & Robots

Dessin animé (cartoons) Netflix (2019)

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A l'annonce d'une anthologie animée de science - fiction chapeautée par David Fincher ( Se7en , Fight Club , Alien 3 , The Social Network ...) et Tim Miller ( Deadpool ) et dans l'esprit " Métal Hurlant ( autrement dit grande violence , sexe et contenu adulte ) , nombreux se sont extasiés dans l'attente du projet. La série devient ainsi l'une des plus populaires et des mieux notées de l'année , donnant logiquement droit à une suite courant 2020. Mais cet engouement pour la série révèle bien plus que l'on pourrait imaginer...


La particularité de chaque épisode sera d'utiliser un style d'animation singulier, porté par une équipe créative spécifique. L'objectif du show est d'explorer le travail d'animation d'artistes du monde entier.



J'ai aimé




  • Une liberté créatrice et de tonalité totale

  • Ambitieux et esthétiquement réussi

  • Variété des styles d'animation

  • " Le Témoin " , " Les esprits de la nuit " et " L'oeuvre de Zima "



J'ai moins aimé




  • La quantité prime sur la qualité

  • Les épisodes sont trop courts

  • Inutilement gore et sexuel

  • Concept même pas respecté

  • Manque de concepts impactants

  • Les idées restent à l'état d'esquisses

  • Un peu trop d'épisodes en animation digne d'un jeu ps4

  • " Un vieux démon " ," La décharge " , " Angle mort "



Un bel écrin



Si il y a bel et bien un point où tout le monde sera d'accord c'est sûr l'animation en elle - même. Il faut féliciter toutes les équipes concernées par le projet car , artistiquement , la série est novatrice et tout bonnement superbe. Piochant habilement dans les divers types d'animation ( la 3D , l'animation à la main , le cel - shading ... ) , la série démontre toute la variété de l'animation et touche tous les styles visuels pour ainsi toucher plus de monde et s'adapter plus aisément à chaque épisode. En effet , la série adopte en fonction de l'ambiance ou du genre de chaque épisode un style visuel différent qui complète et s'allie à cette dernière. Ambitieux sur le plan technique donc , mais le résultat est au rendez - vous et plusieurs épisodes offriront de véritables claques visuelles qui redoublent d'ingéniosité et de créativité compte tenu de la ( trop ) courte durée des épisodes. On pourra néanmoins regretter qu'il y ait plus d'épisodes en animation digne de jeux - vidéos triple A car cela se fait au détriment d'autres styles d'animation qui auraient mérité plus de place et d'envergure.



Sexe , Gore et presque pas de robots



Le bât blesse dans ce que la série essaye de nous raconter. En effet , le concept même de la série de traiter à la fois des thèmes de l'amour , de la mort et des robots n'est tout simplement pas respecté , certains épisodes ne traitant tout simplement d'aucun de ces trois thèmes ( " La décharge " ) alors que d'autres parviennent à traiter les trois sans problème. L'autre problème est le traitement général de ces trois thèmes. En effet , la plupart du temps l'amour rime avec sexe débridé et nudité incessante ( souvent totalement gratuite ) , la mort avec une violence et gore trop souvent présent pour ajouter une dose de fun et d'adrénaline et les robots sont quant à eux présents dans à peine 3 , 4 épisodes seulement et toujours traités avec une superficialité. C'est d'ailleurs le mot qui vient à l'esprit quand on pense à l'écriture en général de la série qui confond contenu adulte avec contenu à sensation forte. On a plus l'impression de voir une série où les épisodes sont écrits par des adolescents qui ne connaissent encore rien à la vie , se croient trop " rebelles " et pensent qu'un contenu adulte doit forcément ressembler à ça. Ironiquement , c'est sans aucun doute que je peux affirmer que la série était exclusivement dirigée vers les adolescents ( public important de la plateforme Netflix ) et traite donc ces thèmes de cette manière pour appâter et fidéliser un public convaincu de voir une série adulte alors qu'elle est seulement immature. Le bel écrin des épisodes et l'orientation " action " de la majorité servant à palier ce manque d'originalité , de subtilité et de propos tout simplement. La courte durée des épisodes n'aide pas et enterre même la série tant nombre d'épisodes seraient bien meilleurs et plus marquants ( ou tout simplement bons ) si on leur accordait une plus grande durée , nécessaire pour développer correctement le propos , l'univers et surtout les personnages , qui sont quasiment exclusivement des archétypes vus et revus manquant cruellement de personnalité et dont l'empathie du spectateur est inexistante au final. La série pompe d'ailleurs allègrement le concept de Black Mirror ( à présent chapeautée par Netflix depuis 3 saisons ) : générique clipesque présentant le nom de la série et de l'épisode sur fond noir , anthologie de science - fiction adulte , certains concepts qui se ressemblent beaucoup , les twists de fin ... Le trop grand nombre d'épisodes et leur courte durée alliées à la variété des histoires appellent à une consommation immédiate et beaucoup trop rapide de la série , dans le but du buzz facile et d'une implication moindre des spectateurs dans ce qu'ils regardent , trop occupés par les explosions et les culs en gros plan.



Le meilleur




  • " Le témoin " : Après avoir été témoin d'un meurtre, une femme tente d'échapper à l'assassin dans les rues d'une ville surréaliste.
    Episode puissant et tétanisant qui arrive dans un laps de temps très court à créer une tension et un sentiment d'oppression rarement atteints , couplés à une animation superbe et un twist final magistral.


  • " Les esprits de la nuit " : Deux représentants tombés en panne au milieu du désert se retrouvent propulsés dans un rêve préhistorique.
    Parenthèse pleine de poésie qui allie lyrisme et cruauté enrobée d'une animation délicate et profondément empreinte d'humanité.


  • " L'oeuvre de Zima " : Un brillant artiste se rappelle son passé et son ascension vers la gloire avant de révéler son chef-d'œuvre final.
    Brillant épisode qui traite à la fois l'art , la peur de l'infini et de la mort ainsi que de la nature humaine avec brio malgré sa trop courte durée.




On passe à la suite



Si Netflix permet de plus en plus à des réalisateurs renommés de réaliser des oeuvres ambitieuses et personnelles , le nouveau mode de consommation et de conception des séries devient problématique : quantité prime sur qualité , la superficialité et le manque d'idées masqués par une violence et une nudité excessive. On enchaîne ainsi les séries alors que leur impact et leurs ambitions se meurent. Oui c'est beau mais pourquoi cela ne raconte rien ?

DrOwl370
4
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le 14 déc. 2019

Critique lue 311 fois

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DrOwl370

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