Love and Lies
5.8
Love and Lies

Anime (mangas) Tokyo MX (2017)

Love and Lies fait partie des animes de l’été 2017. Adapté du manga du même nom (disponible chez Pika édition), il a été produit par le Studio Liden. A l’instar du manga, l’anime propose d’axer l’intrigue sur les relations très complexes entre les personnages mais avec plus ou moins de réussite…


Retour sur le pitch !
Love & Lies propose un pitch intéressant globalement. Dans un Japon Hypothètique, le pays a cherché à remédier à la crise de natalité. Ainsi, dès 16 ans, chaque adolescent(e) se voit assigné (par le gouvernement), un compagnon ou une compagne. Tout cela est scrupuleusement déterminé par des questionnaires afin d’identifier l’âme sœur. C’est donc ce qui va prochainement arriver à Yukari puisque ce dernier va avoir 16 ans. Seulement, depuis sa plus tendre enfance, il a toujours aimé la belle Misaki. Prenant son courage à deux mains, il décide alors de lui avouer son amour avant de recevoir son assignation. Une déclaration à laquelle elle répond favorablement. Une joie d’autant plus grande que lorsqu’il reçoit son assignation, sa future compagne s’avère être Misaki mais quelques secondes plus tard, une autre assignation apparaît avec le nom de Ririna Sanada. Que s’est-il passé et quel tournant va prend la relation entre Yukari et Misaki ?


Des relations amoureuses tendues…


A l’instar du manga, Love & Lies propose de suivre les relations amoureuses complexes entre les personnages. Relations rendues encore plus compliquées par le fait qu’elles sont encadrées par cette loi qui ferme les champs d’action. Et il faut dire que les personnages manquent un peu de panache pour étoffer ces relations. Étrangement, j’ai moins accroché dans l’anime que dans le manga. Yukari apparaît réellement comme le bon garçon tentant de plaire, de chercher des compromis mais un peu faiblard quand même. Il faut avouer que beaucoup de clichés pèsent sur le jeune homme et parfois, on aimerait bien le secouer un peu pour qu’il puisse avancer ou qu’il prenne les rênes. Dans ce mini « harem » qui entoure le personnage, on regrettera un temps de réflexion trop long qui empêche le personnage d’être un véritable moteur dans ce triangle (qui finalement n’est pas tant un triangle si on inclut Nisaki ?). Mais les personnages féminins restent également un peu en retrait. Misaki est la jeune fille toujours prête à aider mais elle semble s’oublier par la même occasion. En même temps, on peut difficilement le lui reprocher dans la mesure où elle sait qu’elle n’est pas destinée à être avec Yukari. Quant à Ririna, c’est le parfait modèle de la « tsundere ». Un peu réfractaire au départ, on découvre qu’elle est une vraie passionnée de l’idée d’aimer. Si elle s’avère être la partenaire de Yukari, on s’étonnera de son soutien dans la relation Misaki/Yukari. Toutefois, si les éléments sont posés, on ne peut s’empêcher de voir une stagnation. Personne n’essaie réellement de faire influer les choses de telle sorte qu’en regardant l’anime, j’avais parfois grandement l’impression d’être dans un recul permanent. En outre, qui dit triangle amoureux dit une espèce de tension. Mais même là, je n’ai pas ressenti ce sentiment car Ririna et Misaki s’entendent si bien qu’on ne parvient pas à voir de vraie rivalité entre elles. Il n’y a même de gêne entre elles quand elles flirtent ouvertement avec Yukari. Quelque part, c’est un peu étrange. Ce trio finit par se compléter si bien qu’on ne sait pas encore comment s’oriente l’enjeu amoureux. Et même la fin de l’anime ne parvient pas à nous éclaircir à ce sujet. Pour autant, il y a quand même une distinction entre les deux relations. Quand Yukari est avec Misaki, il y a quelque chose d’à la fois innocent et sensuel (oui, allez comprendre le paradoxe). Innocent parce qu’ils se connaissent depuis le primaire et cette relation n’a jamais éclos mais sensuel également car je trouve qu’en dépit de tout, ils n’hésitent pas dans leurs approches mutuelles (puis quand ils s’embrassent, c’est à fond…). Tandis qu’avec Ririna, on est plus dans la découverte d’autant plus que les deux ont un caractère totalement opposé. Et donc il se dégage quelque chose de mignon car finalement ils sont aussi timorés l’un comme l’autre.
Pour autant, on peut s’étonner de cette forme de résignation chez les personnages. Une résignation imposée par le choix du gouvernement mais qui donne un caractère pas très réaliste à l’ensemble. En outre, quand on y réfléchit, rien n’est creusé dans les relations : Misaki et Yukari se retrouvent suite à un échange ravivant des souvenirs d’enfance tandis que Ririna ne découvre Yukari que grâce au mariage arrangé. De ce fait, les sentiments pourront peut-être sembler un peu surfaits et j’aurais aimé qu’on développe plus ce point.


Une relation interdite ?


Un pan qui est aussi très mal abordé dans l’anime (et je pense que le manga va plus loin là-dessus), c’est la relation entre Nisaki (le meilleur ami) et Yukari. Honnêtement, c’est peut-être le point qui aurait pu être plus exploité. On ne fait que des sous-entendus sur le fait que Nisaki nourrirait des sentiments loin d’être amicaux pour son ami. Mais hormis cela, rien. Et c’est bien dommage… D’autant que Nisaki apparaît comme le personnage le plus clairvoyant sur les diverses situations. Et quelque part, je trouvais que c’était également une audace que de proposer.


Un scénario pourtant intéressant.


Et c’est bien dommage que l’anime ne soit pas totalement à la hauteur car honnêtement, je trouve plus d’intérêt en lisant le manga alors que l’anime m’a réellement laissé une sensation de faim… En effet, ce scénario exploite quand même le système dérangeant mis en place pour préserver la natalité. On a quand même l’impression que cette dystopie est une forme de critique implicite d’un Japon qui se voudrait trop autoritaire. Bien évidemment, on reste dans une fiction mais quand on lit que l’avis gouvernemental est catégorique, on est en droit de se poser des questions. Ce côté « dictatorial » est une piste assez intrigante : les jeunes n’ont pas vraiment le droit de tomber amoureux sous peine de sanction. Même les émois amoureux se retrouvent donc encadrés par un état qui ne laisse plus place à aucune spontanéité. Il faut voir la rencontre entre Ririna et Yukari qui est quand même assez codifiée globalement. Par ailleurs, l’idée de mettre des personnes veillant au « bon déroulement » des relations, réactions et émotions est plutôt bien trouvée mais pas très crédible même pour l’aspect dystopique du récit. Néanmoins, j’ai quand même apprécié qu’on perçoive quelques failles dans le sytème. De manière indirecte, les fonctionnaires responsables de Ririna et Yukari témoignent d’une problématique sur les sentiments. Mais malheureusement, là encore, on reste en surface et je pense que c’est à travers le manga qu’on pourrait en découvrir plus.


Une fin qui n’est pas à la hauteur…


Alors dans l’ensemble, Love & Lies reste divertissant et j’ai plutôt aimé le fait que chaque fin d’épisode se termine sur un certain suspense (même si l’épisode d’après ne comblait pas toujours celui-ci). Mais j’ai trouvé la fin réellement mauvaise. On cherche à donner une fin ouverte, ce qui paraît logique car l’anime ne compte que douze épisodes alors que le manga est toujours en cours. Mais par contre, il y avait à la fois un côté mielleux avec les deux filles qui finalement ne choisissent pas et Yukari qui n’en fait pas plus non plus. On reste dans ce même état de stagnation qui est présent tout le long de l’anime. J’ai vraiment regretté qu’il n’y ait pas plus d’audace à ce niveau et je me suis simplement dit : « Tout ça pour ça… ». On a un manque qui n’est définitivement pas comblé mais qui, peut-être, laisse une porte ouverte pour une saison 2.


Et côté animation ?


Je ne peux pas dire que j’ai été entièrement séduite mais je n’ai pas non plus été totalement réfractaire. Il y a du bon mais aussi du mauvais. Par exemple, j’ai trouvé que les yeux des personnages étaient immenses. Je ne sais pas trop pourquoi… Cependant, le chara-design est assez plaisant. On a quelques plans « fan-service » pas totalement dérangeants mais pas non plus si utiles.


Une bande-son qui reste en tête !


En ce qui me concerne, j’ai trouvé que l’opening avait quelque chose de très entêtant. Pourtant, je n’appréciais pas tant la voix du chanteur mais pour autant, c’est vrai qu’il y a un côté dynamique qui n’est pas si désagréable. Et au final, l’opening et l’ending se révèlent sympathiques à écouter.


Ainsi, pour conclure, je dirais que Love & Lies cherche à offrir une romance compliquée mais sans chercher à exacerber la dimension réaliste. En effet, je regrette qu’il n’y ait pas plus de force dans l’intrigue. De ce fait, j’ai ressenti une certaine déception même si l’ensemble reste agréable à regarder. Mais, on pouvait sans doute faire beaucoup mieux pour cette adaptation. Il reste que vous pouvez toujours vous tourner vers le manga disponible chez Pika.


Kyoukai's World

Heyden17
6
Écrit par

Créée

le 25 févr. 2018

Critique lue 1.3K fois

Heyden17

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