Dr Stringer & Mr Luther

John Luther est enquêteur à la criminelle de Londres.
John Luther est doué d'une intelligence probablement supérieure à la moyenne, lui permettant de voir des évidences là où ses collègues ne voient que des indices.
Et malgré ce sens aigu de la déduction, il ne comprend toujours pas pourquoi sa femme l'a quitté.
John Luther est un homme brisé et un brin désespéré, rongé par la frustration qui enquête sur des affaires de meurtres sordides. Voilà le contexte de cette petite série anglaise qui a pour acteur principal l'imposant Idris Elba, découvert (pour ma part), dans la meilleure série jamais réalisée, The Wire.

Il y tenait à l'époque le rôle de Stringer Bell, l'associé froid, ambitieux et calculateur d'Avon Barksdale, caïd de Baltimore.
Impossible en regardant Luther de penser à Stringer, tellement tout les sépare, tant dans le caractère que dans son interprétation.
Idris Elba imprime à son personnage une telle profondeur, une telle sensibilité, qu'il le rend attachant dès le premier épisode. Même dans sa démarche lourde, il semble porter toute la misère du monde sur ses épaules.

Et c'est dans cet état de détresse, qu'il évolue, d'enquête en enquête, prenant souvent quelques libertés avec la morale, entretenant peu à peu une relation ambigüe avec Alice (rôle tenu par l'électrique Ruth Wilson), la tueuse du premier épisode, sorte de Dexter au féminin, qui au lieu de tenir le rôle attendu de nemesis, devient en fait une alliée fiable et dévouée.

Cette première saison de 6 épisodes, est toute en tensions. Baignée d'une atmosphère sombre et humide. C'est beau, c'est classe, c'est stylé !
Le casting est sans fausse note, avec cette touche british particulière qui contribue à la singularité de la série, et je me suis vraiment régalé.

La saison se termine évidemment sur un gros cliffhanger, un peu attendu, mais qui ouvre de nouvelles perspectives pour une deuxième saison qui arrive dans quelques jours.

C'est le quasi sans-faute, à l'exception de quelques raccourcis souvent imposés par le format "standalone". Pour le reste, c'est vraiment du tout bon !

[----------- Mise à jour ------------]

Un très gros bémol sur les saisons 2 et surtout 3. Cette dernière souffre d'énormes lacunes d'écriture. On serait en droit d'attendre mieux d'une saison de seulement 4 épisodes. On est loin du kif de la première saison. C'était une de mes grosses déceptions de 2013.