March Comes in Like a Lion
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March Comes in Like a Lion

Anime (mangas) NHK (2016)

Quand la beauté se met au service du récit didactique

Bon, rapidement, il s’agit de l’histoire de Rei Kyriama, 17 ans, qui vit seul dans un appartement grâce aux revenus qu’il perçoit en tant que joueur de shogi, ou plutôt jeune prodige dans ce domaine. Cette ‘’passion’’ c’est son père adoptif qui lui a introduit suite aux décès des ses parents et de sa jeune soeur. Meurtri par la vie, Rei aura une enfance difficile, de nombreux drames se produisant que ce soit dans sa famille originelle que dans celle adoptive, nous rendant au début du récit un adolescent introverti, renfermé sur lui même vivant dans un monde monochromatique (littéralement, je reviendrai plus tard sur le jeu des couleurs). Comme vous vous en doutez, nous suivrons l’évolution, émotionnelle et professionnelle, de ce personnage qui s’ouvrira aux autres au fil de ses nouvelles rencontres, et trouvera peut-être le moyen de soulager ses peines..


L’anime est une adaption du manga de même nom, élu par de multiples magazines comme l’un des meilleurs manga de 2016. Ce sont les studios Shaft qui sont responsables de la production, connus pour leur style atypique et pour d’excellents anime comme la série des Monogatari ou encore Puella Magi Madoka Magica (ou Nisekoi si vous préférez, meh.)


Voila la (brève) présentation est faite, je vais maintenant me consacrer à la critique, que je ferai en 2 parties, à savoir le scénario, les personnages, bref les éléments narratifs en général pour finir par montrer comment le coté plus artistique, que ce soit l’animation ou la musique qui installent une atmosphère propice à ce récit, et en font une véritable oeuvre d’art.


Avant d’entrer dans le vif du sujet, je vais parler de l’identification du spectateur aux personnages. Dans mon cas, cette dernière s’est produite dès les premiers épisodes. Peut-être est-ce lié à l’âge, que Kiriyama et moi partageons, ou à son état d’esprit/sa mentalité dans lesquels je me retrouve souvent. Tout cela pour dire que Rei nous apparait ici comme un être humain, il a traversé de nombreuses difficultés et n’est pas montré sous son meilleure jour, si ce n’est son pire, tous les événements qui se sont produits sont trop difficiles pour les épaules fébriles d’un adolescent seul comme il est. L’oeuvre s’inscrit alors dans un cadre réaliste qui permet dès les premiers épisodes d’attirer notre attention et de nous faire intéresser à ce jeune dépressif : le spectateur n’est pas omniscient, ses pensées et émotions évoluent en ‘’symbiose’’ de ceux du personnage principal.
Parlons des premiers épisodes. Dans mon cas, l’incipit, si on peut parler d’incipit pour une série, m’a plus fait plus poser de nombreuses questions, suite à plusieurs incompréhensions (de ma part), qu’il n’a posé le récit et m’a expliqué la situation initiale.

Le vent, l’eau, les éléments agités, le jeu et l’opposition des couleurs, sont des éléments de métaphore introduits ici qui reviendront fréquemment pour nous faire comprendre que Kei s’oppose au monde qui l’entoure et ainsi sa solitude : il vit dans sa bulle. Dans le premier épisode, on aperçoit aussi une table de shogi, plantant les principaux enjeux. Je vais pas trop m’attarder sur cet épisode pour ne pas tomber dans la paraphrase, en gros, les trois soeurs y sont introduites (ainsi que son ''meilleur ami’’ en fin d’épisode), en total opposition avec le manque d’émotions et la formalité de Kei. C’est toujours bruyant chez elles, que ce soit avec Momo ou les chats, mais on y voir sourire pour la première fois le protagoniste : on se rend compte que ces 3 personnages prendront une place importante dans l’histoire. On apprend aussi comment Kiriyama gagne sa vie et son statut de jeune prodige, notamment par le biais d’une discussion avec son professeur principal. L’atmosphère n’est pas toujours lourde, on passe par quelques moments de légèreté capables de réchauffer nos petits coeurs endoloris jusque là, que ce soit dans ce premier épisode ou durant toute la série. A noter, une petite musique en français. Après revisonniage, cet épisode pilote assure surement son rôle, une fois qu’on lui donne l’attention méritée, à savoir : préparer la suite de l’histoire en posant le récit et en nous donnant les informations principales su celui-ci, et attiser notre curiosité sur l’intrigue.
Les personnages secondaires sont bien exploités, ils ont chacun leurs problèmes et essaient de les dépasser, nous donnant quelques passages émouvant à en frissonner; leurs relations peignant bien la complexité de celles réelles.
C’est une véritable leçon d’optimisme qui nous est instruite, un tuto comment sortir de la dépression. Plus sérieusement, l’évolution du personnage, son implication grandissante dans le shogi (derniers épisodes, tournoi du lion et la volonté de son aîné), son ouverture progressive aux autres, nous enseigne une vraie leçon de vie : malgré tous les malheureux événements qui nous arrivent, il ne faut pas s’isoler, ne pas renfermer sa peine au fond de soi même, et trouver une passion peut nous aider à traverser ces moments douloureux, on ne s’en trouvera que grandi (bon on peut s’en douter avant d'avoir regardé l’anime mais avoir un exemple est toujours plus efficace que de ne connaitre que la théorie, l’abstrait).
L’épisode final est plutôt beau et bien rôdé, avec une conclusion plein d’optimisme, mais il nous laisse quand même sur notre faim… On se repliera donc sur le manga ! (une 2e saison est prévue pour l'autonme 2017 finalement)
On l’aura compris, c’est plutôt un anime calme et poétique reposant sur de nombreux procédés graphiques et sonore, ce qui me permet de passer à la deuxième partie.


Certains pourraient être dégoutés par le style graphique. Peut-être que les yeux et bouches des personnages peuvent paraître incongrus au premier regard, mais on apprend au fil des épisodes à déceler la beauté dedans (encore plus dans le dernier épisode), et il ne faut surtout pas s’arrêter à ces petits détails. Les dessins peuvent paraître bâclés mais chaque détail est étudié. Bon j’avoue aussi que les dessins faits ‘’main’’ j'adhère direct, chaque plan dépasse le précédent et les scènes de ‘’métaphore’’ sont les plus remarquables, associés à des effets sonores qui les font encore plus ressortir (par exemple une scène en noir et blanc où Kiryama est dans un monde vide, avec comme seul bruit, celui du vent, ça a de l’effet).
Mention spéciale aux opening et ending de très bonne qualité qui nous plonge directement dans l’univers et dans l’ambiance.


En somme il ne s’agit ici pas d’un anime classique, juste distrayant. Il prend un côté artistique, par le récit, l’expression des émotions et leurs évolutions, mêlés à des éléments graphiques et musicaux bien adaptés.
Avec erased (mes 2 coups de coeur 2016), nous avons la preuve que même aujourd’hui il y a des animes qui ne sont pas produits que pour divertir, mais aussi pour être ‘’bon’’, pour faire passer un message, capables de nous toucher au plus profond de nous-même.
En parallèle de l’évolution du protagoniste principal, March comes in like a lion se transforme petit à petit en un doux et chaleureux foyer semblable à celui des 3 soeurs dans lequel on s’empresse de retourner chaque semaine, épisode après épisode.


(Finalement ce blabla relève plus d’une éloge que d’une critique, plus d’un avis avec toute sa subjectivité et ses dérives, avec son imperfection que d’une analyse objective et construite. Dans ce cas, pourquoi je n’ai pas mis 10 ? Parce qu’à chaque épisode qui sortait, je ne me sentais pas rassasié, il m’en fallait plus, ça allait trop lentement, bien que le rythme était parfaitement adapté, paradoxal. Suis-je suis le seul à avoir autant apprécié cet anime ?)


Le titre on dirait un axe de commentaire en français, presque nostalgique du lycée.

IliasBenLove
9
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Créée

le 19 mars 2017

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9 commentaires

Pyruvate Kinase

Écrit par

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20
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