Autant la première saison aura été une étonnante surprise de maitrise et de style, autant la saison 2 m'aura fait comprendre que le coup d'éclat ne se répétrait pas.
Une fois Steven S DeKnight envolé, Daredevil succombe au syndrome Lindelof.
A comprendre, que cette saison respire l'écriture faite au fur et à mesure, sans penser quoi que ce soit à l'avance, installant bon nombre d'éléments qui se retrouveront soit sans payement, soit inexpliqués (le trou dans le sol, les gamins zombifiés ?) et rushant d'autres de façon inexplicable (la "mort" d'Elektra).
La saison ne sait jamais ou elle veut vraiment aller, partageant son temps entre la storyline du Punisher et celle d'Elektra, ou on pensera naivement que le dénouement aura au moins la pertinence de lier les deux correctement alors qu'evidemment pas du tout (Frank se ramène juste pour buter quatres pauvres ninja, que Matt pouvait défaire aisément, niveau foutage de gueule on est pas mal).
Pire encore, c'est le manque d'un véritable enjeu et au délà d'une véritable menace.
Passer après Vincent d'Onofrio allait forcément ne pas être une partie de plaisir avec cela.
Mais le début de la série me faisait miroiter que Reyes pouvait incarner un antagoniste interessant qui ne jouerait pas du tout sur les mêmes ligne, avant de se débarasser d'elle à mi parcours de la façon la plus naze possible.
A la place on finit par retrouver Nobu, qui nous avait strictement pas manqué, qui aura fait tout ce tintouin pour un "black sky" dont on se demande encore quelle est sa foutue importance au final (des gens qui aiment tuer c'est si dur à trouver sans déconner ?).
Et Clancy Brown ramené au dernier moment, qui n'aura finalement rien à défendre sur deux pauvres épisodes.
Ce qui sauve le constat légèrement navrant de cette saison, c'est evidemment Elodie Yung et Jon Bernthal.
Tout deux dans des versions légèrement différentes de leurs personnages d'origine (surtout Elektra a vrai dire), mais d'une justesse incroyable.
Bernthal en particulier mérite le Emmy Award et m'a collé des frissons.
Et sur le plan technique, la photo offre de superbes plans comme on en voyait pas dans la saison précédente.
Ca reste peu pour me faire garder espoir pour la troisième saison.