Après mure réflexion, je dois bien vous avouer que je ne me sens pas totalement convaincu par cette première saison de Daredevil. Certes, il y a du bon, du très bon, mais aussi une foule de petits détails qui me gênent, voire même qui m'agacent.
Pour commencer, et je vous jure que je commence à en avoir marre de reprocher ça toutes les œuvres que je critique en ce moment, c'est le manque évident de personnalité de la série. En la regardant, je n'ai jamais eu l'impression de voir la nouvelle série Marvel à la mode, mais plutôt un mélange du Batman de Nolan avec la (beaucoup plus mauvaise) série Arrow.
On a donc, au programme, un ton très sérieux, une tentative de faire quelque chose de super réaliste et une grande attention sur le quotidien des nemesis, à savoir Matt Murdock et Wilson Fisk. Et c'est là le premier truc qui, à mon sens, ne colle pas. La série porte l'empathie sur tellement de personnages et tente tellement d'être "dark" tout en restant le plus crédible possible qu'elle met son super héros, et surtout les scènes en costume, totalement hors sujet.
D'ailleurs, j'ignore si c'était par manque de moyens ou d'inspiration, mais la mise en scène oublie complètement de nous rappeler les super-pouvoirs de Murdock. A l’exception d'une seule image quasiment subliminale, on ignore complètement comment il fait pour voir sans voir. J'ai une douleur dans le fondement rien que d'y penser, mais le film avec Ben Affleck faisait ça beaucoup mieux... Et puis aussi, lorsqu'il en parle, qu'il décrit précisément comment il se débrouille pour apprécier son environnement... Bah finalement, il est pas du tout handicapé...
Par contre, le casting est vraiment sympa. La première fois que j'ai vu "Vincent D'Onofrio as Wilson Fisk", j'ai un peu ricané, j'avoue. Wilson Fisk, dans le comics et les dessins animés, c'est une présence totalement écrasante, 250 kilos de bière et de protéine, capable d'arracher le bras d'un homme à mains nues sans fournir le moindre effort... Et, franchement, je ne voyais pas du tout l'Engagé Baleine camper ce genre de personnage. Et, j'avoue que je me suis trompé. Il parvient à avoir ce charisme dérangeant, le genre de mec qu'on peut pas s'empêcher de fixer du coin de l’œil mais qu'on fuit du regard dès qu'il se retourne vers nous. Là où ça pêche un peu par contre, c'est dans l'écriture où je trouve qu'il est beaucoup trop humanisé.
Mais il est temps de passer aux points positifs !... J'ai envie de dire "tout le reste". La BO, le générique, (encore une fois) le casting, la lumière, la référence à Old Boy, les bagarres, l'ambiance cra-cra, Scott Glenn et la violence, montrée et suggérée, qui marque notre héros, lui casse des membres et laisse des bleus.
Bref, je vous conseille pas la série à 100% mais ça vaut le coup d'y jeter un coup d’œil. Le traitement des personnages est (à mes yeux) maladroit mais intéressant, l'ambiance et le scénario est un repompage habile des Batman de Nolan donc, même si j'en suis pas tombé amoureux, Daredevil est une bonne petite série.