J'ai hésité à me lancer dans Daredevil, après avoir lâché Arrow au bout d'une saison à cause des dramas et des personnages secondaire insupportables et regretté d'avoir perdu mon temps avec les 4 premiers épisodes de ce vulgaire Smallville 2.0 qu'est Flash, j'étais sur le point de penser qu'il était impossible d'avoir une bonne série de super héros. Je m'étais trompé.
Daredevil d'abord c'est une ambiance forte, visuellement très réussi avec un Hell's Kitchen nocturne pauvre, poisseux et décrépi. Le quartier empreinte d'ailleurs beaucoup au Gotham sauce Batman Begins (film dont la série reprend énormément de choses au passage) de Nolan qui ne s'était pas encore affranchi de l’esthétique de Tim Burton.
Malheureusement la série est assez avare à nous le montrer passé les premiers épisodes, c'est d'ailleurs l'un de mes principal reproche, plus on avance au cours de la série moins celui ci est visible au profit de séquences en intérieur, dommage, d'autant plus qu'il est au final le principal enjeu de cette première saison.
Pour ce qui est des scènes d'action, pas de CGI ici, c'est de l'échange de patates particulièrement violentes mais de grande qualité avec certains passages extrêmement bien filmées (notamment l'excellente scène de baston contre les russes dans le couloir). Malheureusement elle se raréfie au fur et à mesure de la progression de la série.
Histoire de faire le tour des bons points je conclurai sur les personnages, en fait la série devrait s’appeler davantage "Hell's Kitchen" que Daredevil, tout simplement car on passe autant de temps avec chacun d'eux que Matt Murdock lui même.
Là où elle fait le plus fort c'est avec ses méchants, en enfonçant quasiment tout ce qui a été fait dans le registre du super héros sur écran, hormis peut être pour ce qui est du Joker de The Dark Knight.
Les deux frères sont excellents (d'ailleurs le passage avec les Russes est à mes yeux le point culminant de la saison) et le Kingpin est d'anthologie, la principale réussite de la série est d'avoir réussi à développer autant Matt Murdock que Wilson Fisk et ceci avec beaucoup de subtilité et de non-dit rendant le tout d'autant plus appréciable. Alors certains personnages sont un peu faibles comme Nobu (qui n'est là que pour donner une scène d'action au milieu de 3 heures où il n'y a que des conversation) mais dans l'ensemble, contrairement aux insupportables pétasses à drama dans Arrow et Flash, vous n'avez pas envie de vous scarifier à chaque fois qu'une gonzesse de la série a ses règles (ce qui arrive 25 minutes par épisodes dans ces derniers).
Marvel's Daredevil évite avec brio cet écueil en montrant des personnages féminins de caractère (être une chieuse ne fait pas de vous quelqu'un avec du caractère) ayant un but, une emprise sur l'intrigue principale et non simplement là pour représenter la vie sentimentale du héros (ou alors de manière brève et avec retenu), ça marche extrêmement bien et j’espère que cela va continuer ainsi pour ne surtout pas tomber dans les histoires d'amour à la Gossip Girl qui ont systématiquement sabordé toutes les tentatives de super héros sur petit écran.
Si j'ai été bluffé jusqu'à la mi-saison par l'ensemble malheureusement la série n'est pas exempte de défauts. Le premier étant la lenteur globale, passé l'épisode 7 cela s'allonge inutilement, alors je ne sais pas si les scénaristes étaient en panne d’imagination mais globalement il y a bien un bon quart de trop. Certains événement qui devraient vous faire réagir perdent toute leur surprise tellement la série traine les pieds à vous les présenter, je n'ai pas ressenti une once de suspense en 13 épisodes et la curiosité me m'a accroché que durant les 6 premiers. Un autre point faible concerne les dialogues, le jeu d'acteur étant bon cela masque un peu les défauts mais il y a beaucoup trop de blabla pseudo-métaphysique, les passages avec le prêtre étaient largement suffisantes, il était inutile d'en rajouter pour absolument TOUS les personnages.
C'est d'autant plus laborieux que s'y ajoutent les discussions des deux points de vue sur les événements. Alors certes cela est censé donner de la profondeur au tout mais ile ne faudrait pas que les créateurs perdent de vue qu'il s'agit d'une série de super-héros dont le but est d'avoir un fond d'action et non pas de singer les Sopranos ou GoT avec lesquels ils ne peuvent pas rivaliser au niveau du matériel de base et de l'intrigue.
Au final cette première saison de Daredevil est solide, facilement trois niveaux au dessus de tout ce qui a été fait dans le domaine mais il y a énormément à confirmer pour la deuxième saison.
Addendum:
La seconde saison est enfin arrivée, globalement c'est beaucoup plus dynamique que la première en terme d'action, de nombreux personnages secondaires font leur apparition avec des acteurs très corrects et une plus grande variété des décors, bref on s'ennuie moins que durant la première.
Malheureusement tout n'est pas parfait loin de là, l'intrigue part dans tous les sens sans résolution, certain ressorts scénaristiques sont également trop usés à force d'être forcés sur certains personnages (je pense notamment à Karen qui se retrouve dans quasiment toutes les fusillades de la saison) auquel s'ajoute une conclusion anticlimatique au possible pour ne pas dire pourrie, notamment à cause d'un combat final terriblement mal mis en scène et d'un speech embarrassant sur les new-yorkais.
Malgré cela cette seconde saison reste très correcte, moins bonne que la première partie de la saison 1 mais bien plus rythmée que l'ensemble.