La pierre angulaire mal taillée

(Critique portant uniquement sur la saison 1)

Iron Fist, quatrième série produite par Marvel pour Netflix, nous amène à suivre Dany Rand, issu d’une famille milliardaire et disparu lors d’un crash d’avion duquel il est le seul survivant. Recueilli par des moines de la contrée mystique de K'un-Lun, il va s’entraîner aux arts martiaux et devenir l’Iron Fist, un être possédant le pouvoir de concentrer une puissance phénoménale dans son poing, avant de retourner dans notre monde 15 ans plus tard.

Avant de vraiment commencer, il faut mettre les choses au clair : Iron Fist ne mérite pas tout ce bashing qu’il a subi. Certes, la série a de nombreux défauts, des défauts que je vais bien plus étaler que ses qualités ; cependant, elle n'est pas aussi mauvaise que certains le font croire.

La pierre angulaire, mais mal taillée des Defenders

Le principal problème de ce show, c’est qu’on sent en permanence qu’il n’est là que pour introduire le personnage de Dany Rand pour la future construction des Defenders, puisqu'il y tiendra une place particulièrement importante. En fait, la série n’arrive pas à se construire une identité sur tout le long de ses 13 épisodes : on a l’impression de regarder une série banale, et pas une histoire sur moine venu d’une cité mystique maîtrisant le kung-fu. L’aspect sombre et torturé de Daredevil ; l’ambiance anxiogène de la saison 1 de Jessica Jones ; le côté hip-pop et black culture de Luke Cage ; et rien pour Iron Fist. On a beau creuser, on trouve ça toujours fade.

De plus, le côté social présent dans les 3 séries précédentes est quasi absent. Tout ce que les scénaristes ont réussi à dire, c’est que les méchants capitalistes qui dirigent les entreprises sont avides d’argent, peu importe s’ils vendent des médicaments vitaux à un prix abusé, où s'ils donnent des cancers aux gosses. C’est vraiment très grossier et bien la seule « critique » qu’on peut trouver dans la série, donnant au passage à Dany une image d'utopiste anarchiste, alors que le gars a juste pris deux décisions consciencieuses et qui ne risquent certainement pas de mettre en danger son entreprise vu sa taille et son influence.
Et on ne sait jamais où toute cette histoire mène, on est en permanence dans le flou et les enjeux n’arrivent que très peu à nous intéresser.

« Je suis l'Iron Fist », « Je suis l'Iron Fist », « Je suis l'Iron Fist »...

Pour en revenir au personnage de Dany Rand, celui-ci se montre tantôt appréciable par son côté candide, ainsi que comique lorsqu’il débarque dans son entreprise en ayant oublié tous codes de société... autant qu’insupportable lorsqu’il pique une crise de nerfs pour un rien, et qu’il ne sait que rabâcher « Je suis l’Iron Fist immortel, je suis le meilleur, vous ne pouvez pas me vaincre !! ».

D’ailleurs, parlons-en de ça. N’est-il pas censé être un grand maître des arts martiaux ? Parce que l’on se pose régulièrement cette question entre deux scènes. Parfois, il maîtrisera plusieurs sbires à la fois sans aucun problème, tandis que d’autres vont tout à coup être bien plus retords, au gré du scénariste. Jamais le spectateur n'arrive à déterminer le niveau de puissance de Dany.
Les combats, d’ailleurs, sont juste... banals. Beaucoup de cuts et des chorégraphies pas terribles, on pouvait en attendre mieux d’une série qui porte le nom d’Iron Fist, surtout après le passage de Daredevil qui excellait dans ce domaine.

Les autres personnages secondaires sont plutôt variables. Harold Meachum ne transcende pas vraiment,

Joy reste assez plate ; le seul personnage qui arrive à se démarquer est bien Ward, qui lui, arrive à proposer un développement intéressant, et à sortir du rôle du « patron connard » que l’on pourrait lui attribuer lors des premiers épisodes. Coleen Wing reste sympathique et appréciable également.
En dehors de ça, il y a également un évident manque de rythme. Comme dit auparavant, la série ne sait même pas où elle va à cause de son manque d’ambition et de sa fonction de « préparation » aux Defenders. L’histoire se fait donc loooooongue, certaines trames traînent pas mal pour rien, et la série aurait méritée à être condensée en moins de 13 épisodes.

On relève aussi quelques incohérences (et je ne suis pourtant pas le meilleur pour les relever), comme Mme Gao qui semble être dotée de télékinésie au bon gré du scénariste, ou la scène où

Juste un divertissement sympa

Malgré tout ça... je me vois mal attribuer une note en-dessous de la moyenne à Iron Fist : la série reste sympathique à regarder, et on se laisse entraîner dans l’histoire globale. Certaines scènes sont tout de même bien réussies ; il y a certains moments et retournements de situation qui sont intéressants et sortent le spectateur du rythme faiblard de la série. Je ne vais pas mentir : j’ai apprécié regarder Iron Fist, mais voilà, il y a tout de même trop de défauts pour que l’on puisse en faire abstraction.
La série est loin d’être la catastrophe annoncée, mais il faut tout de même admettre qu’elle est actuellement la moins bonne des 4 séries Marvel.