Dans la foulée de la très bonne série Daredevil, Marvel et Netflix enfoncent le clou six mois plus tard avec une seconde série centrée sur une héroïne.
Jessica Jones semble fragile, mais elle est bien plus forte que la normale et peut franchir des distances impressionnantes en un saut. Mais Jessica Jones à un passé trouble : les origines de son pouvoir sont enrobées de mystère et surtout elle a été psychologiquement abusée par Killgrave, vilain sociopathe qui peut plier les autres à sa volonté.
Et le ton de la série est donné : la série sera psychologiquement éprouvante pour son héroïne et son entourage.
Et encore une fois après Daredevil, la réalisation suit avec brio, suivant Jessica de près par dessus son épaule, comme si la caméra, et le spectateur par extension, étaient mis en position de celui qui poursuit sans relâche l'héroïne.
La série sert aussi de tremplin à la suite, se connectant légèrement à Daredevil et introduisant le prochain super héros Netflix.
Éprouvante psychologiquement, l'intrigue principale tient en haleine malgré une baisse de régime à mi-parcours qui devient un classique de l'écriture Netflix. Les personnages sont très bien écrits, progressent et évoluent au cours de la saison. Mention spéciale à Trish, véritable pilier de l'histoire dont la force morale compense l'absence de pouvoirs et créé un véritable personnage féminin fort qui fait plaisir à voir.
Quant aux acteurs, les moins convaincants font très bien leur boulot et les autres ravagent l'écran. Kristen Ritter est impériale dans ce rôle de femme brisée qui cherche la rédemption dans l'isolement, David Tennant innonde l'écran de son charisme malsain à tel point que sa seule silhouette devient inquiétante passé un certain point.
Le point noir de la série consiste en deux intrigués parallèles (Will Simpson et le divorce Hogarth) moins intéressantes (surtout la première, extrêmement basique).
Mais la série reste d'excellente facture, finalement peu concentrée sur le spectacle et les superpouvoirs et plus sur la psychologie et le développement de ses personnages.
Une série culottée, abordant des thèmes complexes comme le viol, le harcèlement, la paranoïa et affichant des points de vue résolument progressistes (féminisme, mariage homosexuel,...).
Une grande réussite.
MaJ : cette critique ne vaut que pour la saison 1.
La saison 2 ne mérite même pas la moitié de la note et aucune des éloges faites. Tous les personnages interessants sont massacrés. l'ambiance poisseuse est changée pour l'absence d'ambiance et les acteurs semblent conscient de la chute de qualité de tout cela tant ils joue en mode "fonctionnaire".