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Luke Cage. Ce héros a été présenté dans Jessica Jones. Alors certes, il passait son temps à déflorer la détective en proie au Jedi le plus malsain de l’univers et à castagner deux trois têtes sans importance, malgré tout, ça cartonnait sévère. La moindre de ses apparitions envoyait du rêve quant à une saison entière sur le bonhomme.


Un an plus tard, après avoir laissé le patron Daredevil donner de ses nouvelles, le Terminator Black de Marvel est venu poser ses poings dans la gueule de quelques malfrats et pseudos politiciens en quête de rénovation du quartier. Car oui, les enjeux de la série s’envolent à ce constat très simpliste : rendre Harlem meilleur (ou pire, selon le point de vue), et connaître davantage Luke Cage.


Malheureusement, en à peine quelques épisodes, tout s’essouffle très vite. Les vilains manquent d’ampleur, le rythme est lent, voire lourd, et pire que tout, le héros n’a pas grand chose à raconter. On se retrouve dans une ambiance street/hip-hop certes classe, mais à de trop rares moments les personnages font vibrer.


Le passé de Luke Cage, banal, n’est pas aidé par certaines scènes un peu trop bâclées (la découverte de ses pouvoirs par exemple) pendant que le scénario n’arrive pas à faire décoller une idée forte chez les antagonistes, et ce malgré une deuxième partie qui tente maladroitement d’amener un ennemi aussi bien proche que dingue.


Et c’est vraiment un gâchis total quand on voit le casting qui, dans l’ensemble, est une réussite totale. Mike Colter, imposant, charismatique et parfois drôle, est clairement au top avec ce rôle de héros malchanceux. Pareil pour Mahershala Ali, qui ne tombe pas dans le piège d’être un chef de gang à la ramasse – car son personnage est vite dans la merde. Il parvient au contraire à parfaitement gérer la prestance d’un mec sanguinaire, essayant de faire face à sa situation problématique, en se marrant à tout bout de champ un peu comme pour dire « m’en bats les reins gros ! ».


Par contre, si pour Rosario Dawson, qui revient pour la quatrième fois, c’est toujours le top du top de les revoir, elle et sa grande gueule, c’est un peu plus délicat concernant Theo Rossi, le Juice de Sons of Anarchy. Sa bouille toute mignonne qu’on veut croquer de bambin sympathique ne colle pas du tout à son personnage de gros caïd futé et dégourdi (et pour le coup bien écrit), le souvenir de la série des bikers étant trop présent à chacune de ses apparitions.


Côté action, il ne faut pas s’attendre à quelque chose d’incroyable non plus. D’aucuns diront que ce n’est pas là le but recherché, mais nous on fracasse à grand coup de tête ce charabia inadéquat : on est chez Marvel, dans un quartier chaud, et on suit un super-héros indestructible. Depuis quand un pitch comme ça n’est pas censé dépoter en sensationnel ? Si quelques séquences font sourire (l’infiltration frontale dans l’épisode 3), d’autres font soupirer de lassitude (la redondance de « on lui tire dessus, oh mon dieu il n’a rien » devient vite lourde) et pire, le combat final est là certainement pour combler un manque évident en la matière, mais ne fonctionne pas du tout (aussi bien dans la forme que dans le fond). Une bonne grosse frustration.


Tout n’est pas foncièrement mauvais cependant. Les références à Avengers font encore leur petit effet, l’ambiance des galères de la rue est bien retranscrite, l’intrigue certes bancale n’est pas déplaisante à suivre (même si ça tourne franchement à vide à certains moments), la bande-son tire son épingle du jeu, et une fois encore le casting est particulièrement réussi. Aussi, la fin n’est pas si mal, un brin pessimiste, et surtout permet de se terminer sans un besoin crucial d’une deuxième saison. Ah, et le générique de début est insupportable.


En somme, Luke Cage brille bien plus quand il est un second couteau, une aide précieuse à Jessica Jones ou autre, plutôt qu’à s’acharner à être au premier rang. Sans aucun doute, il sera excellent dans le prochain Defenders. Du coup, quand on voit ce qu’en a fait Netflix, on regrette un peu une version moins vide de Quentin Tarantino, qu’il a tenté d’adapter au cinéma il y a de ça des années…


POUR LES FLEMMARDS : Luke Cage possède trop de lacunes pour tenir une saison entière. C’est lent, bancal, et peu intéressant, malgré une ambiance et un casting (surtout Mike Colter) très réussi. Ennuyeusement cool.

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le 8 oct. 2016

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