Parfois qualifiée de la série la plus faible après Iron Fist des séries Marvel Netflix... bah en fait moi j'aime bien Luke Cage. Je veux dire, à la base je trouvais l'interprétation pas convaincante du tout, dans Jessica Jones. Et pour moi, le rôle titre reste la faiblesse principale de la série. Mais il y a tellement d'idées, tellement de mélange de tons, des seconds rôles surprenants, des rebondissements intéressants... au final, je crois que Luke Cage sera la série qui m'aura le plus marqué par sa personnalité.
Luke Cage, ancien repris de justice, c'est ce justicier de Harlem, à la peau impénétrable et à la force surhumaine. Surnommé Power Man dans les comics, il ne recule devant rien pour faire de son quartier un endroit où il fait bon vivre. Le hic, c'est que le quartier est rempli de barjos, et affligé d'une criminalité rampante que le NYPD peine à tenir en respect. On a Cottonmouth en particulier, cherchant à redorer le blason de sa famille mais prêt à tout pour y arriver, qui règne en maitre sur la vie nocturne de Harlem, pour financer les ambitions politiques de sa soeur. Le statu quo est assuré par Pops, barbier, ancien gangster redouté par tout un chacun, qui considère sa boutique comme un terrain neutre. Mais quand les hommes de Cottonmouth s'en prennent à lui, Luke Cage décide d'entrer en scène et de détruire l'empire criminel.
Il y a beaucoup d'autres rebondissements dans la première et seconde saison, mais restons-en là pour pas trop spoiler.
Il y a un côté complètement kitsch dans la manière de mettre en scène l'ambiance de Harlem : passages musicaux longs, clairement trop longs même, esthétisme omniprésent et appuyé... la subtilité, c'est pour les tapettes. Mais c'est ça qui est cool avec Luke Cage. Luke Cage, c'est la série où t'as Ali Mahershala qui joue du piano avec ce petit air précieux qu'il maitrise si bien et puis qui va se trouver sur un toit, et balancer une roquette à la gueule de Luke Cage, sans chichi. C'est la série où t'as des gangsta de la téci qui s'y croient trop, des clubs de jazz, des flics guindés, des mecs qui se droguent aux superpouvoirs, des grands discours sur l'avenir de Harlem, des expériences chelous dans des pénitenciers chelous, des scientifiques fous, des opprtunistes qui développent des apps de tracking de superhéros, et une pelletée de gens dramatiquement normaux.
Tout est dans ce mélange improbable, dans l'inconstance de la direction d'acteur, dans le one man show permanent et anarchique, dans l'instabilité totale du ton.
Et on a des seconds rôles qui marquent, tout le temps. Misty Knight, Cottonmouth, Shades, le père de Luke, Bushmaster... tous dans leur propre registre, parfois faux, mais on s'en balec royalement ici, la cohésion stylistique passe clairement au second plan, l'impératif est l'excès, dans la droite lignée d'une esthétique qui devient de plus en plus prépondérante dans les fictions actuelles, pour le plus grand bonheur de ceux qui attendent un renouveau de la fiction.
Ouais, en vrai c'est cool Luke Cage.