Master of None
7.2
Master of None

Série Netflix (2015)

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"C'est pas parfait, mais bon, c'est réel, c'est la vie quoi".

C'est SensCritique qui m'a proposé de découvrir cette série, étonnement avant que Netfix y pense pour moi. "Master of None" est une mini-série rafraîchissante bien qu'un peu...plate au milieu de toutes les séries pleines de tensions que l'on voit aujourd'hui sur nos écrans divers et variés. Expérience surprenante qui brille par sa simplicité et sa modestie. J'ajoute que je l'ai découverte en V.O, ce que je conseille généralement pour des séries dont l'essentiel de l'intérêt est dans les dialogues et les intonations de voix.


L'action se passe à New York, là où Dev est un jeune acteur et a une vie des plus banale, entouré de ses amis hyper connectés, de ses relations professionnelles et sentimentales. Dit comme ça, le scénario n'est pas vendeur...pourtant, regardez la critique, essayez, ça ne marche pas si mal que ça.


Bien que cette série soit classée dans la catégorie comédie et qu'il s'agisse d'un programme court (un épisode dure environ 30 minutes), ne vous attendez pas à vous tordre de rire, pas de TV show façon Friends ou Big Bang Theory, pas de public, pas de grosses répliques cultes. Vous sourirez souvent parce que les situations absurdes du quotidien, nos moments de solitude sont représentés ici sans aucun filtre, et sans en rajouter. Comme le dit l'un des personnages dans un des premiers épisodes : "C'est pas parfait, mais bon, c'est réel, c'est la vie quoi". Voilà un résumé parfait de ce divertissement qui a pour but d'aborder des thèmes qui nous touchent quotidiennement avec pas mal de sensibilité. On sourit de sujets sérieux,et étonnement pour une sitcom américaine l'humour sonne souvent assez british...il faut aimer, je vous l'accorde. J'ai ressenti certains temps morts, on a pas l'habitude de voir une fiction à échelle "normale".


Les épisodes sont bien construits, chacun à un thème abordé principalement: "personnes âgées", "Racisme ordinaire", qui est annoncé dès le générique. Discrimination, homosexualité, aventures extra-conjugales, paternité, conflit inter-générationnel, beaucoup de choses passent sous la critique sarcastique de Aziz Ansari. En tant que réalisateur il fait également preuve d'autodérision puisque le personnage principal est "presque" autobiographique : un jeune homme trentenaire d'origine indienne qui cherche à devenir acteur et/ou pourquoi pas scénariste. De quoi donner encore un peu plus d'épaisseur à un projet clin d'oeil à l'univers impitoyable de la télévision.


Ce qui fait que ce scénario assez commun fonctionne, c'est que dans sa façon de ne pas en faire trop, il évoque les difficultés d'une génération adulescente, entre deux périodes de vie. Une forme d'errance entre l'amusement des années d'études, les soirées entre potes, et les volontés naissantes de construire quelque chose de plus solide dans nos relations amoureuses et amicales. C'est la génération hyper-connectée, qui se perd dans ses propres codes pour les textos échangés, les sites de rencontres, qui a peur de manquer de tout, de n'importe quoi, se sachant dans des attitudes absurdes tout en les adoptant pour rentrer dans le moule (tout ça pour se trouver encore plus con que le con qu'on a eu comme modèle...et ce dire "bon ben moi spontanément j'aurais pas fait ça comme ça, mais maintenant q'on est socialement tout déformé...Allons-y !") Note héros en manque de franchise et d'authenticité se pose beaucoup de questions identiques aux nôtres, c'est ce qui le rend touchant. Une occasion saisie au vol de briser la glace et de nous remettre à note place, dans une réalité plus sobre, où les fou rires naissent de rien, où on ne couche pas forcément "comme à la télé", où on ne peut pas toujours passer son temps à glander dans un café avec des copains...mais on est content quand ça arrive.


En bref, un projet original, loin des séries excessives que l'on voit habituellement, qui réussit à nous faire rire jaune de notre génération. Beaucoup d'inquiétude, beaucoup d'émotions, mais tant qu'il y a du lien, il y a de l'espoir.

Mawelle
7
Écrit par

Créée

le 22 août 2016

Critique lue 616 fois

3 j'aime

Mawelle

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3

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