Plata o plomo
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On est censé, parait-il, s’extasier sur Narcos. C’est en tout cas le cas du Professorino qui apprécie – bien plus que son père – ce truc à base de drogue, de violence, et de Bolivie. C’est aussi l’avis d’AG Beresford, qui, en spécialiste de ces trois questions, a beaucoup apprécié l’aspect documentaire et réaliste de la série Netflix.
C’est justement ce qui ne va pas dans Narcos : c’est un documentaire. Un docudrama. Un très beau docudrama, même, fait avec beaucoup de talent et de budget*, mais un docudrama quand même.
Certes, on se passionne pour l’aspect historique, et comment le trafic de drogue a été instrumentalisé politiquement par les USA et le gouvernement colombien, tout à leurs obsessions anticommunistes, quitte à détruire la belle jeunesse floridienne. Ou comment la CIA préférait Pablo Escobar à n’importe quel militant communiste, jusqu’à ce que celui-là, tout à son hubris, finisse par faire exploser consciencieusement une bonne partie du personnel politique.
20/20 pour le côté docu donc, ses arrêts sur image avec commentaire en voix off, et ce mélange d’images réelles et de fiction.
Côté drama, c’est autre chose : on a beaucoup de mal à se passionner pour les personnages, que ce soit le jeune flic yankee qui veut se venger (c’est un peu court, jeune homme) ou en face, Pablo Escobar, l’homme qui voulait être roi. On est ni avec l’un ni avec l’autre, et comme dans Un Village Français, (ce n’est pas un compliment), les personnages sont obligés de nous expliquer ce qui se passe, puisque le réalisateur a renoncé à le faire. C’est dommage, parce que c’est bien joué, particulièrement Escobar.
Pour éduquer le Professorino, on a donc décidé de passer au vrai drama, c’est à dire au Scarface de De Palma, qui sur un sujet semblable, transforme (avec l’aide d’Oliver Stone), le film 1930 d’Howard Hawks en Richard III floridien. On y reviendra.
Créée
le 31 déc. 2016
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